Lilz Fingueres a été élevée dans un seul but : être une bonne reine. Ses parents l’ont eue sur le tard et sa mère est morte en couches, ce qui laissait peu d’espoir à son père d’avoir un jour un fils. Durant les dernières années de son long règne, le roi Alejandro a donc fait de son mieux pour apprendre à sa fille toutes les ficelles du pouvoir. Il était un bon modèle : il avait réussi à obtenir auprès de l’empereur Altregar de nouvelles libertés pour son peuple, telle que l’exemption du service militaire pour les Naidiens. Sa mort, alors que sa fille allait sur ses vingt-cinq ans, a profondément attristé son peuple.

Pour Lilz, arriver derrière un dirigeant si aimé a donc été un grand défi. Même si ses opinions et ses positions étaient très proches de celles de son père, il est vite apparu que son style de gouvernement serait différent : la jeune fille n’a pas le caractère affirmé de son père. Sur un plan personnel, les ministres apprécient sa gentillesse et sa douceur mais la plupart l’auraient mieux vue en reine consort qu’en monarque. Malheureusement, elle ne semble pas pressée de se marier.

La fin de la guerre entre l’Empire et les Qiang complique son règne : si son père avait réussi à faire plier l’empereur, c’est notamment parce que ce dernier avait d’autre chats à fouetter et ne voulait pas avoir à gérer de front une guerre et une révolte. Seulement, à présent, Aeron peut concentrer toute son attention sur le Royaume et il est visiblement décidé à reprendre la main sur ce qui s’y passe. Lilz se retrouve dans une position délicate : elle est obligée d’affirmer publiquement son allégeance à l’empire Ivria. La colère de son peuple dépasse ce qu’elle craignait : la révolte éclate. Elle est obligée de se replier à Talehe, plus proche de la protection de l’Empire. Aeron a en effet tout intérêt à garder sur le trône une dirigeante si malléable. Reste à savoir si Lilz restera aussi soumise ou si ses proches réussiront à lui faire gagner n confiance et en autorité.