De nouveau, j’arrive en retard au conseil. Deuxième fois en un mois, il ne faut surtout pas que ça devienne une habitude. Mais j’ai une bonne excuse.
Avant de m’asseoir, je reste un instant debout derrière mon siège, les mains sur son dossier. J’observe l’impressionnante tablée rassemblée devant moi. Quand j’étais enfant, ces vieux messieurs austères me terrifiaient. À présent, mon âge et mon statut me donnent un peu d’assurance, mais leurs visages ne sont pas plus amicaux. La jeunesse d’Adelmiro et le sourire dont ne se défait jamais Feistiu ne suffisent pas à adoucir la gravité de cette réunion.
Au-delà de la table, une petite foule d’aristocrates est sagement assise. L’annonce de cette réunion exceptionnelle et publique a attiré du monde.
Enfin, je prends la parole. Pour marquer la solennité de ce que j’ai à dire, je reste debout.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins : l’empereur Aeron est en train de lever des troupes. Il n’a encore rien annoncé officiellement, mais nos espions sont formels. Une colonne de cinq cents hommes est en train de se préparer.
Je laisse s’écouler quelques secondes, le temps que mes auditeurs digèrent la nouvelle et que leurs chuchotements frénétiques disparaissent.
- Officiellement, Aeron a fait dire qu’ils vont seulement aller enquêter sur un évènement étrange survenu dans le Sud de l’Empire, mais cela me semble difficile à croire. Une colonne entière, c’est une force impressionnante pour se renseigner sur de vagues rumeurs. Et en même temps, c’est bien trop peu pour reprendre la Guerre sans fin. Le plus probable est donc qu’elle est destinée à mater les rebelles de Talehe. Si c’est le cas, les accords entre nos pays stipulent qu’Aeron devrait passer par les voies officielles pour nous demander l’autorisation d’entrer sur notre territoire, mais nos relations étant ce qu’elles sont, nous ne pouvons pas être certains qu’il suivra le protocole. Je ne saurai donc trop vous conseiller la prudence. Je sais que certains d’entre vous désirent se rendre au monastère Quenda pour la fête du Salut. Cela me semble dangereux. Les rebelles se sont fait oublier ces derniers temps mais le requin vautour n’est jamais aussi dangereux que quand il se sent attaqué.
« Il nous faut maintenant décider de la marche à suivre. Devons-nous envoyer des gardes rejoindre leurs soldats ? Ce peut être une chance de les laisser endosser le mauvais rôle, ou de faire preuve de fermeté. Je veux entendre vos arguments.
Je m’assois, pose mes avant-bras sur la table et regarde tour à tour chacun de mes ministres. Après des semaines d’immobilisme et de silence rassurants, les choses sérieuses reprennent.
Avant de m’asseoir, je reste un instant debout derrière mon siège, les mains sur son dossier. J’observe l’impressionnante tablée rassemblée devant moi. Quand j’étais enfant, ces vieux messieurs austères me terrifiaient. À présent, mon âge et mon statut me donnent un peu d’assurance, mais leurs visages ne sont pas plus amicaux. La jeunesse d’Adelmiro et le sourire dont ne se défait jamais Feistiu ne suffisent pas à adoucir la gravité de cette réunion.
Au-delà de la table, une petite foule d’aristocrates est sagement assise. L’annonce de cette réunion exceptionnelle et publique a attiré du monde.
Enfin, je prends la parole. Pour marquer la solennité de ce que j’ai à dire, je reste debout.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins : l’empereur Aeron est en train de lever des troupes. Il n’a encore rien annoncé officiellement, mais nos espions sont formels. Une colonne de cinq cents hommes est en train de se préparer.
Je laisse s’écouler quelques secondes, le temps que mes auditeurs digèrent la nouvelle et que leurs chuchotements frénétiques disparaissent.
- Officiellement, Aeron a fait dire qu’ils vont seulement aller enquêter sur un évènement étrange survenu dans le Sud de l’Empire, mais cela me semble difficile à croire. Une colonne entière, c’est une force impressionnante pour se renseigner sur de vagues rumeurs. Et en même temps, c’est bien trop peu pour reprendre la Guerre sans fin. Le plus probable est donc qu’elle est destinée à mater les rebelles de Talehe. Si c’est le cas, les accords entre nos pays stipulent qu’Aeron devrait passer par les voies officielles pour nous demander l’autorisation d’entrer sur notre territoire, mais nos relations étant ce qu’elles sont, nous ne pouvons pas être certains qu’il suivra le protocole. Je ne saurai donc trop vous conseiller la prudence. Je sais que certains d’entre vous désirent se rendre au monastère Quenda pour la fête du Salut. Cela me semble dangereux. Les rebelles se sont fait oublier ces derniers temps mais le requin vautour n’est jamais aussi dangereux que quand il se sent attaqué.
« Il nous faut maintenant décider de la marche à suivre. Devons-nous envoyer des gardes rejoindre leurs soldats ? Ce peut être une chance de les laisser endosser le mauvais rôle, ou de faire preuve de fermeté. Je veux entendre vos arguments.
Je m’assois, pose mes avant-bras sur la table et regarde tour à tour chacun de mes ministres. Après des semaines d’immobilisme et de silence rassurants, les choses sérieuses reprennent.
Event #1.