Un matin au ciel gris, Eiranos et moi quittons l'Empire Ivria pour entrer sur les terres du Royaume Naidii, au pas sur des chevaux pimpants et enthousiastes. En temps normal, je ne me serais arrêté qu'une fois à Talehe pour récupérer ce dont j'ai besoin puis serais immédiatement reparti en direction du désert, désireux de ne pas traîner, de ne pas m'attarder sur des terres où il m'est difficile voir impossible de communiquer avec les autres. En temps normal, je voyagerais sur Orias et non sur Marchevent. En temps normal, ça serait une épopée solitaire, ce qui n'est pas le cas actuellement. Mais les choses changent et ça n'est pas pour me déplaire, la présence du religieux n'étant pas désagréable. Pas désagréable du tout même. Parfois, je me surprends à l'observer, détaillant chaque parcelle de son visage, la forme de sa bouche, sa nuque en partie masquée par ses cheveux. Lorsque je m'en rends compte, mes joues s'empourprent et je détourne les yeux en priant pour qu'il ne l'ait pas remarqué. Mais il m'intrigue et la barrière de la langue est une véritable frustration. Je voudrais en apprendre plus sur lui, sur son langage et son mode de vie, ce qu'il a vu, vécu, entendu. Pouvoir l'écouter rire encore. Regarder le bonheur se peindre sur son visage. Ces choses dont j'ai été privé en la compagnie de mon père, si triste qu'il aurait fait pleurer les pierres, et qui me semblent aujourd'hui être des découvertes importantes, des trésors qu'il m'offre sans le savoir et que je compte bien garder précieusement tout au fond de moi.
Alors c'est pour lui faire plaisir que je me détourne du chemin habituel. Je stoppe Marchevent, mets pied à terre, puis bride en main m'avance vers un sentier que j'ai découvert lors de mon premier voyage, ayant suivi quelques enfants Naidiens tombés sous le charme d'un Orias trop heureux d'avoir des papouilles. Un petit coin de paradis pour quelqu'un venu de loin comme moi. J'espère qu'il saura l'apprécier.
Le bruit de la cascade se fait de plus en plus bruyant à mesure que nous approchons. Pourtant ça n'a rien d'oppressant, c'est même relaxant. J'attache l'étalon à un arbre puis me débarrasse sans plus attendre de mon chèche avant d'ouvrir la chemise de coton blanc que je porte sur le dos. Je me tourne vers lui dans un sourire, avant de la retirer totalement, dévoilant ma peau trop pâle sans une hésitation, sans une honte, mon regard soutenant le sien pour l'inviter à me suivre. Je recule vers l'eau qui étincelle sous le soleil revenu depuis quelques heures, un pas après l'autre. Et arrivé au bord, me retourne dos à lui afin de retirer les derniers vêtements et me glisser dans l'eau tiède, trempant mes mains pour arroser mon visage, ma nuque, avançant jusqu'à ce que mes hanches soient immergées. Je frissonne, ça me fait du bien. Laisse mes jambes ployer pour me tremper jusqu'aux épaules, lui refaisant face en tendant la main vers Eiranos, tout sourire.
"Nje ! " (viens)
J'espère qu'il le fera. Qu'il laissera tomber les conventions qui veulent qu'on ne se met pas à nu devant n'importe qui, c'est du moins ce que mon père m'a appris et répété. Garder ça pour la femme de ma vie qu'il disait. Seulement je ne pense pas comme ça, un corps est un corps et je n'ai pas à avoir honte de le montrer. Ce n'est pas un acte d'amour. Nous avons tous le même, malgré les différences. Alors j'attends en barbotant de voir s'il va me rejoindre ou non.
Alors c'est pour lui faire plaisir que je me détourne du chemin habituel. Je stoppe Marchevent, mets pied à terre, puis bride en main m'avance vers un sentier que j'ai découvert lors de mon premier voyage, ayant suivi quelques enfants Naidiens tombés sous le charme d'un Orias trop heureux d'avoir des papouilles. Un petit coin de paradis pour quelqu'un venu de loin comme moi. J'espère qu'il saura l'apprécier.
Le bruit de la cascade se fait de plus en plus bruyant à mesure que nous approchons. Pourtant ça n'a rien d'oppressant, c'est même relaxant. J'attache l'étalon à un arbre puis me débarrasse sans plus attendre de mon chèche avant d'ouvrir la chemise de coton blanc que je porte sur le dos. Je me tourne vers lui dans un sourire, avant de la retirer totalement, dévoilant ma peau trop pâle sans une hésitation, sans une honte, mon regard soutenant le sien pour l'inviter à me suivre. Je recule vers l'eau qui étincelle sous le soleil revenu depuis quelques heures, un pas après l'autre. Et arrivé au bord, me retourne dos à lui afin de retirer les derniers vêtements et me glisser dans l'eau tiède, trempant mes mains pour arroser mon visage, ma nuque, avançant jusqu'à ce que mes hanches soient immergées. Je frissonne, ça me fait du bien. Laisse mes jambes ployer pour me tremper jusqu'aux épaules, lui refaisant face en tendant la main vers Eiranos, tout sourire.
"Nje ! " (viens)
J'espère qu'il le fera. Qu'il laissera tomber les conventions qui veulent qu'on ne se met pas à nu devant n'importe qui, c'est du moins ce que mon père m'a appris et répété. Garder ça pour la femme de ma vie qu'il disait. Seulement je ne pense pas comme ça, un corps est un corps et je n'ai pas à avoir honte de le montrer. Ce n'est pas un acte d'amour. Nous avons tous le même, malgré les différences. Alors j'attends en barbotant de voir s'il va me rejoindre ou non.