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    Neith Rahji'Akam
    Neith Rahji'Akam
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    Ven 24 Fév - 22:42

    I'm On My Wayft. Sirÿa et Alec
    Le soleil caressa les draps qui entouraient le corps de Neith, et elle s’étira avec un grognement de plaisir, jetant un coup d’œil à la pièce autour d’elle. Elle avait passé une bonne partie de sa nuit à préparer tout le nécessaire à leur départ, et si la plupart des sacoches étaient déjà nettement empaquetées, ses propres affaires étaient encore entassées dans sa petite chambre, en désordre.
    L’imminence du départ la frappa soudain, et elle fut un instant prise d’une peur viscérale, son souffle se coupant, son pouls accélérant. Incapable de se mouvoir, les yeux écarquillés et la respiration haletante, elle se força à se détendre et à prendre de grandes gorgées d’air, repoussant la panique aussi loin de son esprit que possible. Elle pensa au sourire de Sirÿa, qui n’attendait que de pouvoir quitter cette ville qui la hantait, à Shayan, bougon mais rassurant. Petit à petit, inspiration par inspiration, l’air se mit à nouveau à circuler en elle, et elle poussa un long soupir, épongeant la sueur accumulée sur son front.
    Elle se leva, s’habilla avec efficacité, et finit de préparer ses vêtements. Elle apporta ses sacs dans la pièce principale, où elle croisa Shayan. Elle le salua avec joie, salut qu’il lui rendit. Mais sa mine était fermée, et Neith le poussa alors à se confier sur ce qui lui pesait. Elle apprit ainsi que sa maîtresse avait fait une nouvelle crise lors de la nuit précédente. Elle remercia Shayan avec un pincement au cœur, et se dirigea vers la chambre de Sirÿa d’un pas lourd mais décidé.
    La jeune femme était blottie dans ses couvertures, malgré la chaleur, roulée en boule sur le côté comme pour se protéger au maximum du monde extérieur. L’envie de Neith de la protéger n’en fut qu’exacerbée, et la conforta dans l’idée du départ, malgré ses réticences, et la panique qui semblait toujours prête à l’envahir dès qu’elle pensait au monde extérieur. Elle s’étonna un instant des sacrifices qu’elle était prête à faire pour voir sa maîtresse heureuse. Pourtant, après lui avoir dédié presque la moitié de sa vie, rien ne lui semblait plus naturel. Si ce qui lui faisait si peur pouvait faire le bonheur de Sirÿa, alors qu’il en soit ainsi.
    Elle s’assit sur le bord du lit, et repoussa l’une des mèches d’ébène qui était tombée devant le visage de Sirÿa. Puis elle la secoua doucement par l’épaule, prête à encaisser la moindre réaction violente, ayant plusieurs fois eu affaire à une jeune femme si effrayée au réveil qu’elle en devenait imprévisible.
    - Sirÿa, il faut te lever. Nous devrons bientôt partir, murmura-t-elle.
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    Sirÿa Rahji
    Sirÿa Rahji
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    Ven 14 Avr - 15:34

    Aucun cauchemar, ni même de rêve. Sa crise de la nuit l'avait laissé si exténuée qu'au matin, elle dormait d'un sommeil si lourd qu'on aurait pu la croire morte. La présence de Shayan dans la pièce lui avait permis de se calmer et de se rendormir, roulée en boule comme un renard des dunes. Ses draps, trempés de sueur, avaient vite séché avec la chaleur du matin. Mais Sÿria n'avait même pas senti les rayons de soleil lécher sa peau et avait continué à sommeiller après le levé du jour. Elle n'avait même pas entendu son garde du corps se lever et quitter la chambre, ni même son esclave y pénétrer. Ce n'est qu'en sentant son épaule secouée qu'elle réussit à s'extirper de son repos. Elle ne sursauta pas, n'eut pas de mouvement de recul. Son corps était bien trop ensuqué pour ça. Elle ouvrit les yeux difficilement comme si on la réveillait d'un évanouissement.

    Son regard doré parcourut la pièce comme s'il la découvrait. Finalement, elle fixa son esclave et réussi à lui esquisser un semblant de sourire. Sans rien dire, elle se redressa, s'étira longuement d'une façon féline puis se libéra de ses couvertures. Ses pieds rencontrèrent le sol, plus frais que l'air et un frisson remonta le long de ses jambes, mettant son cerveau en marche forcée. Tout d'un coup, la situation lui revint à l'esprit. Son époux était là, dans cette pièce. Elle le sentait et se retourna comme pour le surprendre dans le lit. Mais sous les draps, il n'y avait plus personne.

    "Neith, prépare moi une tenue légère et adaptée au voyage. Nous partirons rapidement après le petit déjeuner."

    L'air inquiet, Sÿria s'approcha du miroir et entreprit de démêler ses mèches couleur charbon. Ses gestes étaient secs, précipités, trahissant son état d'esprit. Si ce n'était qu'un ressentiment qu'elle pouvait contenir, le besoin de s'en aller se faisait de plus en plus pressant. Ne parvenant pas à dompter certaines mèches, la femme abandonna la brosse et entreprit de se parfumer à l'aide de différentes huiles, non sans grogner.

    "Shayan est-il prêt à partir ?"

    Elle ne s'était pas retournée. Cette question avait pour seul but de briser le silence qui lui faisait peur. Son ton était sec, comme si Neith était la raison pour laquelle ils n'étaient pas encore sur les routes.


    Neith Rahji'Akam
    Neith Rahji'Akam
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    Lun 17 Avr - 14:43

    Days in the sun will come shining throughft. Sirÿa et Alec
    Sirÿa se réveilla en papillonnant des yeux, visiblement encore enlisée dans le sommeil, ne parvenant pas tout à fait à le chasser. Elle eut pour Neith un sourire, mais l’esclave sentit, derrière celui-ci, la douleur que sa maîtresse essayait toujours de cacher. Elle essaya cependant de le lui rendre, et l’accompagna tandis qu’elle se redressait de son lit, stabilisant la jeune femme alors que ses membres étaient encore engourdis par la fatigue.
    Sirÿa fit alors volte-face, et Neith la lâcha, surprise par le mouvement soudain. Les yeux dorés de sa maîtresse restèrent un instant fixés sur le matelas, comme s’ils voyaient quelque chose qu’elle seule pouvait deviner à même les couvertures. Neith ne pipa mot.
    - Neith, prépare-moi une tenue légère et adaptée au voyage. Nous partirons rapidement après le petit déjeuner.
    Neith hocha de la tête, et s’agenouilla pour fouiller parmi les coffres qui jonchaient encore le sol de de la chambre, évitant la couche de Shayan tandis qu’elle cherchait une tenue appropriée. Elle mit de côté tous les habits noirs symbolisant le deuil de Sirÿa. Aujourd’hui était un jour de renouveau, et Neith refusait qu’elle porte ses habits de veuve pour celui-ci. Ce n’était peut-être qu’un geste insignifiant, mais pour elle, le message n’en était que plus frappant.
    Lorsqu’elle releva la tête, les vêtements qu’elle avait choisis dans les bras, elle aperçut Sirÿa grognant, se débattant avec sa brosse. Puis, abandonnant, la jeune femme passa aux parfums. Neith s’approcha, silencieuse, le cœur lourd en observant la frénésie de sa maîtresse qui cachait un si profond mal-être.
    - Shayan est-il prêt à partir ?
    Le ton était sec. Neith ne s’en offusqua pas. Elle posa simplement les robes qu’elle avait amenées sur le bord de la commode, se saisit de la brosse, et entreprit de démêler soigneusement les mèches de cheveux contre lesquelles Sirÿa s’était infructueusement acharnée.
    - Ses sacoches sont déjà dans le hall. Il me semble qu’il est parti préparer les montures, pour le voyage.
    Elle continua de travailler en silence. Puis, une fois la coiffure de sa maîtresse en ordre, elle l’aida à passer ses vêtements, et enfin ses bijoux. Elle n’ouvrit à nouveau la bouche qu’une fois son œuvre achevée :
    - Le petit déjeuner devrait déjà être prêt. Je dois finir d’empaqueter certaines de mes possessions, je vous rejoindrai tous les deux une fois que tout sera en ordre.
    Puis elle s’inclina, et commença à tourner le dos à Sirÿa, se dirigeant vers la porte.
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    Sirÿa Rahji
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    Mer 19 Avr - 22:15

    Neith vint à sa rescousse et l'aida à remettre en ordre ses cheveux comme ses idées. Sirÿa prit plusieurs grandes inspirations afin de reprendre son calme. Elle passa la tenue que son esclave avait préparée sans rien dire, se laissant faire comme un pantin et descendit manger lorsque le jeune femme eu finit de la parer. La maîtresse des lieux traversa les pièces tels un fantôme jusqu'à atteindre la salle du repas où elle s'assit, mais ne fit rien.

    Cinq bonnes minutes durant, Sirÿa se perdit dans ses pensées, ou plutôt baigna dans ses peurs. Ici, elle était peut-être en sécurité. En quittant son désert, elle courrait certainement à sa perte, ou exposait ses compagnons à divers dangers. Aucun d'eux n'était préparé à la vie hors du désert. Tout devait être si différent, au-delà de la frontière. Shayan pouvait vite se faire des ennemis. Neith pourrait se perdre et elle-même pourrait prendre froid. Son cœur se serra en s'imaginant disparaître loin du sable et du soleil, grelottant, seule, dans une plaine attaquée par des vents glacés.

    "Hey... Ca va ?"

    La jeune femme sursauta et se retourna. Son garde du corps se tenait dans l'encadrement de la porte. Son regard trahissait de l'inquiétude. Il espérait sûrement que Sirÿa renonce à son départ.

    "Oui, ne t'en fais pas. Je suis juste un peu fatiguée"

    Ce mensonge ne prenait plus depuis longtemps, mais, par politesse, le nomade fit mine d'y croire.

    "On part quand tu le décides, Sirÿa.
    Parfait. Neith sera bientôt prête."

    L'homme acquiesça et disparu dans le couloir. La porte d'entrée grinça puis le silence revint. Sirÿa poussa un long soupire, comme si elle venait de passer un test et entreprit d'avaler quelque chose. Peine perdue. À peine, la nourriture était entrée dans sa bouche qu'une envie de vomir la prit. Elle mit la main devant la bouche, fermant les yeux et se forçant à avaler. Des bruits de pas dans son dos lui indiqua qu'elle n'était plus seule et la jeune femme fit un énorme effort pour faire comme si de rien n'était.


    Neith Rahji'Akam
    Neith Rahji'Akam
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    Sam 22 Avr - 18:41

    And his children start a fire which they cannot extinguishft. Sirÿa et Alec
    Quittant sa maîtresse et le malaise qui l’entourait, l’étouffait, Neith regagna sa petite chambrette. Elle observa un instant ses possessions d’un œil neutre : des vêtements, principalement. Quelques bijoux, légers, bien que le plus important de sa collection ne quittait jamais son cou. Le collier que Sirÿa lui avait passé marquait son statut d’esclave, et son appartenance à la famille Rahji. Seule sa maîtresse en possédait la clef. Certains jours, la plupart lointains, il avait représenté un fardeau énorme, une entrave que Neith aurait souhaité briser. Aujourd’hui, il ne lui apportait plus que de l’indifférence. Parfois même de la fierté, lorsque Sirÿa se montrait particulièrement éloquente ou sage.
    Elle passa ses doigts sur le mince bandeau d’or qui s’enroulait autour de sa gorge, puis, d’un léger soupir, entreprit d’empaqueter ses quelques effets personnels. Elle emmenait tout de même avec elle un carnet et quelques crayons, qui lui serviraient à dessiner, un passe-temps auquel elle s’adonnait lorsqu’elle avait un peu de temps pour elle, sans vraiment y faire attention, et sans grand talent. Dans l’une de ses sacoches, celle qu’elle garderait toujours au côté, contenant une gourde d’eau, elle glissa le dernier souvenir de sa mère. Une pierre polie, noire comme la nuit, d’une forme ovale, mesurant environ cinq centimètres. Elle n’avait d’autre signification que d’être un héritage bien maigre de sa famille, mais Neith ne put se résoudre à s’en séparer.
    Après un dernier coup d’œil pour sa chambre, qu’elle ne reverrait sûrement pas de sitôt, si elle la revoyait jamais, Neith traversa les corridors qui avaient jusqu’ici ponctués sa vie avec amertume et nervosité. Elle déposa ses sacoches dans l’entrée. Prit une grande inspiration. Puis elle se dirigea vers la salle à manger.
    Sirÿa se figea, quand elle l’entendit arriver. Neith crut apercevoir un soubresaut, ou l’entendre vaguement tousser, mais elle se força à ne pas s’en préoccuper. Si sa maîtresse souhaitait lui parler, elle le ferait, elle en était convaincue. Et après tout, aujourd’hui, elle aussi devrait apprendre à dompter ses peurs.
    Elles mangèrent en silence, Neith expédiant son repas avec rapidité, débarrassant ce qu’il restait de son déjeuner, puis de celui de Sirÿa, quand celle-ci eut terminé. Puis, toutes deux se dirigèrent vers le hall, Neith quelques pas en arrière de sa maîtresse. Elles retrouvèrent Shayan, qui les attendai, bras croisés. Il hocha la tête en les voyant arriver. Après un regard pour Sirÿa, il s’approcha de Neith, et lui tendit quelque chose.
    - En cas de besoin. Fait attention avec.
    Curieuse, mais effrayée par ses propos, Neith se saisit délicatement de l’objet tendu. Lorsque la main imposante de Shayan disparut, elle sut de quoi il retournait. La garde de l’arme était fine, la longueur de la lame discrète. Neith se força à ne pas trembler. Elle n’avait encore jamais reçu d’arme, et il s’agissait là autant d’une marque de confiance que d’une responsabilité. Cette lame, aussi ridicule soit-elle, marquait définitivement leur départ de Tadala.
    Elle l’enserra un instant dans sa paume, puis la cacha, elle aussi, dans la sacoche à son côté. Ils étaient fin prêts.
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    Sirÿa Rahji
    Sirÿa Rahji
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    Mar 2 Mai - 19:58

    Neith la rejoignit et toutes deux avalèrent leur repas en silence. La maîtresse de maison picorait, regardant longuement la nourriture avant de daigner la porter à sa bouche. Elle prit trois fois plus de temps pour manger moitié moins, mais son corps refusait de recevoir quoi que ce soit d'autre. Lorsqu'elle abandonna son assiette, son esclave passa derrière elle pour tout nettoyer.

    Sirÿa sortit finalement de sa maison sans plus de cérémonie. Son esprit semblait vide mais l'ombre de ses peurs planait. Elle tâchait de ne pas penser au départ comme un adieu à sa maison et à sa vie. Elle ignorait où le vent les portera et il était inutile de se torturer l'esprit dès le départ. Ses yeux ambrés croisèrent ceux de Shayan qui lui adressèrent un regard entendu. Si la femme ne se souvient pas tout de suite de quoi il s'agîssait, une ancienne conversation avec son garde du corps lui revint cependant en tête. Oui. La dague pour Neith. Décidément, cet homme prouvait chaque jour qu'il était apte à veiller sur les deux femmes. Sur les lèvres de la marchande apparut l'esquisse d'un sourire. Malgré ses angoisses, elle savait que le nomade lui resterait fidèle jusqu'à la fin. Il n'était pas comme ces mercenaires dont les valeurs étaient à vendre au plus offrant.

    Toujours sans ouvrir la bouche, la jeune femme se dirigea vers sa monture et s'immobilisa devant. Neith et Shayan s'approchèrent, l'aidant à se hisser sur le dos de la bestiole sans se prendre les pieds dans sa tunique. Une fois installée, ses yeux se perdirent sur les rues du marché, déjà animé par une foule venue des quatre coins du continent. Ici, elle avait appris quelques mots dans d'étranges langues ainsi qu'à reconnaître la mode des autres contrées. Mais elle savait pertinemment que cela ne suffirait pas à acquérir un ulwazi digne de ce nom, ni pour elle ni pour Neith ni pour Shayan. Et ces deux derniers dépendants d'elle, il était de son devoir de leur offrir une opportunité de découvrir, d'accumuler le savoir afin de trouver la paix.

    "Allons-y."

    En ville, c'était Sirÿa qui ouvrait le chemin. Elle se concentrait sur sa posture, voulant ressembler à une reine quittant son territoire. Son regard fixait un point invisible droit devant elle. Aucun regret ni peur, du moins pour le moment. La foule s'ouvrait en deux pour laisser passer les chevaux. Il lui semblait que certains chuchotaient sur son passage, mais il était possible que son esprit lui joue des tours, habitué à ce qu'elle soit remarquée en toutes circonstances. Allait-on vraiment remarquer son départ, de toute manière ?

    Les cavaliers franchirent la porte dans le sens inverse du flux, ne rencontrant que les étendues de sable. Sirÿa fit ralentir sa monture afin de laisser Shayan la rattraper et se positionner à sa hauteur. Le nomade ne connaissait pas les cartes ni la géographie en dehors du désert, la marchande avait dû elle-même établir un itinéraire en discutant avec d'autres commerçants, plus habitués qu'elle aux voyages. Ils avaient convenu que leur première destination était Penden et que pour cela, il fallait dans un premier temps rejoindre la ville en ruine avant de sortir du désert et longer la forêt maudite jusqu'à rencontrer le fleuve. A priori, rien de plus simple. Mais aucun d'entre eux n'était habitué aux si longs voyages et ils sous-estimaient nettement les difficultés pour s'orienter.
    La maîtresse tourna la tête, cherchant le regard familier de son esclave. Elle ignorait si cette dernière voyait ce voyage comme une véritable chance d'enrichissement personnel. Chance offerte à très peu d'esclaves.


    Neith Rahji'Akam
    Neith Rahji'Akam
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    Ven 26 Mai - 18:43

    Discovering the secrets of the universeft. Sirÿa et Alec
    Lorsqu’ils sortirent tous trois, ils retrouvèrent les chevaux que Shayan avaient apprêtés. Celui-ci accrocha les dernières sacoches sur les selles, puis ils se hissèrent les uns après les autres sur leur monture.
    - Allons-y, dit Sirÿa.
    Neith jeta un dernier long regard à la demeure. Elle sentit son cœur se serrer, et ses mains trembler. Elle les raffermi autour de ses rênes. Il était trop tard pour faire marche arrière, de toute façon.
    Ils quittèrent la ville en silence, fendant la foule qui rejoignait le marché, des regards curieux s’attardant de temps à autre sur eux. Neith se contenta de regarder droit devant elle, jouant nerveusement tantôt avec l’une de ses mèches de cheveux, tantôt avec la boucle de son collier d’or.
    Ils continuèrent jusqu’à se trouver au dehors de la ville. Là, Shayan se rapprocha de Sirÿa, et ils discutèrent un instant de leur futur itinéraire, pointant en direction de ce que Neith devina être le nord.
    Elle n’avait pas la moindre idée d’où ils se dirigeaient. De ce qui les attendait, sur la route. Penden était à des semaines de voyage, et tout pouvait arriver d’ici là. Ils pouvaient se faire attaquer, se perdre, se disputer… Neith se força de nouveau à prendre une inspiration. S’inquiéter n’arrangerait pas les choses, au contraire. Elle était là pour subvenir aux besoins de sa maîtresse, et incarner la présence joviale et rassurante parmi leur petit groupe dépareillé. Pas pour se ronger les sangs sur ce qui pouvait advenir.
    L’esclave sentit un regard sur elle, et tourna la tête vers Sirÿa, qui l’observait silencieusement. Elle attendit que sa maîtresse parle, mais lorsqu’aucune parole ne franchit ses lèvres, Neith se détourna, mal à l’aise d’être scrutée ainsi.
    - Continuons. Nous devons parcourir autant de distance que possible, si nous ne voulons pas dormir à la merci des tempêtes de sable, dit-elle finalement, profitant de l’opportunité pour serrer les flancs de sa monture, qui prit un petit trot.
    Ils avancèrent ainsi, sans un mot, pendant plusieurs heures. Le soleil monta progressivement dans le ciel, et Neith du sortir un tissu pour se couvrir la tête et éviter une insolation. Elle s’arrêta un instant pour en proposer un à sa maîtresse, qui le passa. Puis, ils reprirent la route.
    Ils ne s’arrêtèrent qu’une fois le soleil à son zénith, prêt d’un puit, pour grignoter un instant et se dégourdir les jambes. Neith grimaça, quand ses pieds touchèrent enfin le sol. Son arrière train et ses cuisses étaient endoloris, d’être restée si longtemps à cheval, et elle s’étira, pour essayer de ramener de la circulation dans ses membres.
    Elle laissa l’animal aux côtés de ses camarades boire à l’auge, et s’avança vers le puit. Le mécanisme grinça, lorsqu’elle fit descendre puis remonter le seau. Elle remplit sa propre gourde, puis celle de Shayan et Sirÿa, s’arrosant le visage au passage, soupirant face à la chaleur du désert. Puis elle rejoignit les deux autres, assis à même des pierres, Shayan distribuant de la nourriture à Sirÿa.
    Elle accepta sa propre part, prit une gorgée d’eau, alternant avec un morceau de pain. Elle sourit à la sensation du liquide parcourant sa gorge parcheminée.
    - Je ne pensais pas que le désert serait aussi chaud. Je suppose que c’est tout ce sable à perte de vue, qui ne fait qu’amplifier la chaleur. J’espère que le pays Qiang sera plus frais.
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    Sirÿa Rahji
    Sirÿa Rahji
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    Lun 26 Juin - 15:06

    Sirÿa oublia vite qu'elle était sur le dos d'un cheval, à voyager vers la frontière de son pays. Son esprit s'éloigna, oubliant la chaleur, le soleil et le sable. Tout le monde était maintenant habitué à ses rêveries. Ni son esclave ni son garde du corps ne vint la tirer hors de ses pensées, si ce n'est pour draper son crâne afin de le protéger du soleil. La maîtresse put s'abandonner à ses souvenirs et à ses fictions jusqu'à l'heure du déjeuner. Shayan choisis l'emplacement, aida la jeune vendeuse à descendre de sa monture et à se dégourdir les jambes. Elle s'étira avec l'élégance d'un renard des tempêtes.

    "Merci"

    Elle attrapa la galette aux bais que son garde du corps lui tendait et la porta à sa bouche. Cette dernière était sèche et semblait mâcher du carton. Sirÿa délaissa son repas le temps de s'hydrater. Elle senti le liquide frais dans son corps.

    "Je ne pensais pas que le désert serait aussi chaud. Je suppose que c’est tout ce sable à perte de vue, qui ne fait qu’amplifier la chaleur. J’espère que le pays Qiang sera plus frais."

    Shyan était trop occupé à se substanter pour répondre. Il ne parvint qu'à produire un son pâteux avant d'abandonner, préférant mordre à nouveau dans le pain plutôt que bavarder.

    "Les marchands et marchandes prétendent que les nuits y sont fraîches et les journées douces. Je ne sais pas à quoi m'attendre."

    Elle ignorait beaucoup de choses sur les contrées voisines, trop occupée qu'elle était à gérer son affaire. La curiosité était un sentiment nouveau chez elle. Maintenant, elle se demandait à quoi ressemblaient les étendues d'herbes et d'arbres qu'elle avait pu voir grossièrement représentées sur des pièces d'artisanat étrangères. Sirÿa termina sa galette et s'approcha de sa monture afin de la caresser. Elle observa un peu Shayan qui se préparait déjà à reprendre la route. Elle l'imita, se faisant une nouvelle fois aider pour se réinstaller sur le dos de l'animal. L'homme prit la tête et la femme se positionna à la hauteur de Neith. Sa bouche s'ouvrit une première fois mais elle ne trouva rien à dire qui ne sonnait pas stupide. Elle prit le temps de formuler une phrase convenable et reprit.

    "J'ai hâte de découvrir les tissus Qiang. Ils ne viennent pas les vendre à Tadala, mais ils paraient qu'ils sont somptueux et mieux adaptés à leur climat."

    Merci Sirÿa. C'était sa façon de lancer une conversation légère avec son amie de longue date. C'était maladroit et un peu égocentrique, mais ça lui ressemblait.


    Neith Rahji'Akam
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    Mer 26 Juil - 23:14

    There’s nothing holding me backft. Sirÿa et Alec

    Tandis que Shayan s’empiffrait goulument, émettant un bruit qui ressemblait plus à un grognement étouffé qu’à un mot distinct, Sirÿa lui répondit. Le pays Qiang semblait gracié d’un temps plus clément que celui qui régnait sur le royaume Nakhta. Bien que Neith l’eut connu toute sa vie, sa peau halée pouvant en témoigner, elle ne pouvait nier que l’idée d’une bise fraiche et de l’herbe verte – et non ces fagots séchés de foin qui arrivaient à Tadala – lui faisait miroiter une réalité toute autre.
    Mais à cette réalité se joignaient les images des Qiang, dont elle avait déjà croisé de nombreuses guerrières, intimidantes et peu souriantes, et d’un pays inconnu leur réservant sans doute de nombreuses surprises. Neith se rembrunit.
    Elle pinça les lèvres, son cœur battant ne lui rappelant que trop bien la peur procurée par l’idée de se trouver au milieu de personnes dont elle ne parlait pas la langue, dans un pays qui n’était pas le sien, avec Shayan pour seul protecteur et une dague au fond de son sac dont elle ne s’était jamais servie. Tant de choses pouvaient mal tourner.
    Même avant de croiser la frontière, ils n’étaient pas en sécurité. Les nomades ne montaient guère autant au nord, mais les nuits froides du désert ou les rumeurs colportées par les marchands à propos d’invasion pesaient autour d’eux, tout aussi menaçantes. Elle se força à inspirer.
    Lorsqu’ils eurent fini de partager leur maigre repas, Neith aida de nouveau sa maîtresse à se hisser à cheval. Puis Shayan vint l’aider à son tour, constatant ses jambes flageolantes malgré la pause qu’ils s’étaient octroyés, si peu habituées à de longues chevauchées. Elle le remercia d’un hochement de tête, et il lui adressa un sourire en coin avant de gagner sa propre monture. Puis, ils reprirent la route.
    Sirÿa dériva doucement vers elle, et Neith la sentit hésiter, avant de se lancer :
    - J'ai hâte de découvrir les tissus Qiang. Ils ne viennent pas les vendre à Tadala, mais ils paraient qu'ils sont somptueux et mieux adaptés à leur climat.
    Neith se retint de répliquer que s’ils avaient attendu un peu plus, les marchands Qiang effrayés par la guerre seraient sûrement revenus à Tadala, eux et leurs beaux tissus. Elle se contenta d’apprécier l’effort fait par Sirÿa pour initier une conversation. Le voyage avait rendu Neith bizarrement silencieuse, elle qui habituellement pouvait babiller pendant de longues heures, animant le logis, se retrouvait avec la gorge nouée par l’anxiété.
    - Si les journées sont effectivement plus fraîches là-bas, nous aurons tout intérêt à rapidement nous en procurer. Nos couvertures ne pourront pas rester indéfiniment accrochées à nos épaules. Et puis, nous risquerions de faire tâche…
    Elles continuèrent ainsi à échanger pendant une bonne partie de l’après-midi, le soleil brûlant le moindre centimètre de peau qu’elles avaient le malheur d’exposer tandis qu’ils traversaient ce désert. Shayan se joignait de temps à autre à la conversation, ses réponses laconiques mais toujours les bienvenues. Lorsqu’enfin l’astre céleste franchit l’horizon, ils descendirent et installèrent un camp sommaire, à flanc de dune. Shayan parqua les chevaux, et Neith descendit les sacoches contenant nourriture et couvertures. Elle distribua ces dernières à ses camarades, le froid se faisant déjà plus mordant maintenant que les derniers reflets du soleil s’estompaient.
    - Sans bois pour le feu, la nuit va être particulièrement désagréable. Heureusement que nous avons suffisamment de couvertures,  soupira-t-elle.
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    Sirÿa Rahji
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    Lun 14 Aoû - 14:18

    Le groupe avançait à bon rythme. L'ambiance n'était pas lourde, ni gênante. Shayan observait les alentours avec attention, certainement à la recherche de points de repère. Les dunes et le ciel étaient les seuls composants de l'horizon. Plus d'une fois, Sirÿa soupira, las du manque de diversité. Cela lui rappelait son enfance. À l'époque, son sens de l'orientation était aiguisé et il lui était possible de retrouver le campement après s'être un peu trop éloigné. La vie sédentaire avait changé cela. Elle avait perdu sa capacité à se repérer mais avait gagné en assurance et en caractère en vivant loin des siens.

    Neith semblait moins enjouée que d'habitude, mais Sirÿa n'était également pas dans son assiette. Les balancements de la monture, combinée au soleil lui donnaient légèrement le tournis. Sa bouche s'asséchait vite, l'obligeant à garder son outre constamment à portée de main. Le garde du corps semblait bien mieux supporter ces conditions qu'elles, habituées à la fraîcheur des maisons en chaux. La vie de sédentaire affaiblissait physiquement. La marchande était bien trop fière pour le dire à voix haute, cependant.

    Il sembla à Sirÿa que le soleil disparût soudainement. La luminosité baissa subitement et la jeune femme crue qu'elle était en train de s'endormir. Son cheval ralenti comme s'il savait qu'il était temps de s'arrêter pour la nuit. La jeune femme mit pied à terre et confia l'animal au seul homme du trio. Elle se laissa envelopper d'une couverture et s'installa.

    "Sans bois pour le feu, la nuit va être particulièrement désagréable. Heureusement que nous avons suffisamment de couverture."

    Sirÿa eut un mouvement de surprise et se tourna vers Shayan. La nuit était claire, mais les ombres formées par les dunes la faisaient déjà frissonner. Elle serra un peu plus la couverture autour de ses épaules comme si cela suffisait à les faire disparaître. Son ami ne lui répondit pas, mais fouilla dans ses affaires jusqu'à en sortir un tissu replié avec un air de victoire. Il s'accroupit vers les jeunes femmes et dévoila une mince réserve de champignon d'oasis. Si les sédentaires les utilisaient principalement pour ses valeurs nutritionnelles, c'était pour les nomades un combustible de secours. Le champignon brûlait longtemps, bien que la taille des flammes était limitée.

    Une fois le feu pris, Shayan s'éloigna chercher des herbes sèches et Sirÿa ne put s'empêcher de le suivre du regard, l'air inquiète. Le champignon émettait régulièrement de petit crépitement.

    "Le vent est calme, ce soir."

    Par vent, la marchande signifiait "esprits". Ajlan se tenait tranquille. Elle ne pouvait sentir sa présence ou même entendre ses gémissements. Peut-être approuvait-il se voyage. Ou il réservait son jugement pour plus tard. Elle frissonna en imaginant son courroux s'abattre sur elle si elle venait à lui déplaire.

    Ses yeux continuaient de suivre le garde du corps à la trace, inquiète de le savoir à plusieurs mètres d'elle dans un environnement inconnu. Son esprit était toujours un peu ailleurs, mais moins qu'il n'avait pu l'être les jours précédents leur départ.  



    Shayan Raakin
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    Jeu 17 Aoû - 12:33

    Envol
    Le chemin se faisait long, même pour le nomade. La chaleur était toujours la même, sans réels changements qui auraient pu apporter une once de fraîcheur chaque minute qui passait. En réalité, il la supportait mieux que les jeunes femmes. Le temps s'écoula à une vitesse qui aurait pu lui sembler vertigineuse, l'astre solaire disparaissait petit à petit. Il était tant pour une halte et pour une lune de plus.

    Shayan s'arrêta donc et s'occupa des montures comme il le faisait chaque fois, attachant celles-ci assez solidement pour qu'elles ne s'enfuient, sans pour autant trop les serrer. En cas de grand danger, il faudrait qu'ils soient capables de s'enfuir sans passer des secondes à détacher un nœud.

    Entendant la remarque de la Neith, il s'empressa à sa vitesse de fouiller dans sa calebasse, en sortant quelques champignons d'oasis. Il n'était pas peu fier d'avoir pensé à les emporter. Ils brûleraient suffisamment longtemps pour les réchauffer une bonne partie de la nuit, grandement suffisante, car ils repartiraient dès l'aube pour éviter de rester au même endroit trop longtemps. Créant le feu qui prit assez rapidement, il se leva néanmoins par mesure de sûreté pour aller chercher quelques feuillages secs. Il trouva son bonheur en quelques minutes seulement, sans trop s'éloigner, sachant que Sirÿa s'inquiéterait de ne plus voir sa silhouette dans la pénombre.

    Ravivant le feu, il en garda une grande partie non loin de celui-ci. Aucun doute qu'il serait celui qui restera le plus tard éveillé ce soir-là. Après une dernière vérification visuelle autour de lui, il s'accorda de s'asseoir près du feu, laissant la plupart des couvertures aux femmes.

    Son regard se perdit dans le crépitement léger des flammes, tout comme ses pensées également. Il se laissa à réfléchir à leur parcours de demain, sans pour autant en connaître la destination. L'orientation n'était pas son domaine, mais il était tout de même impatient de savoir, d'apprendre et de connaître ces nouveaux peuples. Ce périple semblait long, mais il n'en était pas moins enrichissant. Il l'avait choisi et acceptait ce travail à bras ouverts.

    Lorsqu'il sortit de ses pensées, il tourna le regard vers Neith, puis Sirÿa, puis les chevaux, les tissus... Le silence, mis à part le feu, pouvait s'installer rapidement. Tout n'était que nature autour d'eux, et cela avait quelque part, un brin de repos qu'on pouvait leur accorder.

       


    Neith Rahji'Akam
    Neith Rahji'Akam
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    Lun 21 Aoû - 18:00

    Starry Nightft. Sirÿa et Shayan

    Quelle ne fut pas la surprise de Neith lorsque Shayan sortit triomphalement des champignons d’oasis de sa sacoche. Elle le savait bien plus préparé qu’elles deux, mais le constater calma un instant les battements frénétiques de son cœur qui n’avait de cesse de s’échapper de sa poitrine depuis qu’ils étaient partis.
    Elle l’observa allumer un feu, ses yeux se perdant dans les flammes dansantes de l’âtre improvisé, puis dans la voûte étoilée qui s’élevait au-dessus d’eux, les étoiles tout aussi crépitantes que leur source de chaleur.
    Neith ne revint à la réalité que lorsque Sirÿa se mit à parler, constatant dans un regard que leur ami et garde du corps s’était éclipsé elle ne savait où. Elle lança un sourire compatissant à sa maîtresse, devinant les tourments qui habitaient son être. Elle adressa même une rapide prière aux dieux et aux esprits environnants, souhaitant à Sirÿa que ses cauchemars se fassent plus éparses, et qu’ils cessent de hanter ses nuits. Elle pria pour qu’enfin, sa maîtresse trouve le repos.
    Elle fut de nouveau interrompue dans ses pensées, cette fois par le retour de Shayan, qui agrémenta le feu de quelques herbes séchées, permettant à la chaleur qu’il diffusait de se faire plus puissante, pénétrant dans la chaire transie de froid de l’esclave. Elle soupira de contentement.
    Ils se retrouvèrent tous trois ainsi, assis autour du feu, la nuit naissante ne parvenant à étouffer l’excitation ou l’anxiété procurée chez chacun par ce voyage pour les pousser à dormir. Dans le silence qui s’installa ensuite, Neith observa d’abord Shayan, le regard perdu droit devant lui. Elle se demanda ce que le guerrier pouvait penser en ce moment. Il était si souvent silencieux qu’elle ne parvenait à deviner si ce voyage le mettait en joie, ou si comme elle, il l’appréhendait.
    Puis elle tourna les yeux vers Sirÿa. Pensive, comme elle semblait l’être depuis des semaines, peut-être même des mois ou des années. Elle observa sa maîtresse dans ses beaux vêtements de voyage, des bijoux ceignant sa peau, bien que moins qu’à l’accoutumée, et se fit la remarque qu’elle détonait, dans ce désert inamical. Elle peinait à l’imaginer, enfant nomade indisciplinée.
    Le silence s’étira de longues minutes encore, seuls les bruits des mouvements de leurs montures troublant cette plénitude qui s’était abattue sur le campement. Neith, mal à l’aise face à cette absence de conversation, chercha alors de quoi raviver la flamme du groupe. Mais son habituelle facilité à éliciter des paroles de ses camarades semblait s’être volatilisée.
    - Mes jambes et mon arrière-train me font un mal de chien, se contenta-t-elle donc de maugréer suffisamment fort pour que ses compagnons l’entendent.
    Il était bien loin le temps de ses finesses d’esprits et de ses sourires faciles. Elle se fustigea, mais espéra néanmoins que cette simple plainte leur permettrait d’engager une discussion, si futile soit-elle.
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    Sirÿa Rahji
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    Mar 22 Aoû - 21:34

    L'homme revint vite auprès d'elles et les muscles de Sirÿa se relâchèrent. Ces sentiments de sécurité ou d'insécurité s'alternaient bien trop vite pour que cela soit rationnel. Son regards n'accepta de quitter Shayan que lorsque se dernier fut installer près du petit feu. Ses yeux se levèrent vers les étoiles. Le vertige que cette immensité lui créait la fit frissonner mais elle ne détourna pas le regards pour autant. C'était beau. Inexplicablement effrayant, cependant. La veuve se sentait si minuscule et insignifiante. Elle ressenti pour l'une des premières fois de l'humilité qui se dissipa lorsque son attention revint sur ses compagnons de voyage.

    "Mes jambes et mon arrière-train me font un mal de chien"

    Cette manière de briser le silence arracha un pouffe ment à Sirÿa qui, instinctivement, dissimula son sourire derrière le dos de sa main. Elle ne pouvait que compatir ; son propre corps n'était pas non plus habitué à une longue journée à dos de cheval, malgré son enfance dans les dunes.

    "Cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas infligé cela."

    Rares étaient les fois où la marchande fière faisait référence à son ancienne vie tribale. Elle ne pouvaient se le permettre qu'avec deux personnes, et elles étaient toutes avec elle à ce moment-là. A ces mots, elle soupira et entreprit de s'étirer, levant gracieusement le bras au dessus de sa tête. Ses bracelets tintèrent doucement alors qu'elle penchait la tête en arrière. Ses muscles étaient endolories. Une petite marche à pieds aurait permis de débloquer tout cela, mais elle savait que c'était une idée peu prudente. Mieux valait dormir afin de supporter les journées à venir.

    Ses yeux s'arrêtèrent sur son esclave à qui elle adressa un petit sourire qui se voulait rassurant, bien qu'un peu condescendant. Elle s'imaginait toujours que l'autre jeune femme ne pouvait survivre seule.

    Entre eux, le feu continuait de crépiter et Sirÿa était reconnaissante envers son garde du corps pour cela. Malgré les ombres créées par les flammes et dansant sur le sable, la nuit serait moins effrayante avec de la lumière.


    Shayan Raakin
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    Mar 22 Aoû - 22:59

    Envol
    Shayan ne ressentait pas encore les effets de la dure journée qu'il venait de passer. Il ne les ressentirait que lorsqu'il voudrait les ressentir, dans son sommeil probablement, si tant est qu'il le trouve lorsque les jeunes femmes seront réveillées avant l'aube. Il ne pourra s'accorder de dormir que d'un oeil, le seul qu'il lui reste, pour veiller sur elles. Il était quant à lui, habitué des grandes chevaucher, bien qu'un long voyage comme celui-ci n''était pas arrivé depuis des années. Il baissa le regard sur le feu, et entendant le silence se rompre de façon si peu glorieuse, il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Ces deux femmes étaient les seules pour qui il pourrait sourire, de temps à autre.

    Cependant, son visage se figea de nouveau lorsque Sirÿa parla brièvement d'une référence à son passé. Le sien, Shayan ne préférait pas y penser. La douleur n'était plus, mais les souvenirs eux, étaient tout aussi présent dans le cœur du brun.

    "..."

    Il voulut lancer une remarque, mais les mots n'étaient pas sortis, ses lèvres et sa gorge restant muette par la sécheresse. L'homme avait soif. Il jeta un œil vers les breuvages et se maudirait presque d'avoir également pensé à amener de quoi étancher celle-ci. Il n'y pensa plus une fois son regard retourner sur les flammes. Son vice était si présent dans ce genre de moment, qu'il comblerait probablement son manque de sommeil par l'ivresse dès qu'il en aura l'occasion.

    Les flammes dansaient, et narguaient les jeunes gens de leur souplesse dangereuse. Un soupir se dissipa parmi elles, et Shayan se leva une nouvelle fois, cette fois plus déterminée que les autres, allant vérifier pour la énième fois les chevaux.... et prendre cette gourde.

    S'il pouvait au moins étancher sa soif et combattre ses propres démons, le temps de quelques instants, ce n'était pas le silence qui allait l'en empêcher. Il observa la nuit sans vraiment distinguer quelque chose, si ce n'est le bruit des chevaux dont il se rapprocha. Ce silence, c'était agréable pour lui et en même temps très dangereux. Le danger est moins présent dans le bruit, mais on ne l'entend pas arriver. Le danger est plus fort dans le silence, mais avec de l'attention, on l'entend arriver. Était-ce donc judicieux de s'adonner à ce genre de plaisir gustatif ? Il soupira lui-même sans trouver de réponses, fouillant dans les sacs.

     


    Neith Rahji'Akam
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    Mer 23 Aoû - 16:55

    Old Demonsft. Sirÿa et Shayan

    Sa remarque saugrenue eut au moins le mérite de dérider ses deux compagnons, l’une pouffant, l’autre esquissant un sourire. Neith se détendit tout autant que l’atmosphère qui régnait sur le campement improvisé.
    La remarque de Sirÿa sur son passé, cependant, ne la ramena qu’un peu plus à sa condition d’esclave. Elle baissa un instant les yeux. Parmi eux, elle était la seule à n’avoir jamais pu apprécier la liberté des grandes étendues, à n’avoir connu que chaînes et ordres dès son plus jeune âge, malgré la protection de sa mère. Puis une fois celle-ci morte, elle avait continué à ne connaître qu’abus et dédain aux mains de ses oppresseurs, jusqu’à ce qu’enfin, le mari de sa maîtresse ne l’achète. Et là encore, tout n’avait pas été que bonheur et simplicité. Ajlan avait parfois éprouvé un malin plaisir à la torturer en toute discrétion, via ses ordres perpétuels et sa perpétuelle insatisfaction, elle en était certaine.
    Le soupir et les étirements de Sirÿa lui firent tourner la tête, et elle observa sa maîtresse jusqu’à ce que celle-ci lui retourne son regard, un sourire aux lèvres. Neith cru y percevoir une pointe de pitié. Elle s’interrogea sur sa signification, sans succès. Elle était trop fatiguée, et souvent trop éloignée des raisonnements de l’esprit convoluté de sa maîtresse pour y donner du sens.
    Elle entendit alors Shayan se lever. Il n’avait pipé mot depuis le début de la soirée, lui qui pourtant prenait souvent plaisir à converser avec elles de tout et de rien, et l’étrangeté de la situation la poussa à se demander si tout allait bien. Elle allait lui poser la question lorsqu’il tourna les talons, puis s’éloigna de l’âtre flamboyant, en direction de chevaux. Neith fronça les sourcils.
    Elle les fronça d’autant plus lorsqu’elle le vit s’approcher de leurs montures, et fouiller dans les sacoches posées à terre juste à côté de ces dernières. Ce n’était pas elle qui avait préparé ces sacs, mais elle pensa deviner ce qu’ils contenaient.
    Neith hésita. Devait-elle évoquer ce qui la tracassait devant Sirÿa, ou ne rien dire, et s’enquérir plus discrètement demain de la chose auprès du concerné ? Un soupir. Sa maîtresse était déjà au courant des afflictions de leur garde du corps, autant ne pas tourner autour du pot.
    - Tu crois qu’il est parti chercher de l’alcool ?
    Elle avait demandé cela en pointant Shayan du menton, le regard toujours troublé, triste de ne pouvoir aider son ami à se séparer de cette addiction qui ne lui réussissait pas toujours.
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    Sirÿa Rahji
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    Jeu 24 Aoû - 18:15

    Neith détourna le regard pour observer les mouvements de Shayan et Sirÿa fit de même, inquiète de le voir s'éloigner si soudainement. Elle dut se retourner totalement pour continuer à le voir, ou plutôt discerner sa silhouette, loin de la lumière des flammes. La remarque de son esclave la surprit au point qu'elle se retourna pour la regarder avant de revenir sur son garde du corps. C'était une question absurde pour la marchande.

    "Je ne vois pas d'autres possibilités."

    Elle ne comprenait pas la mine inquiète qu'affichait Neith. Shayan, comme bien des nomades, buvait lorsque la nuit tombait. Elle ne voyait aucun mal à cela. Plus encore, c'était ce qu'on attendait d'un homme comme lui. Sirÿa ne remettait nullement son éducation en question. Les guerriers de sa tribu partageaient, jadis, toujours leur outre autour du feu alors que les femmes et les enfants trop jeune pour combattre préparaient le camp. Il n'y avait aucun mal à cela. Surtout que Shayan, contrairement à d'autres, ne s'en était jamais pris à elle, même sous influence de la boisson. Elle ne ressentait aucune peur lorsqu'elle était à ses côtés, peu importe son état. Neith ne comprenait pas cela car l'un de ses anciens maîtres avait dû la battre un soir où il était ivre. Et puis, elle n'avait pas connu les soirs dans les dunes. Son esclave était ignorante, ce qui l'agaçait parfois mais faisait naître en elle le devoir de l'éduquer.

    La silhouette de Shayan était effectivement immobilisée à quelques mètres d'elles. Sirÿa, soulagée en remarquant qu'il ne comptait sûrement pas s'éloigner plus, se permit de se réinstaller face aux flammes.

    "Cesse de t'inquiéter comme une enfant."

    Le ton était doux, maternelle. Elle ne tenait pas rigueur à Neith pour son innocence. C'était toujours mieux qu'une vieille esclave aigrie.


    Neith Rahji'Akam
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    Mar 27 Mar - 17:42

    Everybody Knowsft. Sirÿa et Shayan

    - Je ne vois pas d’autres possibilités.
    Sa maîtresse avait raison. Les mots de Neith avaient dépassé sa pensée, son trouble exacerbé par cet endroit qui lui était étranger, par la nuit qui fondait autour d’eux. Par tout ce qui l’entourait, inconnu et hostile. A ses yeux, tout du moins. Une moue incertaine étira ses lèvres, pas vraiment un sourire, pas vraiment une grimace.
    Shayan s’était installé quelques mètres plus loin, avec l’une de ses outres. Le corps de Sirÿa, jusque-là tendu, s’affaissa lorsqu’elle constata que leur garde du corps ne s’éloignerait pas plus. Un éclair de pitié envahi le cœur de Neith. Elle se sentait si désolée, si impuissante face à la détresse de sa maîtresse. Incompétente et inutile.
    - Cesse de t’inquiéter comme une enfant.
    Le ton était doucereux, les paroles se voulaient rassurantes. S’il s’était agit d’un tout autre jour, elles auraient eu l’effet escompté. Neith se serait tue, hochant la tête avec un sourire avenant. Mais après les évènements de la journée, bouleversements successifs dans une vie précédemment si tranquille, elle ne put s’empêcher de se renfrogner. Son visage se ferma, et ses bras vinrent entourer ses genoux, ramenés tout contre son torse. Cette fois, les mots de Sirÿa avaient sonné comme une sentence.
    Esclave dès sa naissance. Neith n’avait pu rester une enfant bien longtemps. Son jeune âge avait été exploité, ses petites épaules bien vite brûlées par le soleil, ses membres marqués par les fers, ses muscles tiraillés par les efforts. Son esprit assailli par les insultes et les mauvais traitements. Elle avait résisté. Elle avait survécu. Elle n’était pas brisée.
    Mais elle restait, malgré tout, terrifiée. Terrifiée du renouveau, terrifiée du changement. Terrifiée de l’abandon. Terrifiée d’être vendue de nouveau, alors qu’enfin, elle avait l’impression d’avoir trouvé une famille. Terreur, angoisse permanente.
    Le silence s’était étendu trop longtemps. Neith sourit, d’un sourire qui n’atteignait pas ses yeux. Mais dans la nuit, les flammes les séparant, peut-être sa maîtresse n’y verrait-elle que du feu.
    - Pardon. Je suis chamboulée à cause de la journée. Je devrais aller dormir.
    Elle se leva, s’éloigna de quelques pas, avant même que Sirÿa ne puisse répondre. Elle étendit alors sa couche à même le sable froid. Remonta les couvertures sur ses épaules. Et tenta, tant bien que mal, de trouver le sommeil, confiant à Shayan la protection de leur maîtresse.
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    Sirÿa Rahji
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    Dim 1 Avr - 21:27

    L'esclave se referma devant les paroles de Sirÿa. Cette dernière leva les yeux au ciel ; ce n'était pas en agissant de la sorte que sa maîtresse allait la traiter comme une adulte. Sentant qu'il n'était pas le bon moment pour en rajouter, la femme détourna son attention sur les flammes dansantes devant elle. Lorsque la voix de Neith rompit le silence, elle se contenta de hocher la tête.

    Shayan revint un court instant plus tard. Il avait entre les mains une nouvelle outre, plus lourde que la précédente. Sirÿa le vit chercher l'esclave du regard avant de s'apaiser, constatant qu'elle était allongée non loin. Il ne parla pas. De temps à autre, il laissait échapper un grognement. Les deux anciens nomades restèrent un long moment, côte à côte, à admirer le feu. Chacun était perdu dans des souvenirs que la dune faisait renaître. La femme se souvenait de son enfance. Elle avait grandi en tant que fille du chef et avait jouit d'un certain confort malgré leur mode de vie précaire. Son coeur se serra lorsqu'elle revit le visage de son père. Ce dernier ne lui apparaissait que partiellement. De plus, elle n'avait pas eu la chance de le voir vieillir et elle ignorait quels sillons s'étaient formés sur son front ou au coin de ses yeux au cours de ses dernières années. Elle se frotta le visage comme pour faire disparaître ses vieux fantômes et alla à son tour se coucher.

    Shayan vint la réveiller avant même que le soleil n'eut la chance de chauffer le sable. La jeune femme se leva, les membres endoloris par la dureté du sol. La nuit avait été trop courte et cela entachait son humeur. L'idée de devoir remonter à cheval la faisait grimacer. Elle parvint néanmoins à s'asseoir à côté de ce qui, la veille, avait été un feu de camp. Son garde du corps trancha trois épaisses tranches de pain qu'il trempa dans du lait pour le ramollir. Il offrit alors une tranche à chacune avant de s'installer à leur côté. Personne n'avait encore parlé et la maîtresse ne comptait pas être la première à ouvrir la bouche.


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