Pour arriver au poste suprême parmi les Qiang, Lanh Shui s’est illustrée par les armes. Après avoir été formée à Kokora, elle est partie se battre sur le front. Elle y a perdu un œil, mais son habileté à manier le sabre et son étonnante résistance physique lui ont surtout permis de se distinguer et de monter en grade. Alors que cette grande carrière lui aurait permis de faire un beau mariage avec un fils de bonne famille, elle a préféré épouser son ami d’enfance. Quand elle s’est su enceinte, elle a demandé à ce qu’on lui confie la garnison du col de Sunari : une affectation normalement tranquille, puisqu’aucune armée n’était censée pouvoir l’atteindre, mais elle préférait ça au retour dans la vie civile.

Cette tranquillité attendue a cependant été troublée par une attaque surprise des Ivrians. Lanh Shui a alors su faire preuve d’un sang-froid à toute épreuve. Son infériorité numérique était flagrante et même retranchée derrière une porte solide, elle savait sa situation difficile. Elle a dû demander aux hommes présents dans la garnison d’apporter leur aide sur les remparts, alors même que les flèches ivrianes faisaient des dégâts importants parmi ses troupes. Son mari a été l’une des premières victimes. Pourtant, malgré cette perte et son état, elle a combattu avec ses troupes, a maintenu leur moral et les a aidées à tenir jusqu’à l’arrivée de renforts.

Ce miracle a propulsé Lanh au rang d’héroïne et c’est en toute logique que, peu après, elle a été plébiscitée pour succéder à la précédente Généralissime. Désireuse de consacrer autant de temps que possible à sa toute jeune fille, elle a failli refuser mais s’est laissée convaincre par tous ceux qui assuraient qu’elle remplirait très bien cette fonction. Son expérience à Sunari lui a en effet donné un aperçu de comment les civils réagissaient face à la guerre et a fait d’elle une dirigeante attentive à tout son peuple, et pas seulement concentrée sur la guerre comme beaucoup de ses prédécesseurs. Aussi, quand l’empereur Aeron a proposé une paix entre leurs nations, elle a immédiatement accepté, malgré la désapprobation de ses conseillères : en effet, la guerre était en train d’amorcer un tournant en leur faveur. Elle a très peu discuté des termes, n’a pas cherché à tirer la moindre gloire mais uniquement à préserver son peuple et ses libertés. Le tout sans jamais sourire : la chef des Qiang ne peut tout de même pas passer pour trop tendre.