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    Kanako Maeda
    Kanako Maeda
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    Sam 17 Sep - 20:10



    Sasha Braus pour la vie

    feat des patates

    Alors que sur sa route, les échoppes fermaient peu à peu pour la nuit, une silhouette filait de ruelles en ruelles, en direction de la place du marché. Au-dessus de sa tête pleine de cheveux noirs, le soleil n'allait plus tarder à disparaître, laissant place à la lune, sa sœur.
    La jeune Qiang, aisément reconnaissable à ses traits, croisa sur sa route nombre de badauds, rentrant chez eux, les bras chargés de denrées diverses, la plupart prévues pour le dîner. Elle tenta de ne pas y prêter attention, mais ne put s'empêcher de porter la main à sa poche où ricochaient les quelques pièces qui lui restaient. L'armée payait mal et malgré ses économies, il ne lui resterait bientôt plus rien.

    - Hé, attention !

    Un vieillard un peu bousculé, auquel elle lança, sans interrompre sa course, un vague :

    - Excusez moi !

    Au bout de la rue se dessina enfin la première échoppe, presque vide et que déjà le commerçant débarrassait des quelques patates qui y restaient.

    - Monsieur ! Je peux vous les prendre si vous voulez ! Pour, disons, moitié prix, ça vous va ? dit-elle avec un accent un brin exotique.
    - Hé, tu penses que je vais les laisser partir moitié prix petite ?
    - Moitié prix, parce que la moitié de vos marchandises seront invendables demain. M'enfin, si y tenez tant, à vos patates, j'irai voir une autre étale.


    Et faisant mine de partir en direction d'un concurrent, il ne lui fallut quelques pas avant d'entendre dans son dos :

    - C'est d'accord !

    Son baluchon presque rempli, la jeune fille continua néanmoins ses emplettes. Il fallait chaque semaine, guetter ce moment où le marché se vide et où les marchands n'ont pas encore tout vendu. Ils n'avaient alors d'autres choix que d'accepter des marchés peu arrangeants mais qui au moins les débarrassaient du surplus. C'est l'une des premières choses que la Qiang avait retenue en s'installant à Tadala.

    Ca et puis...
    De l'autre côté de la place, un groupe de Qiang arrive. Machinalement, elle tire sur la manche de sa veste sur sa main gauche et rabat la capuche de sa cape sur son visage.

    - Mademoiselle, je dois partir, dépêchez-vous de choisir.

    Ce sont des petites statues à l'effigie des quatre grands monarques. Son regard s'arrête sur la généralissime, l'ancienne a déjà été oubliée et elle reconnait de suite Shui. Un instant, elle se laisse surprendre par un pincement au cœur. On n'oublie pas son pays en quelques mois.

    - C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
    - Désolée, ça ira merci.


    Elle s'éloigna, entendant marmonner quelque chose comme "ah je vous jure ces femmes" et le bruit de quelques statuettes qu'on ramasse dans une caisse.
    Au moins elle avait assez de patates pour toute la semaine.

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    Yul La'nfan
    Yul La'nfan
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    Dim 18 Sep - 0:26

    Des patates, sérieusement ?

    ft. Kana


       Un grognement sourd. Yul se retourna, et fusilla du regard l’importun qui avait décidé de discrètement s’approcher de l’une de leurs bêtes, manquant au passage de se faire arracher la tête par une paire de crocs acérés. L’homme, se rendant compte qu’il avait été remarqué, prit ses jambes à son cou en apercevant la guerrière Qiang.
       - Si tu continues comme ça, tu vas faire fuir tous nos potentiels clients, Yul, la tança gentiment Menos, un sourire au coin de ses lèvres ridées.
       Elle haussa les épaules. Si les clients en question avaient trop peur d’elle pour s’approcher de l’échoppe, ils ne méritaient certainement pas de posséder des animaux qui pourraient les dévorer en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
       - Au fait, tu as entendu, pour l’objet qui serait apparu non loin d’ici ? C’est au moins la neuvième fois que quelqu’un m’en parle aujourd’hui. Ils me demandent si on l’a croisé en route.
       Le front de Menos était plissé d’inquiétude, et Yul se crispa. Son mentor était l’incarnation même de la force tranquille, et le fait que lui aussi soit préoccupé par la nouvelle n’augurait rien de bon.
       - J’ai entendu, oui, répondit-elle dans un murmure, hochant la tête par la même occasion. J’ai aussi entendu dire que des troupes d’Ivrians se dirigeaient là-bas, en ce moment. J’ai peur que cette histoire ne soit qu’un prétexte pour relancer la guerre. Cette chose est tombée bien trop près de notre frontière à mon goût.
       Frémissant à l’idée de devoir à nouveau devoir se frayer un chemin parmi les cadavres d’un champ de bataille, Yul ferma un instant les yeux, inspirant profondément, serrant et desserrant ses poings à intervalle régulier.
       Une main rassurante vint s’appliquer contre son épaule tatouée, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, Menos lui souriait. Yul se détendit.
       - Je … je crois que je vais aller faire un tour.
       Menos obtempéra, et lui lança un dernier regard compatissant, ajoutant alors qu’elle s’éloignait déjà :
       - Cela fait longtemps que nous ne sommes pas venus à Tadala. Je suis sûr qu’il y a de nombreuses nouvelles échoppes. Profite-en donc pour t’offrir quelque chose avec ça !
       Yul réceptionna la pièce d’argent qu’il lui avait lancée d’un geste fluide, malgré sa surprise. Elle haussa les sourcils, s’étonnant de sa générosité alors qu’il n’était censé lui verser un salaire qu’à leur retour de mission, mais il ne répondit que par un rire, la chassant d’un geste de la main.
       - Tu vas pouvoir ranger sans moi ? le héla-t-elle malgré tout, s’autorisant à charrier le vieil homme avant de tourner les talons sans attendre sa réaction.
       Elle sillonna les étalages encore présents, s’arrêtant de temps à autre pour examiner d’un peu plus près une babiole ou l’autre, hésitant un instant devant un marchand de cuir, grimaçant en repensant à son père. Elle passa son chemin.
       Un peu plus loin, et tandis qu’elle parvenait aux échoppes de nourriture, Yul se stoppa devant l’une d’elle, où s’amoncelait encore quelques maigres fruits. Saisissant l’un d’eux, elle le fit rouler contre sa paume, les lumières du crépuscule donnant un éclat pourpre à l’aliment. Fouillant dans sa bourse, elle en ressortit quelques piécettes, qu’elle lança au marchand sans plus de commentaire, avant de continuer son chemin.
       Elle était en train de croquer dans le délicieux fruit lorsqu’elle aperçut un groupe de Qiang qui marchait dans sa direction. Peu désireuse de devoir entamer une conversation avec ceux-ci, qui paraissaient particulièrement bruyants, elle se détourna, reprenant son chemin dans une autre direction.
       Se faisant, elle se retrouva nez à nez avec une silhouette encapuchonnée, qui, dans sa précipitation, la percuta de plein fouet. Yul retint un grognement, encaissant le choc aussi bien que faire se peut. Puis un bruit de chute étouffée lui fit baisser la tête, et elle contempla un instant les pommes de terre qui roulaient par terre, interloquée. Son vis-à-vis se précipita aussitôt pour les ramasser et, dans un élan de sympathie, la guerrière s’accroupie elle aussi, se saisissant des légumes les plus proches, et les tendant à l’autre personne, son propre fruit tout oublié.
       - Tenez. Je suis désolée de vous avoir bousculé, je ne regardais pas où j’allais.
       Tout en marmonnant ses excuses, elle observa le visage en face d’elle. La demoiselle ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d’année, et était indéniablement Qiang. Un sourire étira les lèvres de Yul.
       Baissant à nouveau le regard pour se saisir d’autres pommes de terre, ses yeux se stoppèrent un instant sur la main gauche de la jeune femme, qui dépassait à peine de sa manche. Elle crut alors y apercevoir un motif, mais la vision disparut aussi vite qu’elle était apparue, et Yul secoua la tête de droite à gauche, et continua à redonner ses vivres à la Qiang.


    Kanako Maeda
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    Ven 23 Sep - 21:38



    Another one bite the dust

    feat poussière & mercenaire aux cheveux blancs

    Les banderoles, qui volaient de toits en toits à travers le marché disparurent soudainement de son champs de vision. Un toux la traversa, alors que le nez dans le sable elle tentait de se relever. C’est ce qui s’appelle mordre la poussière. Perdant son nathki, elle baragouina quelques mots dans sa langue natale, tout en s’époussetant autant qu’elle le pouvait – mais il restait accroché une vieille poussière qui ne datait pas d’hier. Enfin, elle jeta un regard fatigué vers le malotru qui avait osé la bousculer.
    Une longue jupe rouge.
    Elle jura sur ses ancêtres – elle irait s’excuser plus tard promis – et tout à coup prise de passion pour les pommes de terres – son seul et unique amour il est vrai – elle garda ses yeux fermement tournés vers le sol, espérant être tombée – ou avoir fait tomber, tout est relatif – sur l’une de ces mercenaires hautaines qui regardent à peine le bas peuple, celui qui ne peut s’offrir leurs services.

    Malheureusement non.

    - Tenez. Je suis désolée de vous avoir bousculé, je ne regardais pas où j’allais.

    Et polie en plus. Elle hocha la tête vivement, tout à son ramassage de patate – des fois que l’une d’entre elles s’échappent – n’osant guère lever la tête vers cette compatriote.
    Cependant, son sac se remplissait et il fallait trouver une solution.
    Et quelque part, elle avait envie de lui parler. Voilà si longtemps qu’elle fuyait les siens…
    Un coup d’œil par-dessus son épaule lui indiqua que le groupe aperçut plus tôt n’était plus là et que d’ailleurs, la place, si vive, si bondée toute la journée, ne comptait maintenant que quelques marchands qui ne tarderaient plus. Il restait si peu sur les étalages que même un apprenti voleur ne s'y serait pas intéressé.

    Elle ne risquait pas grand-chose à lui parler. N’est-ce pas ?
    Et là un dragon surgit de derrière son dos et...

    - Ce n'est pas bien grave.

    Un peu plus ou un peu moins de poussière, ça ne faisait plus grande différence maintenant. Et vu l’état des pommes de terre, elles ne pourraient pas devenir moins comestibles. Au pire elle en ferait de la purée. Des patates le lundi, des patates le mardi, des patates le mercredi, vous connaissez la chanson.
    Bref.
    Mal à l’aise, elle se racla la gorge, avant de tenter un :

    - Vous êtes mercenaire, n’est-pas ? Ça fait longtemps que vous êtes à Tadala ?

    Non parce que tu vois j’aime pas ta tête, je voudrai savoir combien de temps je vais devoir l’éviter (l’auteur a la permission d’envoyer sa tête contre le mur le plus proche).
    En parlant de tête, la jeune fille remarque – ENFIN, elle doit pas avoir les yeux en face des trous et – la crinière blanche soigneusement attachée, faisant office de cheveux. Voilà qui était suffisamment rare pour être intriguant. Mais se gardant de tout commentaire qui pourrait mettre mal à l’aise la Qiang, elle se contenta de cacher sa main gauche dans les plis de sa cape. Il serait dommage, alors qu’elle se décidait enfin à parler à une mercenaire, d’exhiber la Marque. Bien qu’avec une petite danse pour faire passer la pilule, y a peut-être moyen de…


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    Yul La'nfan
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    Ven 23 Sep - 23:06

    Quelle étrange jeune femme ...

    ft. Kana


    Sa vis-à-vis enfournait les pommes de terre dans son sac à une allure frénétique, et Yul fronça les sourcils, intriguée. Quand finalement, celle-ci croisa son regard, elle vit les yeux de la jeune Qiang darder tout autour d’elle, analysant les alentours.
    Une soldate. Yul réprima un nouveau sourire. On oubliait pas les réflexes si vite acquis à Tadala. Bien qu’elle trouva étrange que la jeune femme ne soit pas affublée d’une tenue de mercenaire, ou même de simple combattante, elle ne releva pas plus que ça, et continua à l’aider à remplir son baluchon des denrées éparpillées. Elle aussi, de temps à autre, aimait à s’habiller plus confortablement.
    Elle s’aperçut cependant bien vite que la demoiselle aux patates semblait nerveuse, et cela la laissa dubitative. Ce n’était pourtant clairement pas la première fois qu’elle rencontrait une mercenaire, les soldates Qiang les voyaient passer bien trop régulièrement depuis l’enfance pour que cela soit possible.
    Puis Yul réfléchit, et elle masqua son rire derrière un toussotement en se rendant compte qu’il s’agissait là probablement de la première visite de la jeune femme à Tadala.
    Elle se souvenait encore de sa propre arrivée sur le marché. Les bannières de couleur claquant au vent, les échoppes scintillant d’objets plus nouveaux les uns que les autres, les marchands criant en tous sens, et le brouhaha général qui accompagnait un tel rassemblement l’avaient d’abord submergée, et il avait fallu toute la patience et la bonne volonté de Menos pour la tirer du mutisme dans lequel elle s’était alors plongée. Ce n’était qu’après de longs jours qu’elle s’était enfin décidée à s’éloigner de l’échoppe dont elle avait la garde pour partir explorer la cité. Rien d’étonnant alors à ce que cette jeune femme se sente un peu perdue.
    - Vous êtes mercenaire, n’est-pas ? Ça fait longtemps que vous êtes à Tadala ?
    La question la tira de ses pensées. Elle hocha la tête, puis enchaîna, tout en se mettant à marcher le long des échoppes restantes, essayant malgré tout de voir s’il ne restait pas une quelconque babiole qui pourrait l’intéresser :
    - Je viens régulièrement ici depuis 2 ans. Ma mission du moment est habituelle : j’accompagne le marchand d’animaux dans ses divers voyages. Je ne suis arrivée qu’hier, et je repartirai dans une semaine, le temps d’écouler la plupart de nos marchandises. Après, qui sait où mon prochain contrat m’emmènera.
    Elle continuait à marcher, jetant de temps à autre des coups d’œil curieux à sa voisine. Sa démarche était étrange. Au lieu du fier menton levé de la plupart des guerrières Qiang et de la posture sereine, elle semblait vouloir se faire aussi petite que possible, les épaules voûtées, son capuchon toujours fermement ancré sur sa tête.
    - Je m’appelle Yul, au fait, ajouta cette dernière en se rendant compte qu’elle ne s’était pas présentée. Yul La’nfan. Et toi ? Qui es-tu et que fais-tu là ?


    Kanako Maeda
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    Sam 24 Sep - 21:12



    I have a dream of time gone by

    feat Yul La'nfan

    Suivant la mercenaire d'une distance respectable entre le suffisamment pour converser ou prendre la fuite en cas de de problème. On aurait dit un animal curieux, de ceux qu'on tente d'approcher sans faire fuir. Et si elle lui donne une patate, elle la grignotera dans son coin avant d'en demander une autre avec des yeux ronds comme des noisettes.

    - Je viens régulièrement ici depuis 2 ans. Ma mission du moment est habituelle : j’accompagne le marchand d’animaux dans ses divers voyages. Je ne suis arrivée qu’hier, et je repartirai dans une semaine, le temps d’écouler la plupart de nos marchandises. Après, qui sait où mon prochain contrat m’emmènera.

    Un petit soupir lui échappa. Voilà la vie tant espérée. Voilà ses rêves de voyagse et de contrats s'envoler. Elle se souvenait comme si c'était hier, de ces nuits passées avec Fen à imaginer son futur, se dire qu'elle commencerait d'abord par Tadala - parce que ça doit être chouette de voir le maché - puis qu'elle irait vers Tahele - toutes ces intrigues politiques, elle trouve ça passionnant, et puis, y a toujours moyen d'être bien payé avec les nobles.
    Ou alors, elle s'imaginait rester soldate, mais seulement un temps, et défendre sa patrie, qui l'avait élevée, nourrie et éduquée. Aux premières lignes de la Guerre Sans Fin et se battre chèrement pour sa peau.
    Elle aurait finit sa carrière en enseignant elle-même aux jeunes Qiang la base de la maîtrise des armes, à moins qu'elle ne se tourne vers une matière moins concrètes comme l'Histoire ou la Littérature. Et ainsi, la boucle serait bouclée. Professeur Maeda...

    - Je m’appelle Yul, au fait. Yul La’nfan. Et toi ? Qui es-tu et que fais-tu là ?

    Ses yeux quittent le sol et croisent ceux de sa compatriote pour la première fois depuis le début de l'échange. Ses lèvres sont légèrement crispées malgré son sourire. Machinalement, elle joue avec le sac de pomme de terre qu'elle laisse pendre dans son dos.

    - Désolée, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Kanako Maeda. Je suis...

    En exil. Commerçante. Vagabonde. Soldate. Professeur. Affamée. Mercenaire. Lithographe. Clocharde je vois pas le problème, tu lui ment pas si tu lui dis ça concrè-.

    - Je suis professeur. Je suis venue chercher du travail à Tadala mais les temps sont durs...

    Ce n'est pas vraiment un mensonge en soi. Elle n'avait pas trouvé d'autres solutions pour le moment, n'ayant rien à vendre ou à troquer, hormis ses connaissances. Mais sans référence, sans savoir à quelle porte frapper, la jeune fille tournait un peu en rond. Elle avait tenté de se présenter aux mères de familles, sur le marché, mais sans succès pour le moment, si ce n'est quelques enfants à garder, çà et là et qui arrondissaient ses fins de mois. C'est ainsi qu'au bout d'une semaine elle avait trouvé une chambre de bonne de l'autre côté de la ville nakhti.

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    Yul La'nfan
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    Dim 25 Sep - 12:09

    Fini de jouer

    ft. Kana


    Sa question valut à Yul de finalement pouvoir croiser le regard de sa compatriote. Celle-ci semblait toujours aussi peu à l’aise, faisant tourner et retourner son sac entre ses mains, un sourire crispé aux lèvres.
    - Désolée, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Kanako Maeda. Je suis...
    Kanako hésita un instant avant de continuer, et là encore, Yul s’interrogea. En entendant sa réponse, elle décida cependant de jouer le jeu. Si vraiment cette jeune femme cachait quelque chose et n’était pas simplement nerveuse de se retrouver dans un endroit aussi impressionnant que Tadala, elle le découvrirait bien assez tôt. De plus, Kanako semblait tout sauf menaçante. Yul vérifia quand même que son arakh était bien attaché à son côté gauche, prêt à être tiré en cas de besoin. Elle tapota un instant la lame sans s’en rendre compte, le contact de l’acier calmant son cerveau en ébullition.
    Elles se dirigeaient vers l’extérieur du marché, se dirigeant doucement vers l’échoppe de Menos lorsque Yul se décida à reprendre la parole :
    - Professeur uh ? Les gamins Nakhti ne doivent pas être les plus faciles, mais je suis sûre que tu vas t’en sortir.
    Autour d’elles, les marchands fermaient progressivement boutique. Déjà, les rues se vidaient de monde, les badauds désertant au profit de leurs maisons ou de leurs tentes, allant préparer le repas du soir. Le soleil, au loin, était presque couché.
    - Mais si tu as du mal à trouver du travail, je te conseille de t’adresser aux personnes qui gèrent les plus grandes échoppes. Ils ne sont pas nomades, et ce sont aussi les marchands les plus riches de la ville, ils seront sans doute plus qu’heureux d’avoir une Qiang pour aider à l’éducation de leurs turbulents enfants. Après tout, notre discipline est bien connue, même ici.
    Elle allait jeter un nouveau coup d’œil en direction de Kanako lorsque son regard se posa sur l’une de ses échoppes favorites, qui n’avait apparemment pas encore plié bagage. Le marchand de livres, un Nakhti qui voyageait tant qu’il ne revenait que rarement à Tadala, la salua d’un sourire et d’une petite courbette cordiale, tandis qu’elle se plongeait déjà dans les ouvrages reliés jonchant la table.
    Fouillant parmi ceux qu’elle connaissait déjà et ceux en langue Ivriane, qu’elle ne pouvait lire, elle finit par tomber sur une petite merveille : un vieux livre Nakhti, racontant des légendes animalières, illustrées de croquis des dites bêtes. Elle le tendit à Kanako avec un sourire encourageant.
    - Tu devrais essayer avec ça. Ca permettra de leur faire découvrir de nouveaux animaux, et apprendre à lire. Et toi aussi, ça t’aidera avec ton Nakhti.
    Elle attendit que Kanako s’en saisisse. Sa main droite était déjà enroulée dans son sac de pommes de terre, et sa main gauche pendait, la cape dissimulant celle-ci. Yul n’avait pu s’empêcher de remarquer que la plus jeune Qiang cherchait toujours innocemment à camoufler sa main, et elle commençait à avoir des soupçons. Il était temps de les confirmer.



    Kanako Maeda
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    Jeu 13 Oct - 8:35



    Il était une fois...

    feat Yul & Père Castor

    Suivant son interlocutrice, son sac de pomme de terre calé sur son épaule droite, la jeune professeur avançait doucement à ses côtés. D’une oreille elle écoutait, mais d’un œil elle calculait mentalement une échappée possible vers ces petites rues sinueuses de cette ville paisible.
    Et bien que peu à l’aise, la Qiang avait baissé sa garde que la conversation se déliait avec sa compatriote. Elle aurait pu se croire, quelques mois plus tôt, en mission dans une ville étrangère avec une de leurs supérieures.

    - Professeur uh ? Les gamins Nakhti ne doivent pas être les plus faciles, mais je suis sûre que tu vas t’en sortir.

    Silencieuse, elle hocha la tête, comme pour ne pas troubler le calme environnant. Il était si rare de voir cette ville endormie tant elle paraissait constamment grande et vivante toute la journée durant. Et même la nuit, il se trouvait parfois quelques marchés nocturnes, surtout pendant l’été où il fait parfois trop chaud le jour pour ouvrir les étals. En plus des marchands l’on trouvait aussi de petits spectacles de rues, des musiciens, des magiciens et des bonbons par centaines, qu’ils faisaient ici très sucrés.
    Une brise secoua plus haut la banderole.

    - Mais si tu as du mal à trouver du travail, je te conseille de t’adresser aux personnes qui gèrent les plus grandes échoppes. Ils ne sont pas nomades, et ce sont aussi les marchands les plus riches de la ville, ils seront sans doute plus qu’heureux d’avoir une Qiang pour aider à l’éducation de leurs turbulents enfants. Après tout, notre discipline est bien connue, même ici.

    On voit qu’elle n’a jamais essayé de se faire obéir de trois gamins qui ne parlent pas sa langue maternelle et qui lui rit au nez dès qu’elle tente une phrase en Nakhti. Ca n’avait pas duré bien longtemps, puisque la mère, peut satisfaite du bordel ambiant à son retour des courses, l’a mise à la porte aussitôt.

    Toute à ses pensées, elle mit quelques secondes à remarquer le contenu de l’étale où elles se trouvaient à présent. Des livres, partout. Par dizaines. Par centaines. De toutes les couleurs, de tous types : neufs, vieux, en cuir, avec ou sans couverture, parfois juste des manuscrits préservés ou déchirés. Dans toutes les langues parlées et même, elle reconnue une de ces langues anciennes dont on ne reconnait à présent que quelques mots.

    C’était un livre assez gros, fait de ce genre de vieux papier jaunis, tant et si bien qu’on se demande s’il peut encore être ouvert sans être abîmé. On avait gravé dans le cuir rouge de la couverture les formes improbables des animaux légendaires de la culture Nakhti et, elle pouvait même en reconnaître quelques-uns, dont une espèce de lézard dont on dit qu’il porte bonheur si on le voit dans le désert. Et malheur si près d'une source d'eau.

    - Tu devrais essayer avec ça. Ca permettra de leur faire découvrir de nouveaux animaux, et apprendre à lire. Et toi aussi, ça t’aidera avec ton Nakhti.

    Son premier réflexe fut de tendre la main, pour l'attraper, parcourir quelques pages et en disperser la poussière qui devait s'y trouver, apprécier les illustrations et peut-être déjà trouver des contes à lire pour s'exercer.
    Mais à peine eut-elle entamé son mouvement qu'elle s'arrêta nette et secoua sa tête, faisant jouer ses cheveux noirs détachés. Sa main gauche resta soigneusement cachée dans son vêtement.

    - Je n'en doute pas mais je n'ai pas les moyens de me l'offrir.

    En effet, elle venait d'apercevoir, entre deux pages, une petite étiquette avec écrit le prix du négociant. C'était l'équivalent d'un mois de nourriture à son niveau et la Qiang préférait ne pas se laisser tenter à parcourir le livre.

    - Cette ville est belle, mais elle manque sans doute d'une bibliothèque.

    Mais à quoi bon construire une bibliothèque dans une ville principalement habitée par des nomades ? Les livres ne seraient jamais rendus, laissés entre deux sacs et retrouvés au milieu du désert, bien loin du lieu de prêt. Et puis, si elle s'écoutait, elle est en ferait partout des bibliothèques, mais voilà, il se trouve qu'acheter seulement un livre lui en coûtait déjà beaucoup.

    - Tu connais quelques histoires peut-être ? J'avais fait quelques recherches à Kokora mais comme la tradition est principalement orale, c'est toujours compliqué de retrouver des contes mis à l'écrit en dehors du pays.

    Père Castor, racontes-nous une histoire, père casto- Mais arrête, j'ai pas fini de chanter intérieurement !


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    Jeu 13 Oct - 16:12

    Tout feu tout flamme

    ft. Kana


    Une diversion. Yul aperçut le mouvement avorté de Kanako, sa main tressaillant et ses yeux brillant à l’idée de pouvoir se saisir de l’ouvrage. Elle enchaîna presque aussitôt, arguant le prix du livre, et si la soldate savait qu’elle ne mentait pas, elle ne put s’empêcher de penser que la plus jeune essayait de lui cacher la vérité. Si ses soupçons étaient avérés, et que Kanako était effectivement marquée, elle devait être aux abois. Yul retint un soupir. Elle devrait se montrer particulièrement délicate envers la jeune femme, pour ne pas l’effrayer.
    Elle considéra un instant sérieusement l’idée de lui offrir le livre, les piécettes confiées par Menos pesant toujours dans sa bourse, mais elle se retint. Sa vis-à-vis ne pourrait pas plus se saisir de l’ouvrage, et risquait de mal le prendre, ou pire, de s’effaroucher un peu plus. Elle se contenta donc de le reposer avec un sourire pour le marchand, se promettant par la même occasion de revenir un peu plus tard faire un nouveau tour de l’échoppe pour apprécier les nouveautés.
    - Cette ville est belle, mais elle manque sans doute d'une bibliothèque.
    Yul obtempéra d’un petit signe de tête. Les bibliothèques étaient rares en territoire Nakhti, le savoir se transmettant plutôt par voie orale, entre petits groupes. Contrairement au territoire Qiang, ou encore à l’empire Ivrian, même si elle n’avait encore pas eu l’occasion de poser les pieds dans une des bibliothèques de ce dernier.
    Elle recommença à marcher, saluant une dernière fois le commerçant, vérifiant que Kanako lui emboitait le pas. Mieux valait ne pas la laisser filer. Si elle avait réussi à s’en sortir jusqu’ici, les rues grouillaient particulièrement de Qiang ce soir, et une jeune femme accompagnée d’une mercenaire attirerait beaucoup moins l’attention que seule, à arpenter les rues.
    Elle se laissa diriger par la musique qui flottait dans l’air, un peu plus loin. Les sons laissaient deviner une foule. Lorsqu’un « oooooh »  admiratif se propagea jusqu’à elle, elle sourit en devinant ce dont il s’agissait. Elle s’avança d’un pas un peu plus décidé lorsque l’autre jeune femme enchaîna :
    - Tu connais quelques histoires peut-être ? J'avais fait quelques recherches à Kokora mais comme la tradition est principalement orale, c'est toujours compliqué de retrouver des contes mis à l'écrit en dehors du pays.
    Elle se stoppa, le temps de réfléchir à la question. Menos lui avait raconté quelques légendes Nakhti, au coin du feu, la plupart tournant autour de créatures imaginaires ou des animaux qu’il transportait dans ses convois. Yul chérissait tout particulièrement ces soirées dont le souvenir lui réchauffait le cœur. Peut-être que les partager avec Kanako apaiserait un peu cette dernière.
    - J’en connais quelques-unes, oui, affirma-t-elle avec un nouveau sourire serein. Mais d’abord vient, j’ai quelque chose à te montrer !
    Elle s’empêcha d’attraper sa compatriote par la main, la guidant de ruelle en ruelle jusqu’à parvenir sur une des petites places de Tadala. Aussitôt, la lumière et la chaleur les cueillirent, et Yul retint son souffle.
    L’une des flammes rasa les têtes des personnes attroupées autour du cracheur de feu, qui frémirent tout autant qu’ils applaudirent. Cachant son excitation tant bien que mal, Yul fit signe à Kanako de la suivre, et se fraya un chemin parmi les badauds attroupés. Si le spectacle l’intéressait tout particulièrement, cela faisait aussi office de test : soit sa compatriote était suffisamment intriguée et en confiance pour rester, soit elle profiterait des jeux d’ombres et de la foule pour s’éclipser discrètement. Yul laissa le destin faire son œuvre, se concentrant à nouveau sur le saltimbanque.
    Celui-ci s’était saisit de longs lassos, dont il alluma l’extrémité. Il les fit alors tournoyer tout autour de lui, dessinant avec des flammes de complexes motifs à même l’air du soir, saluant d’un signe de tête gracieux les passants qui lui jetaient de l’argent.
    Se sentant d’humeur généreuse, et appréciant tout particulièrement les capacités démontrées par l’homme, Yul attrapa l’une des pièces qui lui restait, et la lança elle aussi, un fin sourire satisfait jouant sur ses lèvres.



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    Il était une fois...

    feat le danseur et le vieil homme

    Sa compatriote s'arrêta, comme pour réfléchir, laissant la jeune Qiang reconnaître la rue dans laquelle elles s'étaient engagées au fil de leur pas et de la conversation. C'était une de ses pattes d'araignée, une ruelle étroite, en ligne droite, partant de la place principale vers d'autres plus petites, au centre desquelles on trouvait souvent des fontaines où buvaient aussi bien les familles à proximité que les bêtes qui passaient par là.

    - J’en connais quelques-unes, oui. Mais d’abord vient, j’ai quelque chose à te montrer !

    Hé ? Elle n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps qu'aussitôt elle fut entraînée dans une joyeuse course jusqu'à l'une de ces fameuses places, à présent éclairée par quelques flambeaux.
    Dans l'air flottait le parfum salé des cuisines, dont les fenêtres ouvertes en grand laissait parvenir jusqu'aux narines de la troupe assemblée l'odeur des épices et des plats sur le feu. Instinctivement, elle serra d'avantage son sac de pomme de terre, songeant aux repas prochains en soupirant.

    Néanmoins, elle ne bouda pas très longtemps. Car, la foule présente ce soir-là, était réunie pour un spectacle bien particulier. Elle sursauta en sentant la chaleur caresser une de ses joues : un cracheur de feu arrachait des cris admiratifs à tous ceux présents. Les enfants poussaient les plus grands sans ménagement pour avoir une place aux premières loges.

    - Moi aussi je peux le faire !
    - C'est pas vrai, t'es un menteur !
    - Répète que je suis un menteur !
    - T'es un menteur !
    - SOUFFLE DU DRAGOOOOON !


    Et empoignant un peu de sable, il le souffla au visage de son adversaire et partit en riant pour échapper aux courroux qui ne manquerait pas de tomber sous peu. En attendant, l'autre s'ettouffait comme il pouvait en grognant sa vengeance prochaine. Finalement, il alla à l'aveugle jusqu'à la fontaine pour plonger ses yeux rouges dans l'eau fraîche - où du moins, autant qu'elle pouvait l'être aux portes d'un désert.

    Revenant au spectacle, la jeune femme, comme les autres personnes attroupées, appréciait d'un œil admiratif les talents du cracheur de feu. Nul doute qu'il avait dû s'entraîner longtemps pour atteindre un tel niveau de maîtrise et plusieurs fois, alors qu'il s'exposait un peu trop, elle fut prise d'un mouvement de recul, sans qu'il ne se passa rien. La foule alors retenait son souffle dans une attente d'à peine quelques secondes, mais si longues dans ce numéro où tout se passait si vite. Il semblait danser avec l'élément, plusieurs fois ses mains semblaient dessiner les courbes des flammes, bougeant ses pieds au rythme d'une musique qu'il n'entendait que dans son corps.
    Il avait sur le visage un maquillage traditionnel qu'on ne voit à présent que dans certains villages reculés dans le désert, où l'on a rien perdu des traditions quasi millénaires. On pouvait deviner à la lumière du feu des marquages jusque sur son torse - que certaines femmes ne se gênaient pas de relooker, et sans doute pas que pour les tatouages.

    Beaucoup allaient mettre une pièce ou deux, qu'il remerciait silencieusement, sans s'interrompre, tout entier à son art. Un homme, un vieillard, rentra en traînant sa patte molle dans l'une des maisons et revint avec un genre de tambour. S'asseyant à côté du cracheur de feu, il commença à calquer le rythme de l'instrument sur celui du danseur, à moins que ce ne fut l'inverse. Il semblait y avoir comme un lien entre les deux hommes, un lien part l'art.
    Comme si la musique du tambour parlait pour le muet.
    Comme si le danseur bougeait pour le boiteux.

    Le petit show se conclut sur une large révérence, sous les applaudissements du public conquit. D'un geste habile, l'homme éteignit la flamme qu'il avait fait danser et alla serrer la main de son compagnon pour un morceau. Le sourire du vieillard le fit confondre un instant avec les tous jeunes enfants.

    - Joli spectacle, je ne savais pas qu'il y avait ça ce soir. Merci de m'avoir amenée ici, dit-elle à Yul, la voix juste à assez forte pour se faire entendre par dessus le brouhaha de la foule se dispersant petit à petit. Ça pourrait faire un joli conte, non ? Le cracheur de feu et la Qiang aux cheveux de neige, tous les nakhta voudront l'entendre !

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    Merde, il est mignon en plus !

    ft. Kana


    Tandis que les flammes léchaient le corps de l’homme, révélant par les jeux d’ombre et de lumière les tatouages parsemant son corps, Yul lança un rapide regard à Kanako. Celle-ci semblait avoir tout oublié de sa nervosité, fascinée par le spectacle, ses yeux s’illuminant tout en suivant les mouvements des lassos de feu, sa bouche légèrement entrouverte. Yul retint un rire.
    La danse se prolongea, la foule suspendue face aux prouesses qui se déroulaient sous leurs yeux, la plus jeune Qiang submergée par le spectacle tandis qu’elle même se forçait à se reconcentrer. Un, deux, trois, quatre. Quelques pas, en avant, en arrière, les aplombs solidement ancrés dans le sol, ses pieds nus manœuvrant à peine le sable. Une main qui croise, puis l’autre, effleurant ses bras, les muscles saillants travaillant sous sa peau, le geste mesuré et fluide à la fois. Bien vite Yul avait catalogués les mouvements, les avaient inscrits dans sa mémoire, commençait même à les anticiper, totalement focalisée sur l’homme.
    Puis un vieillard vint troubler sa concentration. Ramenant un instrument avec lui, qu’il se mit à percuter avec entrain, adressant une chaleureuse salutation au cracheur de feu, il instaura un rythme qui perturba complètement le schéma que Yul s’était si bien appliquée à identifier.
    Elle se détesta un instant, d’être perturbée par si peu. Puis elle s’en voulut encore un peu plus de s’être laissée emporter dans les vieilles habitudes aussi facilement. Elle n’était plus sur le champ de bataille. Elle n’avait plus à autant se préoccuper de tout ce qui se passait autour d’elle. Elle était d’ailleurs tout aussi bien loin des affres de la guerre. Mais d’un autre côté, l’effort naturel d’apprendre à lire l’adversaire pour mieux pouvoir le vaincre lui manquait. Le tiraillement des muscles après une longue journée de combats. La chaleur du campement, malgré la peur saisissante du champ de bataille.
    Secouant la tête de droite à gauche, elle s’efforça de se reprendre. Elle se laissa entraîner par la musique du vieil homme, s’attarda un peu plus sur le physique du jongleur que sur ses mouvements. Il était bel homme, musclé par des années de pratique, un visage indéniablement Nakhti, ponctué d’yeux perçants et d’une fine barbe. Les tatouages qui courraient sur toute sa peau soulignaient encore un peu plus ses courbes attractives, et Yul se prit à se demander depuis combien de temps elle ne s’était plus laisse allée à une aventure. Et se rabroua aussitôt. Elle avait mieux à faire.
    Elle ne put cependant s’empêcher d’échanger un regard avec l’homme lorsqu’il contempla la foule.
    Puis le numéro se termina, les révérences furent échangées, les badauds commencèrent à se disperser, et Kanako se tourna dans sa direction.
    - Joli spectacle, je ne savais pas qu'il y avait ça ce soir. Merci de m'avoir amenée ici, dit-elle à Yul, la voix juste à assez forte pour se faire entendre par dessus le brouhaha de la foule se dispersant petit à petit. Ça pourrait faire un joli conte, non ? Le cracheur de feu et la Qiang aux cheveux de neige, tous les Nakhta voudront l'entendre !
    Yul se força à ne pas réagir, son masque d’impassibilité bien en place, mais elle était presque sûre que ses joues s’était colorées. Peut-être la pénombre camouflerait-elle sa réaction. Elle pensait la jeune femme absorbée par le spectacle, mais au final, s’était elle qui s’était laissée prendre au dépourvu.
    Elle ne put cependant s’empêcher de remarquer que l’homme en question traînait encore sur la place, rangeant ses affaires avec une paresse distinguée, répondant aux questions des gamins qui étaient restés. Lorsqu’il lui lança un regard appuyé, Yul faillit en perdre tous ses moyens. Elle se contenta donc de se tourner à nouveau vers sa compatriote.
    - J’ai peur que ça ne fasse qu’un piètre conte. Et court, en plus de ça. Mais si tu souhaites toujours en apprendre un peu plus sur les contes traditionnels, alors tu peux toujours passer me voir à l’échoppe demain. Je suis avec le marchand d’animaux. Je serais ravie d’en rediscuter avec toi.
    C’était audacieux, mais Yul espérait que le petit spectacle avait adoucit les soupçons de Kanako, et qu’elle lui ferait assez confiance pour qu’elles puissent se rencontrer à nouveau. Elle appréciait réellement la jeune femme, et une fois les premières appréhensions passées, elle était certaine que toutes deux s’entendraient bien. Mais pour cela, il fallait que l’envie soit réciproque. Yul avait fait le premier pas, c’était à Kanako de la rencontrer de l’autre côté, maintenant.



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    Ah je savais que tu le trouvais mignon !

    feat Mémène & le vieux Ji'm

    Sans faire un commentaire, aucun, la Qiang nota l'échange de regards, se contentant d'un sourire malicieux, qu'elle effaça aussitôt que sa compatriote se retourna vers elle :

    - J’ai peur que ça ne fasse qu’un piètre conte. Et court, en plus de ça. Court, court, ça dépend ce que tu appelle court. Une nuit pour toi ça l'est ? Mais si tu souhaites toujours en apprendre un peu plus sur les contes traditionnels, alors tu peux toujours passer me voir à l’échoppe demain. Je suis avec le marchand d’animaux. Je serais ravie d’en rediscuter avec toi.

    Sans trop réfléchir, elle hocha la tête, décidée déjà à revenir le lendemain même, ne songeant déjà plus à ses inquiétudes et encore moins à sa Marque.

    - Je serai là !

    Et sans se retourner, elle joignit le groupe quittant la place, son sac de pomme de terre toujours sur l'épaule, qui d'ailleurs commençait sérieusement à lui faire mal. Elle attendit d'être un peu éloignée du lieu du spectacle pour changer de main et permettre à son épaule droite de se reposer, avec un soupir de soulagement. Puis elle reprit son chemin, jusqu'aux abords de la ville où se trouvaient en nombre les tentes des nomades.
    Dans le vent du désert, se levant pour la nuit, les voiles s'élevaient vers le ciel qui se remplissait peu à peu d'étoiles. Nombre de familles étaient déjà réfugiées sous les tentures, tandis que quelques solitaires restaient près des feux qui s'allumaient ça et là au milieu du campement. Et là, s'échangeaient repas, histoires, anecdotes et nouvelles, dans un flot constant de mots : certains se levaient même pour présenter comme un petit numéro, d'autres débattaient, prenant pour témoin l'assemblée, les dieux, les chèvres, tout ce qui pouvait servir.

    - J'dis qu'ce sont qu'des salades !
    - Tu dis toujours ça Ji'mto
    - P'êt'e, mais j'l'pense. C'truc tombé des étoiles, c'un signe.
    - Mais d'quoi tu parles Ji, on n'a pas d'cygne, on n'a qu'des chèvres.
    - R'donne-moi la gourde, j'ai soif.


    Et son comparse de lui tendre une poche remplie à ras-bord, que le vieux siffla aussi sec, avant d'hurler, réveillant un bébé qui dormait à côté :

    - Par tous les dieux, mais qu'es't'as fait d'ma gnôle ?
    - Ji, faut qu'tu boive un peu d'eau aussi, dès fois.
    - Tu veux ma mort, c'ça qu'tu veux, ma mort ?
    - Ji, va dormir !
    - C'ça ! M'en vais dormir avec Mémène, y a qu'elle qui m'comprend !


    Et sur ces grandes paroles tout droit sortit d'un esprit sage, il se leva - après trois tentatives et l'aide de son comparse plus jeune - et saisit une corde au bout de laquelle se trouvait une chèvre - la fameuse Mémène - qu'il emmena avec lui jusqu'à sa tente.
    La place laissée libre, Kana en profita pour se rapprocher du feu car déjà le froid des nuits de désert s'installait. Saisissant machinalement un morceau de bois laissé de côté, elle éteignit le bout dans le sable, avant d'y planter une pomme de terre, qu'elle posa à côté des flammes.

    - C'vieux bouc nous enterra tous.
    - Il grognait après quoi cette fois ?
    - Le truc tombé du ciel y a que'ques jours. Ca cause, ça cause, sait pas trop quoi penser d'tout ça.
    - Le truc tombé du ciel ?
    - T'as pas été voir l'discours ? Parait que c'est tombé pas très loin. Y en a qu'disent qu'les Ivrians vont v'nir pour enquêter. J'aime pas trop ça.
    - Moi non plus...


    Les yeux levés vers les étoiles, Kana laissa le silence s'installer, réfléchissant à ce qu'elle avait pu lire : aucun événement similaire ne semblait être déjà produit. Du moins, pas dans les rapports laissés par les Qiang.

    - Ta patate brûle.
    - Pardon ?


    Elle n'eut que le temps de la sortir du feu avant que le féculent de type pomme de terre ne soit vraiment immangeable. C'est en grognant contre elle-même qu'elle termina son repas - non sans s'être brûlée deux à trois fois avant de pouvoir véritablement manger. Elle reprit son sac, et le porta - ou plutôt, le traîna - jusqu'à une tente. Pas sa tente, mais une tente, laissée vide depuis quelques semaines. Elle ne s'était pas posée la question entre rester dormir dehors ou jouer les squatteuses et maintenant l'endroit était sien, du moins, jusqu'à ce qu'on vienne le récupérer.

    Dans l'air flottait déjà l'odeur des friandises que les enfants s'arrachaient devant les étalages, se les disputant ou tentant de les chaparder sans se faire remarquer. Certains plus malins y parvenaient aisément, nota l'ex soldate qui fit mine de ne pas les voir pour se concentrer plutôt à rechercher un certain marchand d'animaux. Un cri qu'elle n'avait jamais entendu attirer son attention vers le centre du marché, où des gens formaient une sorte de cercle autour d'un marchand : se pourrait-il que ce soit lui ? Elle hésita, puis fini par se faire un chemin à travers les personnes présentes pour aller voir ce qui se passait exactement.

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    Soirée mouvementée

    ft. Kana


    - Je serai là !
    Kanako n’avait pas pris bien longtemps pour réfléchir, et Yul se demanda si effectivement, elle comptait tenir son engagement, mais elle sourit néanmoins, en la voyant partir, se frayant un chemin parmi les personnes quittant la place tandis que les étoiles brillaient au firmament, son sac de pommes de terre à l’épaule.
    Malgré la nuit tombée, la chaleur du marché Tadala était toujours étouffante, et Yul se dessaisit donc de sa cape rouge, la fourrant dans sa besace. Une fois la pénombre installée, elle n’était plus tout à fait la mercenaire, et pouvait se permettre, un instant, de ne plus porter ses couleurs que sur sa jupe et dans les armes qu’elles emportaient partout avec elle.
    Elle s’avança alors d’un pas tranquille vers le cracheur de feu, dissimulant sa nervosité tandis qu’elle regardait les derniers passants vider la place, se dispersant au quatre vents, rentrant dans leur habitation ou regagnant leur tente. Celui-ci lui adressa un sourire, la scrutant un peu plus longtemps.
    - Jolis tatouages.
    Comme si un instant, elle avait oublié leur existence, Yul baissa les yeux vers les marques sombres qui parcouraient sa peau, un tigre noir fondant sur sa proie sur son épaule gauche, un loup d’Irsh guettant la sienne sur la droite, et d’autres animaux qu’elle avaient tous à un moment croisés dans les contes de Menos ou même au cours de l’une de ses missions, s’étendant sur ses bras, recouvrant les cicatrices. Elle lui rendit son sourire.
    - Joli spectacle, dit-elle.
    Un compliment pour un compliment. L’homme à la chevelure ébène, au visage et au corps bien plus marqués qu’elle, lui tendit la main dans un geste brusque auquel elle s’empêcha de réagir, toutes les fibres de son corps se tendant néanmoins, sa main essayant machinalement de saisir son arakh. Elle se força à se détendre tandis qu’il se présentait :
    - Aten.
    Il avait les sourcils froncés, probablement parce qu’il avait remarqué sa tension précédente. Mais son expression intriguée disparu presque aussitôt lorsque Yul accepta de lui serrer la main, osant même un peu prolonger le contact tandis que leurs doigts se frôlaient.
    - Yul.
    Après ça, ce n’était plus qu’une question de le suivre jusqu’à sa tente, et de passer la nuit avec lui.

    *

    Yul se réveilla le lendemain matin tandis que la lumière commençait à filtrer à travers le tissu fin de l’habitacle, l’esprit encore engourdi. Son entraînement lui valut de se reconcentrer en un temps record, et elle apprécia ses alentours, son regard prenant en compte les premières nécessités et les vêtements roulés en boule dans un coin, sa propre sacoche et ses habits abandonnés à l’entrée de la tente d’une taille relativement conséquente.
    Puis ses yeux se posèrent sur son amant, et elle esquissa un sourire. Aten dormait encore profondément, de légers ronflements lui échappant, soulevant la mèche de cheveux qui s’était glissée sur sa bouche ouverte. Yul se permit de l’observer un instant, appréciant la vue, rougissant en remarquant les marques qu’elle avait laissées sur son corps.
    Enfin, se rappelant qu’elle avait un travail à accomplir, elle se leva aussi discrètement que possible, et commença à s’habiller en silence. Elle allait s’éclipser lorsqu’une main la saisit au poignet, la faisant sursauter.
    - Pardon, murmura Aten, contrit.
    Une fois de plus, il s’en était fallu de peu pour qu’elle ne tire son arme. L’homme, encore nu, n’aurait pas pu alors opposer la moindre résistance. Elle faillit soupirer, se contentant de secouer la tête, à la fois pour s’éclaircir les idées et pour lui signifier que ce n’était pas grave.
    - On se reverra ? demanda-t-il alors, portant la main de Yul à sa bouche, embrassant délicatement ses phalanges tout en l’observant d’un œil à la fois séducteur et honnêtement interrogateur.
    - Peut-être, fut sa seule réponse, bien qu’elle esquissa un sourire.
    Elle le quitta donc, et rejoint Menos, qui l’attendait de pied ferme, organisant déjà son chargement avec l’un de ses aides. Il la salua dès qu’il la vit arriver, mais son front était plissé d’inquiétude.
    - Tu as disparu, hier soir. Préviens-moi, la prochaine fois que tu veux t’éclipser aussi longtemps.
    Yul, contrite, s’activa alors pour aider l’homme, portant les caisses, déplaçant les animaux à leur juste place.
    - Désolée. J’ai eu une soirée … mouvementée.
    - Je n’en doute pas, répondit Menos.
    Et avec ça, la conversation était close. Ils parlèrent un peu plus des événements évoqués la veille, Yul bien plus calme après sa soirée, mais toujours peu confortable à l’idée qu’une armée Ivrianne s’approche de sa nation. Puis les premiers clients affluèrent, et il était temps pour les négociations.
    Menos sortit alors sa plus belle pièce. Il s’agissait d’un immense oiseau de proie, un animal que des chasseurs avaient capturé pour s’en servir, mais qu’ils avaient blessé et décidé d’abandonner au marchand. Menos l’avait alors remis en état, prenant soin de lui durant tout le trajet jusqu’à Tadala, autorisant parfois Yul à lui donner des morceaux de viande. Elle, fascinée, ne s’était pas faite prier.
    L’animal portait un capuchon sur les yeux, la pénombre le maintenant calme, et une lourde chaîne était attachée autour de l’une de ses pattes. Avec une envergure telle, un animal comme celui-ci au sein du marché risquait de faire des dégâts, mieux valait rester prudent.
    Presque aussitôt, une petite foule se forma autour de l’étale, les habitants et étrangers venant admirer l’animal. Celui-ci, sentant l’agitation, poussa un cri et étendit ses ailes, les faisant battre mais ne s’envolant pas. Yul l’observa, regard focalisé sur la majestueuse créature qui se tenait devant elle.
    On la héla, et elle se tourna vers la provenance du son. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aperçut Kanako. D’un signe de tête, elle indiqua à Menos qu’elle allait retrouver la jeune femme, laissant celui-ci se débrouiller avec ses clients. Tant qu’aucun d’eux ne tentait de voler un animal ou d’approcher de trop près l’une de bêtes, tout devrait bien se passer.
    Elle rejoignit donc de Kanako, et l’accueillit d’un sourire.
    - Je vois que tu as réussi à trouver. Alors, ces patates, elles étaient bonnes ?



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    Le choixpeau m'a mise chez Ravenclaw

    feat l'auteur bizarre & la faim & Yul accessoirement

    Ailes tendues, le cou déployé, les plumes luisant sous le soleil, Kana a, l'espace d'une seconde, l'impression de voir dans le rapace, quelque ancienne divinité réincarnée dans le corps de l'oiseau. Nerveux, il semble fixer la foule de son oeil caché. Son bec claque dans le vide. Il se tord. Sa patte tire sur sa chaîne, en vain. Il a la tête tournée vers ciel, attentif. Ses ailes battent encore un peu, dispersant un nuage de plumes. Un gosse en profite pour en ramasser une, avant de revenir se cacher dans les jupes de sa mère.
    Certains se sont reculés, effrayés, tandis qu'elle s'approche d'avantage, à la rencontre de la créature, sans oser tendre une main. Rassuré par les caresses et les paroles douces du marchand, le rapace est vite calmé, mais continue néanmoins de se tourner vers les cieux. Il devine l'espace vide, sans nuage, d'un bleu infini. Il devine le soleil de plomb. Il devine une proie, non loin. Il sent la liberté et ne peut la voir.
    Le cœur de Kana se serre. Aucun être ne devrait être enchaîné. Tous sont nés libres. Les frontières ne sont que dans la tête de ceux qui les imaginent. Sky is the limit.

    - Je vois que tu as réussi à trouver. Alors, ces patates, elles étaient bonnes ?

    Hé ? Quoi ? Il lui faut quelques secondes pour remarquer la présence de Yul à ses côtés. Tiens, elle est là depuis longtemps ? Machinalement, la Qiang se pinça la main dans l'espoir de revenir à la réalité. C'est dur. Elle se demande combien de temps elle a fixé le volatil. Quelques secondes ? Quelques heures ? Elle a l'air encore hagarde quand elle répond finalement :

    - Oui. Enfin, elle était brûlée. Mais ça allait... Il est à toi l'oiseau ? Il est beau...

    Il y a quelque chose d'hypnotique chez cet animal, qu'elle n'arrive pas à cerner. Même sans croiser son regard, elle a l'impression qu'il devine sa présence parmi celles de tous les spectateurs venus l'admirer. Elle se tord les mains nerveusement, oubliant toute prudence et en levant les yeux, elle surprend le regard noir d'une mère de famille sur son tatouage, qu'elle couvre aussitôt sans savoir si Yul aussi l'a vu. Dès qu'elle le pourra, elle s'achèterait ces gants en tissus léger que portent certaines femmes coquettes en faisant leur marché pour se protéger du sable.

    - J'ai toujours admiré les oiseaux. Mais jamais je ne voudrai en posséder un, un oiseau doit être libre pour être heureux...

    Elle n'avait pas parlé très fort et sa voix recouverte par le brouhaha ambiant n'était que peu audible, et elle ne s'adressait véritablement à personne en particulier.
    Son ventre gargouilla. Fort. Plus fort que sa voix en tout cas. Si elle avait su, elle aurait fait des réserves pendant son temps à l'armée. Maintenant c'était un peu tard pour ça. Shit. Il devait rester au fond de sa poche peut-être de quoi manger quelque chose dans une auberge, une sorte de réserve qu'elle gardait en cas de problème. Or, elle avait toujours des problèmes. Bizarre, j'ai toujours pensé que les gens en exile menaient la belle vie et tout. Et qu'ils étaient friqués. Comment ça Noren ne connait pas l'exil fiscale ?

    Seule, elle aurait attendu près d'une étale qu'un marchand soit occupé pour chiper un fruit. Quoi ? Me juge pas. De toute façon elle est marquée, donc quitte a ce qu'on la traite de voleuse, autant que ce soit mérité ! Un de ses gros fruits, bien sucrés et juteux, qui rafraîchissent lorsqu'il se fait trop chaud. C'est-à-dire les 3/4 du temps ici. Tu pouvais pas t'exiler chez les îliens ? Certes, c'est la guerre civile mais au moins il fait pas 40 à l'ombre à 15h, faut revoir tes priorités. Mais avec la présence de Yul, impossible de faire quoique ce soit. Il parait que si tu as une capuche et que tu t'assoie sur un banc, les gardes arrêtent de te poursuivre. La jeune fille se contenta d'ignorer l'appelle de la faim ou le cri de la famine, ahah !

    Après cette dernière blague, l'auteur a été retrouvée pendue au plafond de sa chambre. L'on dit que son âme hante à jamais les cours de clown ainsi que les blagues pourries trouvables sur internet. Son personnage, dévasté par sa disparition, n'a jamais pu répondre à son partenaire et est donc resté à jamais perdu dans la foule observant l'oiseau.
    RIP in peace.

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    Yul La'nfan
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    Dim 13 Nov - 22:32

    Une loutre sauvage apparait

    ft. Kana



    La jeune Qiang resta longtemps figée, les yeux fixés sur l’animal, qui émettait des sons de temps à autre, tendu tandis que Menos lissait ses plumes, essayant de le rassurer mais aussi de le rendre aussi présentable que possible.
    Quand enfin, les yeux de Kanako rencontrèrent Yul, se refocalisant sur autre chose que l’horizon vague du désert, elle sursauta. Ce qui pouvait bien lui être passé par la tête entre temps, la mercenaire n’en avait pas la moindre idée. Elle finit néanmoins par répondre à sa question, toujours un peu perdue :
    - Oui. Enfin, elle était brûlée. Mais ça allait... Il est à toi l'oiseau ? Il est beau...
    Yul esquissa un sourire, secouant la tête.
    - Il est à vendre. Le clou de la collection de Menos, ces derniers temps. Une magnifique créature.
    En face d’elle, fixant l’oiseau, Kanako se tordait les mains, tant et si bien qu’après ses maints stratagèmes, Yul aperçut finalement sa marque, confirmant ses soupçons déjà bien ancrés. Elle n’était d’ailleurs pas la seule, comme le laissait supposer le regard noir d’une mère de famille. Il allait vraiment falloir que la jeune Qiang cache le tatouage, si elle ne voulait pas s’attirer d’ennui.
    Yul profita donc de la distraction de sa jeune amie pour récupérer deux bandes de tissu crème, ayant vu de meilleurs jours mais qui feraient sûrement l’affaire.
    - J'ai toujours admiré les oiseaux. Mais jamais je ne voudrai en posséder un, un oiseau doit être libre pour être heureux... chuchota Kanako, sûrement plus pour elle-même, bien que Yul, l’ouïe fine, l’entendit.
    La mercenaire ne répondit pas. Elle comprenait le raisonnement de Kanako, était même plutôt d’accord. Mais le fait étant que sans eux, cet oiseau serait probablement mort à l’heure qu’il est. Elle ne pouvait vraiment en vouloir à son mentor d’essayer de gagner sa vie en conséquence. Et elle avait confiance en Menos, il avait jusqu’ici toujours su placer ses animaux entre de bonnes mains, et pas forcément toujours les plus offrandes.
    Cela fit remonter à la surface des souvenirs d’une altercation entre Menos et un potentiel acheteur à propos d’une loutre géante, animal rare en captivité. L’homme avait souhaité l’acheter pour en faire de la fourrure et revendre les parties récoltées à prix d’or, et Menos lui avait tenu tête encore et encore, peu importe le prix énoncé. La bête avait finalement atterri entre les mains d’un riche noble, qui possédait un bassin immense qu’il avait besoin d’agrémenter, et dans lequel la loutre pourrait vivre en toute tranquillité le restant de ses jours. Ce n’était pas la liberté, certes, mais c’était un sort bien moins défavorable que le premier.
    Le ventre de sa compatriote grouilla bruyamment, arrachant un autre sourire à Yul. Kanako semblait contrite, toujours engoncée dans ses pensées, et la soldate la poussa donc légèrement à l’épaule, la détournant du spectacle qui semblait tout autant la fasciner que la déranger, et l’entraîna à l’écart, se dirigeant au hasard des ruelles.
    - Je connais un bon boulanger, dit-elle.
    Elles pourraient ainsi discuter en mangeant. Après tout, si Kanako l’avait rejointe c’est qu’elle souhaitait en apprendre plus sur Yul, et commençait à lui faire confiance. La jeune femme se devait d’honorer cela.
    Une fois qu’elles eurent gagné des rues moins fréquentées, Yul tendit les bandes de tissu à Kanako sans vraiment la regarder, continuant à marcher comme si de rien n’était, même si ce qu’elle s’apprêtait à dire la rendait nerveuse.
    - Mets ça autour de tes mains. Ça te couvrira.
    Elle attendit.



    Kanako Maeda
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    Lun 14 Nov - 7:49



    Voilà voilà voilà

    feat révélation & brioche

    Une main sur son épaule vint la tirer à nouveau de sa contemplation et la jeune Qiang se laissa entraîner dans les rues adjacentes, loin du spectacle. Les bras croisés sur son buste, elle ne jeta pas un coup d’œil en arrière, comme par peur de se laisser ravoir au piège du rapace. Son estomac lui faisait mal, partagé entre la faim et la sensation étrange de fascination qui retombait peu à peu.

    - Je connais un bon boulanger.

    Elle hocha la tête, silencieuse et sans demander plus d'explications, sans même noter pour une fois le chemin emprunter comme le faisait la veille : elle baissait doucement sa garde en présence de sa nouvelle amie - oui, elle pouvait l'appeler ainsi. Un instant, elle se demanda si elle l'avait déjà un jour croisée à Kokora, puis secoua la tête : ses longs cheveux blancs étaient inoubliables, elle s'en serait souvenue.
    Elle sentie le tissus contre ses doigts avant d'entendre la phrase de son aînée :

    - Mets ça autour de tes mains. Ça te couvrira.

    Sans poser de question, Kana les saisit et obtempéra, passant l'un sur sa main gauche et le nouant dans le creux de sa paume, avant de faire de même avec sa main droite. Les bandeaux couleur chaire étaient juste assez opaques pour se rendre invisible - et rendre invisible sa Marque - à quiconque les verrait à quelques mètres de distance et même de près, si l'on n'y prêtait pas une attention particulière.

    Le silence s'installa et ayant fini l'opération, la plus jeune leva la tête vers l'autre, cherchant son regard tout en réfléchissant à la situation.
    Puis balança :

    - J'ai déserté de l'armée.

    Mais t'as aucun moyen de savoir si je suis pas une meurtrière, une pute, une voleuse ou les trois en même temps ! Genius. Je comprends pourquoi même Yul réussi à pécho un PNJ alors que tu reste célibataire. Ses mains, redevenues calmes depuis la place, recommençaient à jouer avec ses doigts, qui lui paraissaient si longs soudainement, qu'elle ne savait plus quoi en faire. Elle aurait aimé croiser ses yeux pour deviner à quoi songeait Yul : avait-elle découvert son secret depuis longtemps ? Pourquoi n'avait-elle encore rien dit ? En quelques secondes, elle se rappela l'emplacement des différentes guildes Qiang de la ville Nakhti et détermina qu'elles se trouvaient encore assez loin de la plus proche et que d'ailleurs, il existait un chemin plus court depuis la place du marché pour s'y rendre.
    L'idée la rassura. Un peu. C'est-à-dire que sur une échelle de 1 à 10, 10 étant la valeur la plus forte, elle est passée de 35 à 23. On est bien dans la merde.

    Une odeur de pain chaud la sortie de ses pensées moroses et son estomac tordu par ses craintes incertaines, se dénoua. Elle apercevait à quelques mètres l'enseigne d'une boulangerie, dont l'odeur des pains s'échappait jusque dans la rue, comme pour attirer les potentiels clients du quartier. Et il fallait dire, ça fonctionnait plutôt bien puisqu'une file faisait patiemment la queue devant la boutique.

    Et sans un mot, elle se posta derrière la dernière personne, comme n'osant troubler le silence installé depuis qu'elle avait affirmé les soupçons de sa compatriote.
    Un homme passa devant elles en revenant de la boulangerie, et tenait entre ses mains une brioche.

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    Yul La'nfan
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    Père Castor (bis)

    ft. Kana


    A son plus grand soulagement, Kanako s’exécuta sans mot dire. Yul s’autorisa à jeter un coup d’œil, et s’aperçut que les bandes cachaient effectivement la marque de la jeune femme. Satisfaite, elle continua donc de les guider, renchainant les ruelles à la recherche de la boulangerie en question.
    Puis, d’un coup, la plus jeune Qiang releva la tête vers elle, et se mit à parler :
    - J'ai déserté de l'armée.
    Yul n’était pas surprise. Au vu du comportement de la jeune femme, une tout autre explication aurait été dérisoire. Des milliers de questions, cependant, la gagnèrent à la lumière de cette information. Pourquoi ? L’armée était une institution sacrée chez les Qiang, et la mercenaire avait remarqué les regards que Kanako lançait de temps à autre à ses armes. Elle n’en avait pas peur, semblait même parfois envieuse. N’avait-elle alors pas déserté de son plein gré ? Si c’était le cas, elle avait joué de malchance. Finir marquée alors que l’on n’avait jamais vraiment commis de crime devait être un lourd fardeau à porter. Mais Kanako pouvait déjà s’estimer heureuse d’aussi bien s’en sortir. Des déserteurs, Yul en avait retrouvé les cadavres, souvent, au bord des sentiers ou cachés dans une ruelle sombre
    La plus jeune Qiang, certainement nerveuse, s’était mise à jouer avec ses mains et à regarder tout autour d’elle. Elle devait se demander si Yul allait la livrer aux autorités. Celle-ci esquissa alors un sourire, se disant que, depuis le temps, ce n’était pas maintenant qu’elle allait le faire. Elle éprouvait une grande compassion pour cette jeune femme perdue, de l’amitié, même. Ça devait bien compter pour quelque chose.
    Elles étaient arrivées à la boulangerie, les douces fragrances réveillant l’estomac endormi de Yul, qui n’avait rien avalé depuis la veille. Sans un mot, Kanako se posta derrière la file impatiente qui s’était formée à la porte, et observa un homme qui sortait avec ses propres achats, une généreuse brioche entre les mains.
    - Pas d’importance pour moi. Mais si tu souhaites en parler, nous pourrons le faire une fois que nous aurons récupéré de quoi manger. Moi aussi, je commence à avoir faim.
    Sa dernière phrase avait pour but de détendre l’atmosphère, et elle observa les épaules de Kanako s’abaisser un peu, satisfaite. En attendant, elle pouvait toujours la distraire.
    - A propos de ces contes …
    Et Yul se lança. Elles avancèrent ainsi progressivement dans la queue, tandis que la mercenaire parlait des légendes que Menos et ses compatriotes lui avaient rapportées auprès du feu, tantôt évoquant un guerrier féroce à l’ulwazi le plus impressionnant que qui que ce soit ait jamais rencontré, tantôt mentionnant une créature mi-gecko mi-rapace.
    Quand enfin, se fut à leur tour de passer, elle avait écoulé quelques-unes de ses histoires, et Kanako semblait de nouveau calme. Elle commanda donc de la brioche et du pain, suffisamment pour qu’elles puissent partager, et paya la tenancière avec un sourire, avant de ressortir.
    Puis elle s’arrêta, et se tourna vers Kanako. Si quelqu’un devait connaître un endroit calme, ce serait sûrement elle.
    - Alors, où va-t-on ?


    Kanako Maeda
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    The story of my life

    feat fantômes et brioche

    Peut-être encore un peu prise dans les histoires, la tête pleine de contes, de créatures, d'aventures et de quête, elle mis quelques secondes à réagir, avant de marcher lentement, pour se donner le temps de réfléchir, en direction de l'extérieur de la ville. Bientôt, il n'y eut plus de maisons de chaux et de terre, plus que des tentes, des toiles, plantées ici et là pour un jour, une semaine, parfois quelques mois. Des marchands, des mercenaires, de simples vagabonds trop pauvres pour s'offrir un véritable toit, mais tous à cette heure, elle le savait bien, se trouvaient sur le marché. Quelques familles seulement se réunissaient pour manger, des enfants courraient entre les tentes, au risque d'en faire tomber certaines.

    Kana se laissa presque tombée sur le sol, près du tente et face à un foyer éteint. C'était son chez elle. Il n'y avait, à vrai dire, presque rien dans la tente. Deux ou trois babioles peut-être, ramenées de Kokora. Aucun souvenir de l'armée. Comme si ces neuf dernières années n'avaient jamais existées.

    - Installe-toi, c'est pas si inconfortable.

    Et même, le sable pour s'avérer doux et la roche polie par les vents devient un appuie agréable. Le soleil, bien que brillant déjà haut, n'était pas aussi dur qu'à son apogée. Mais bientôt, il se fera brûlant, et la poussière sèche et le rocher agressif.

    - Il pleuvait, le soir où l'on m'a ouvert les portes de Kokora...

    Et elle raconta la nuit, la peur et puis Fen. L'entrainement, les cours, et encore l'entrainement. Et sa folle envie de découvrir le monde, de partir à l'aventure, d'aider les gens, leur porter secours. En quelque sorte, devenir une héroïne.
    Elle passait parfois des heures sur les histoires de ces généralissimes qu'on ne connaissait pas, sorties de nulle part et devenues les meilleures soldates de leurs temps. Elle enviait leur courage, leur témérité, leur grandeur.

    Mais voilà. Kana tu n'as rien de tout cela.

    Machinalement, elle jouait avec le bandeau de sa main gauche. Ses doigts cherchaient presque instinctivement la suite de l'histoire dans la Marque. Prenant conscience qu'elle pourrait abîmer le bandeau, elle cessa, et attrapa plutôt un morceau de la brioche, avec lequel elle manqua de s'étouffer. Et pour épitaphe : Déserteuse recherchée. Assassinée par une brioche. On déposera ta participation aux Darwin Awards.

    Elle raconta aussi ce soir où, elle a oublié les livres, les rêves, son avenir peut-être. Il a suffit de prendre une main, de courir. Juste quelques mètres. Voilà pourquoi il faut participer en cours de sport les enfants !

    Le silence s'installa, tandis qu'elles mangeaient toutes les deux le pain et la brioche. De temps en temps, des grains de poussières venaient se loger dans la mie, bien que Kana tenta de défendre son repas d'une main, pour le tenir de l'autre. Lorsqu'elles eurent finir, Kana se leva et retourna jusqu'à la place avec Yul. Point de départ pour trouver un travail. Point final à leur rencontre.

    Mais avant de la quitter, la cadette, qui s'en tenait plus généralement aux serrage de mains, l'enlaça un instant de ses bras maigres et souffla un Merci, avant d'ajouter plus fort :

    - On se reverra un jour, Yul.

    Elle redevint très vite une silhouette au milieu de la foule, mais cette fois Qiang plus que Marquée.

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