Sasha Braus pour la vie
feat des patates
Alors que sur sa route, les échoppes fermaient peu à peu pour la nuit, une silhouette filait de ruelles en ruelles, en direction de la place du marché. Au-dessus de sa tête pleine de cheveux noirs, le soleil n'allait plus tarder à disparaître, laissant place à la lune, sa sœur.
La jeune Qiang, aisément reconnaissable à ses traits, croisa sur sa route nombre de badauds, rentrant chez eux, les bras chargés de denrées diverses, la plupart prévues pour le dîner. Elle tenta de ne pas y prêter attention, mais ne put s'empêcher de porter la main à sa poche où ricochaient les quelques pièces qui lui restaient. L'armée payait mal et malgré ses économies, il ne lui resterait bientôt plus rien.
- Hé, attention !
Un vieillard un peu bousculé, auquel elle lança, sans interrompre sa course, un vague :
- Excusez moi !
Au bout de la rue se dessina enfin la première échoppe, presque vide et que déjà le commerçant débarrassait des quelques patates qui y restaient.
- Monsieur ! Je peux vous les prendre si vous voulez ! Pour, disons, moitié prix, ça vous va ? dit-elle avec un accent un brin exotique.
- Hé, tu penses que je vais les laisser partir moitié prix petite ?
- Moitié prix, parce que la moitié de vos marchandises seront invendables demain. M'enfin, si y tenez tant, à vos patates, j'irai voir une autre étale.
Et faisant mine de partir en direction d'un concurrent, il ne lui fallut quelques pas avant d'entendre dans son dos :
- C'est d'accord !
Son baluchon presque rempli, la jeune fille continua néanmoins ses emplettes. Il fallait chaque semaine, guetter ce moment où le marché se vide et où les marchands n'ont pas encore tout vendu. Ils n'avaient alors d'autres choix que d'accepter des marchés peu arrangeants mais qui au moins les débarrassaient du surplus. C'est l'une des premières choses que la Qiang avait retenue en s'installant à Tadala.
Ca et puis...
De l'autre côté de la place, un groupe de Qiang arrive. Machinalement, elle tire sur la manche de sa veste sur sa main gauche et rabat la capuche de sa cape sur son visage.
- Mademoiselle, je dois partir, dépêchez-vous de choisir.
Ce sont des petites statues à l'effigie des quatre grands monarques. Son regard s'arrête sur la généralissime, l'ancienne a déjà été oubliée et elle reconnait de suite Shui. Un instant, elle se laisse surprendre par un pincement au cœur. On n'oublie pas son pays en quelques mois.
- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
- Désolée, ça ira merci.
Elle s'éloigna, entendant marmonner quelque chose comme "ah je vous jure ces femmes" et le bruit de quelques statuettes qu'on ramasse dans une caisse.
Au moins elle avait assez de patates pour toute la semaine.
La jeune Qiang, aisément reconnaissable à ses traits, croisa sur sa route nombre de badauds, rentrant chez eux, les bras chargés de denrées diverses, la plupart prévues pour le dîner. Elle tenta de ne pas y prêter attention, mais ne put s'empêcher de porter la main à sa poche où ricochaient les quelques pièces qui lui restaient. L'armée payait mal et malgré ses économies, il ne lui resterait bientôt plus rien.
- Hé, attention !
Un vieillard un peu bousculé, auquel elle lança, sans interrompre sa course, un vague :
- Excusez moi !
Au bout de la rue se dessina enfin la première échoppe, presque vide et que déjà le commerçant débarrassait des quelques patates qui y restaient.
- Monsieur ! Je peux vous les prendre si vous voulez ! Pour, disons, moitié prix, ça vous va ? dit-elle avec un accent un brin exotique.
- Hé, tu penses que je vais les laisser partir moitié prix petite ?
- Moitié prix, parce que la moitié de vos marchandises seront invendables demain. M'enfin, si y tenez tant, à vos patates, j'irai voir une autre étale.
Et faisant mine de partir en direction d'un concurrent, il ne lui fallut quelques pas avant d'entendre dans son dos :
- C'est d'accord !
Son baluchon presque rempli, la jeune fille continua néanmoins ses emplettes. Il fallait chaque semaine, guetter ce moment où le marché se vide et où les marchands n'ont pas encore tout vendu. Ils n'avaient alors d'autres choix que d'accepter des marchés peu arrangeants mais qui au moins les débarrassaient du surplus. C'est l'une des premières choses que la Qiang avait retenue en s'installant à Tadala.
Ca et puis...
De l'autre côté de la place, un groupe de Qiang arrive. Machinalement, elle tire sur la manche de sa veste sur sa main gauche et rabat la capuche de sa cape sur son visage.
- Mademoiselle, je dois partir, dépêchez-vous de choisir.
Ce sont des petites statues à l'effigie des quatre grands monarques. Son regard s'arrête sur la généralissime, l'ancienne a déjà été oubliée et elle reconnait de suite Shui. Un instant, elle se laisse surprendre par un pincement au cœur. On n'oublie pas son pays en quelques mois.
- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
- Désolée, ça ira merci.
Elle s'éloigna, entendant marmonner quelque chose comme "ah je vous jure ces femmes" et le bruit de quelques statuettes qu'on ramasse dans une caisse.
Au moins elle avait assez de patates pour toute la semaine.
fiche (c) Miss Yellow