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    Mei Kaïri
    Mei Kaïri
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    Mar 6 Juin - 16:20


           


           Mei rentrait au pays, après la rencontre avec le peuple étrange. Il fallait qu'elle relate ces événements à des dignitaires plus hauts placés qui sauraient comment gérer ça. C'était d'autant plus problématique que ces gens étaient installés sur un point de la frontière qui jouxtait quasiment surtout les Ivrians et les Nakhta, mais également un peu les Qiang. Mei n'aimait pas vraiment et en général ne se préoccupait pas de ces affaires politiques. La elle n'avait pas vraiment eu le choix, mais elle préférait que les diplomates s'occupent de ces histoires, et de n'avoir qu'à exécuter. C'est beaucoup trop de prise de tête : on veut tel chose, l'autre veut autre chose, il faut discuter pendant des heures pour aboutir à un compromis, et elle n'aimait pas trop ça. Elle n'était pas du genre à se laisser faire et ne cédait quasiment jamais un pouce de terrain. Pour elle il valait mieux régler un conflit au fil d'une lame qu'assit pendant des heures à discuter.

           Il fallait qu'elle arrête d'y penser ne serait-ce qu'un peu, sinon cela la torturerait pendant tout son voyage vers la capitale. Il faisait beau aujourd'hui, de ce que laissait voir Le peu de lumière qui filtrait du plafond naturel formé par les arbres. Malgré sa réputation sinistre et les créatures qu'elle hébergeait, cette forêt était belle. Le sol était recouvert là ou il n'y avait pas de sentiers par une mousse épaisse et agréable au toucher, qui grimpait en partie sur les troncs épais des arbres souvent multicentenaires. Les branches les plus basses étaient souvent très larges ce qui en faisait des abris et permettait à certains animaux de se déplacer. L'ambiance était très humide, et combiné avec le manque de luminosité, cela permettait le développement de nombreux champignons qui poussaient ça et là. Il y avait des fleurs de couleurs très diverses dont certaines qu'on ne voyait qu'en s'enfonçant profondément dans la forêt. Il y avait aussi des lianes qui courraient, branches de plantes qui s'accrochaient à d'autres pour survivre tant leur tronc était frêle.

           Cet air et ces senteurs étaient très vivifiants, mais il ne fallait pas pour autant baisser sa garde. Les Ivrians évitaient cette forêt mais les Qiang apprenaient dès un âge assez jeune à reconnaître ses dangers. En journée ils étaient moins nombreux mais il fallait tout de même surveiller les traces de griffes sur les troncs, indiquant qu'on était sur le territoire d'un prédateur, et qu'il fallait donc mieux surveiller ses arrières. Un danger dont on parle aussi beaucoup et que certains ne croient pas sont les rascins. Mei en avait déjà vu un. Ils ne sont pas difficiles à repérer puisque leur odeur se sent à une cinquantaine de mètres. C'est une odeur de putréfaction qui pique les narines. Cet animal camouflé en racine attendait qu'on pose le pied pas loin pour s'emparer de sa proie et l'étouffer avant de la dévorer, en laissant au moins une partie pourrir, peut-être pour attirer les charognards qui faisaient partie de ses proies régulières, du moins à ce qu'elle en avait déduit des ossements autour du spécimen qu'elle avait aperçu.

           Tiens, justement en pensant aux rascins, l'odeur de l'un d'eux semblait proche. Immédiatement après l'avoir sentie, Mei entendit en cri d'effroi et de douleur provenant à peu près de la même direction que l'odeur. Elle se hâta vers leur provenance, sans pour autant trop se presser pour ne pas se mettre en danger elle-même, mais aussi car elle savait que les rascins mettait longtemps avant d'emprisonner puis d'étouffer une proie, et qu'il n'était donc pas nécessaire d'aller particulièrement vite. Elle découvrit facilement la scène en moins d'un sablier, il s'agissait d'un voyageur dont la tenue vestimentaire n'était pas du tout adaptée qui s'était fait attraper la cheville par l'un des bras du rascin, alors que l'autre bras de déplaçait lentement mais sûrement vers la victime. Mei dégaina, trancha le bras de la créature qui enserrait la cheville, et tira l'homme hors de portée de l'animal qui sifflait à présent pour exprimer son mécontentement alors qu'un liquide verdâtre s'échappait du membre coupé.

           Visiblement l'homme avait encore mal, sa cheville avait du être serrée avec une force impressionnante. Mei en dégagea alors la main tranchée et observa son état. La cheville était rouge et enflait quasiment à vue d'œil. Elle sorti d'une bourse des herbes médicinales qu'elle mâcha pour en faire une sorte de pâte qu'elle étala sur la blessure puis elle sorti un peu de tissu qu'elle avait pour des bandages et banda le tout. Elle ne se préoccupait pas du rascin se faisant, car - et elle le savait pour en avoir observé un pendant tout un après-midi - ces créatures ne bougent quasiment jamais. Ils le font lorsqu'ils attrapent une proie mais autrement ils ne bougent pas. On disait même que leurs membres repoussaient, et certains pensaient donc que ce n'était pas des animaux mais des arbres carnivores, ce qui était un drôle de concept, mais peut-être pas si loin de la vérité.

           Mei regarda alors l'homme qu'elle avait sauvé et soigné sans mot dire, et qui semblait se remettre en partie de sa douleur. Décidément il ne connaissait rien à cette forêt. Il était certes beau, mais Mei s'en moquait. Il avait surtout pleins de breloques et de bijoux, autant de choses brillantes qui attirait potentiellement des prédateurs, et des vêtements en nuances de bleu ce qui ne manquait pas non plus, dans cet environnement sombre et vert-gris, d'attirer l'attention tel un phare est fait pour attirer les bateaux. Il n'était pas Qiang de prime abord, il avait un visage qui évoquait celui des Ivrians mais pas exactement, il semblait un peu différent. De toute façon, l'empire était tellement vaste que ce pouvait bien être un Ivrian. Après l'avoir observé se décrisper, elle prit la parole :

           – Que faites-vous ici alors que vous ne savez apparemment rien sur cet endroit ?

           Elle avait bien entendu prononcé cela en Qiang, ce qui équivalait à :

           – Awa ichida no subeda nande kuro nondeska wa ?

           Puis elle réfléchi et se résolu à lui demander si il parlait Qiang :

           – Qiang wa echidawa ?

           Elle parlait un peu Ivrian, et hésita avant de poser la question dans cette langue qu'elle n'aimait pas beaucoup pratiquer et dont ses connaissances étaient limitées.

           – Vous parler Qiang ?

           La faute aurait été évidente pour n'importe qui était rompu à la maîtrise de cette langue, mais les connaissances de Mei étaient très limitées et donc son élocution était pleine de fautes, en plus de l'accent et de la prononciation qui n'étaient pas adaptés. En tout cas l'homme-qui-avait-faillit-être-mangé-par-un-rascin reprenait toujours son souffle.

           


       


    Calisto Catarosa
    Calisto Catarosa
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    La forêt n'est pas faite pour les touristes

           Mei Kaïri & Calisto

    Calisto errait dans la forêt de Haï. Errer. Il n'y avait pas d'autres mots. Depuis que sa route s'était séparée de celle de son Voyageur aux Yeux d'Or, il ne faisait pas vraiment attention à l'endroit où le menaient ses pas. Et pourtant. En le quittant, il lui avait expliqué les raisons qui le poussaient à se rendre vers cette immense forêt qui effrayait tant de gens. Ce n'était pas tant la bravoure ou une forme de témérité confinant à la stupidité, mais la curiosité qui l'avait amené à s'approcher de ces lieux.

    Et il devait bien avouer qu'il n'était pas déçu du voyage. Haï était un endroit unique, comme il n'y en a qu'un par univers. Lieu de fantasme, de fantômes et de légendes, où tout semblait arriver, où tout pouvait exister. Toutefois, même s'il était fasciné et émerveillé par tout ce qu'il découvrait à chaque pas en avant, malgré toutes les surprises qui se dévoilaient à lui au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans les profondeurs de la forêt, l'absence de son Voyageur lui semblait aussi évidente que l'avait été sa présence. Il se disait qu'il regrettait surtout sa compagnie, que ça lui faisait bizarre de ne plus avoir quelqu'un avec qui discuter. Certes, il avait repris sa vilaine habitude de parler tout seul et à voix haute, mais parfois il s'adressait à son mystérieux ami et non plus à son petit frère défunt.

    Ce matin-là, après avoir passé une nuit assez courte mais tout de même reposante sur la branche d'un arbre où il s'était estimé suffisamment en sécurité pour reprendre quelques forces, il avait tranquillement repris sa route, son carnet à la main, griffonnant des esquisses, prenant des notes, préparant mentalement tout le compte-rendu qu'il allait faire à son ami aux yeux d'or lorsqu'il le retrouverait au sortir de Haï.

    - C'est vraiment fascinant, remarqua-t-il à voix haute. Cette forêt est une perpétuelle source d'étonnement. Regarde, Marco. Tu vois cette fleur ? Elle est magnifique, mais je suis certain qu'il ne vaut mieux pas y toucher...

    Sans trop s'en approcher, le rouquin la dessina sur son carnet, prenant le temps de peaufiner les détails avant de reprendre son petit chemin, pas effrayé pour deux sous par l'atmosphère étrange de la forêt. Jusque-là, rien ne lui était encore arrivé, que ce soit parce qu'il possédait vraiment une chance insolente, ou bien parce qu'il avait raison et que la forêt n'était pas si dangereuse qu'on voulait bien le faire croire. Affirmation qu'il dut revoir lorsqu'une main lui agrippa la cheville et serra.

    Poussant un cri de surprise, le jeune homme lâcha son carnet pour essayer de se libérer, mais ce qui l'entravait le tira et le sol inégal s'acharna à l'empêcher de se plier en deux pour mener à bien son affaire. Les cailloux mordaient dans sa chair et les branches basses des buissons lui griffaient le visage, sans qu'il puisse rien faire. Et lorsqu'il sentit l'atroce odeur de putréfaction, ainsi que les restes à demi décomposés mêlés aux ossements blanchis des précédentes proies de cette... chose qu'il l'avait attrapé, il s'autorisa à pousser un cri de détresse. Non pas que ça lui soit d'une quelconque utilité dans cette forêt déserte, mais ça fait toujours du bien de hurler un bon coup lorsqu'on est sur le point de se faire tuer.

    Calisto était toujours en train de se débattre avec son ravisseur quand des pas très légers se firent entendre, juste avant qu'un éclat vif passe à la limite de son champ de vision. Un sifflement douloureux et mécontent s'échappa d'un creux un peu plus loin, tandis qu'un bras à l'allure de racine se rétractait, suintant d'un immonde liquide vert. La personne qui venait de sauver Calisto, une jeune femme a l'air particulièrement farouche, s'accroupit à sa hauteur, retirant la main qui enserrait sa cheville pour jeter un oeil à la zone contusionnée. Ce n'était pas brisé, mais il s'en était fallu de peu. Efficace, la jeune femme enduisit sa peau rouge et enflée avec un onguent "fait main" à base de plantes mâchonnées rapidement, puis elle la banda.

    - Awa ichida no subeda nande kuro nondeska wa ?

    Il fallut un moment à Calisto pour comprendre que ce qu'elle baragouinait était du Qiang, et il bénit le ciel pour les leçons qu'il avait reçues étant enfant. Elle venait de lui demander en toute politesse quelque chose s'approchant de "Mais qu'est-ce que vous foutez là espèce d'inconscient ?!". Toutefois, avant qu'il ne puisse reprendre ses esprits pour répondre, l'inconnue enchaîna sur une autre question, toujours en Qiang.

    - Qiang wa echidawa ? Vous parler Qiang ?

    Calisto la dévisagea un instant en reprenant son souffle, puis il tenta de lui sourire ce qui ressembla davantage à une grimace.

    - Oui, je parle Qiang. Un peu. Bordel, mais c'était quoi ce truc ??



    Mei Kaïri
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    Mer 21 Juin - 15:23



    L’inconnu blessé la dévisagea en essayant de reprendre son souffle, puis fit une grimace. A cette vue, Mei compris qu’il était durement blessé, et qu’il lui fallait une attelle si il ne voulait pas que ça empire.

    — Oui, je parle Qiang. Un peu. Bordel, mais c'était quoi ce truc ??

    Voila qui était rassurant, elle allait pouvoir communiquer avec lui facilement. Et comme sa réponse la confirmait, il était totalement ignorant des dangers de cette foret.

    — Très bien, surtout ne bougez pas, et surtout pas votre cheville. Ce truc, c’est un rascin, ça ressemble à une racine et ça vous attrape uniquement si vous venez à lui parce que ça ne bouge quasiment pas. On les repère facilement à l’odeur de charogne et aux ossements autour. Je reviens, ne bougez surtout pas et essayez de boire.

    Mei s’éloigna un peu pour chercher des morceaux de bois pour faire une attelle et une canne, pour qu’il n’ai pas trop de mal à marcher. Elle réussi a trouver une branche qui se divisait en deux a une hauteur satisfaisante, cassa la deuxième branche une dizaine de centimètres après pour en faire une poignée, et laissa un peu de longueur à l’autre pour qu’il puisse la maintenir avec le bras. Elle finit par trouver des bouts de bois assez costauds et peu larges pour en faire une attelle. Elle revint alors auprès de l’homme.

    Elle mit sa béquille de fortune de coté et sorti un bout de grosse ficelle qui servait si il fallait confectionner des pièges pour capturer de petits animaux afin de se nourrir. Elle enleva délicatement sa chaussure pour éviter de lui faire mal. Elle prit ensuite quatre bouts de bois qu’elle mit de part et d’autre de la cheville bandée, puis elle attacha au dessus, et en dessous en attachant le pied pour qu’il ne puisse pas essayer de le bouger. Puis elle prit enfin la parole :

    — Vous allez devoir garder ça un moment, je peux vous accompagner à la ville la plus proche, vous pourrez y avoir des soins plus adaptés. Après tout dépend où vous vous rendez, personnellement je vais à Penden et peut-être que vous voudriez m’y accompagner. Je ne pense pas que vous refuseriez ma compagnie, il me semble que vous ne survivrez pas longtemps seul. Faites attention a vous lever uniquement sur votre jambe valide.

    Mei se leva en disant cela, et prit la béquille d’une main alors qu’elle lui tendait l’autre pour l’aider à se lever. Elle n’avait pas pour habitude de travailler gratuitement mais était tout de même altruiste, et ne pouvait pas se résoudre a laisser ce jeune homme se faire dévorer par la première bête sauvage qu’il croiserait, même si celle ci était totalement immobile.





    Calisto Catarosa
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    Ven 23 Juin - 9:27


           

    Calisto le touriste

           Mei Kaïri & Calisto

    Depuis le sol où il était affalé, Calisto regarda la jeune femme achever son bandage puis s'éloigner à la recherche de bois pour lui confectionner une attelle. Laissé là avec la consigne de boire, le roux eut l'impression d'être traité comme un gamin, ce qui ne lui plut pas vraiment. Mais puisque de toute manière il ne pouvait pas faire grand chose tout seul, il fut bien obligé de prendre son mal en patience et d'attendre le retour de cette providentielle demoiselle.

    Elle ne fut pas longue à revenir, mais il découvrit assez vite qu'il aurait probablement préféré qu'elle n'en fit rien. Sentir ses doigts, pourtant agiles, si près de sa cheville contusionnée était assez douloureux et plus d'une fois il se mordit la lèvre pour ne rien dire, ravalant la souffrance qui irradiait dans toute sa jambe. Certes, c'était sérieusement blessé, mais il n'allait pas pour autant se mettre à pleurer comme l'enfant qu'elle semblait voir en lui.

    Vous allez devoir garder ça un moment, je peux vous accompagner à la ville la plus proche, vous pourrez y avoir des soins plus adaptés. Après tout dépend où vous vous rendez, personnellement je vais à Penden et peut-être que vous voudriez m’y accompagner. Je ne pense pas que vous refuseriez ma compagnie, il me semble que vous ne survivrez pas longtemps seul. Faites attention a vous lever uniquement sur votre jambe valide.

    Bon, ben visiblement... Calisto n'avait plus tellement de choix, même si Penden était absolument à l'opposé de la direction qu'il souhaitait prendre.

    - Hum, eh bien je n'avais pas de but particulier, enchaîna-t-il en Qiang. Je visitais cette forêt pour pouvoir la décrire à un ami qui n'a hélas pu m'y accompagner. Et comme me voilà fort ennuyé - permettez-moi d'ailleurs de vous remercier pour cette arrivée providentielle - je suppose qu'il ne me reste plus qu'à vous suivre, en effet. Depuis Penden je reprendrai ensuite ma route vers l'Est.

    Si avec ça elle ne le prenait pas pour un idiot inconscient, il avait bien de la chance. Mais il estimait ne plus être à ça près et il se contenta de rajuster ses habits qui avaient souffert du trajet forcé imposé par cette... euh... créature. Elle avait nommé ça "rasçin" donc ce devait être le nom usuel de la bestiole. Ce qui lui fit penser que...

    - Mon carnet ! Oh, par toutes les vagues d'hiver, ce... truc m'a fait lâcher mon carnet. Il faut que je le retrouve, et mon sac avec. C'est très important !

    Au risque de se faire fusiller du regard ou bien abandonner à son sort par l'inconnue, Calisto commença à sautiller sur son pied valide, usant de sa béquille pour s'aider, cherchant frénétiquement ses affaires. Il n'était guère malaisé de deviner par où il était passé, quelques lambeaux de ses vêtements restaient accrochés aux plantes - dieu merci il ne s'était pas retrouvé entièrement nu au milieu de cette forêt - et il y avait une trainée dans la terre. Par conséquent, il n'eut pas très loin à aller pour ramasser son carnet qui n'avait que très peu souffert de cette chute impromptue. Et le crayon de bois pas très loin.

    - Ouf, les voilà ! Ne manque plus que mon sac et c'est bon.

    Il en était vraiment soulagé, mais n'osait pas tellement lever la tête de peur de découvrir ce qui devait se trouver sur le visage de la demoiselle qui n'avait pas bougé. D'accord, là elle allait vraiment le prendre pour un gamin inconscient...



    Mei Kaïri
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    Ven 23 Juin - 15:00


           


           — Hum, eh bien je n'avais pas de but particulier. Je visitais cette forêt pour pouvoir la décrire à un ami qui n'a hélas pu m'y accompagner. Et comme me voilà fort ennuyé - permettez-moi d'ailleurs de vous remercier pour cette arrivée providentielle - je suppose qu'il ne me reste plus qu'à vous suivre, en effet. Depuis Penden je reprendrai ensuite ma route vers l’Est.

           Visiter cette forêt. Mei en sourit largement. Elle se retint de rire pour ne pas embarrasser d’autant plus cet homme qui devait l’être déjà assez par sa propre situation. Visiter cette forêt. On visitait le palais de Penden, son grand temple aussi, on visitait Kokora pour apercevoir son fort de l’extérieur, on visitait Ushi et son port, mais on ne visitait pas la Forêt. Pas sans une bonne escorte en tout cas. Les Qiang connaissaient les dangers de la forêt Haï, et y allaient bien préparés, mais les Ivrians c’était pire encore, ils ne s’y aventuraient pas par peur de dangers qui leur étaient inconnus. Mei se demandait ce qu’il avait prit à ce jeune homme pour avoir envie de “visiter” un lieu dont les gens de son pays ne revenait que très rarement vivants, et dont les contes au coin du feu évoquaient des bêtes imaginaires qui venaient voler les enfants dans leur sommeil dans les villages voisins. Visiter cette forêt. Vraiment quelle idée.

           — Mon carnet ! Oh, par toutes les vagues d'hiver, ce... truc m'a fait lâcher mon carnet. Il faut que je le retrouve, et mon sac avec. C'est très important !

           Mei le regarda se démener dans sa nouvelle invalidité. Elle pensa à l’aider mais il semblait déterminé à le faire seul. Elle veillait alors à ce qu’il ne s’approche pas trop du rascin, pour éviter un nouvel incident. Mais le carnet en question était suffisamment loin de l’animal qui s’était recroquevillé sur lui-même et qui sifflait toujours occasionnellement de douleur. Il arriva à rattraper son carnet et son crayon, non sans certains efforts dus à sa nouvelle invalidité. Mei restait assez proche pour le rattraper si il tombait.

           — Ouf, les voilà ! Ne manque plus que mon sac et c'est bon.

           Mei voyait le sac en question, qui était plus proche du rascin cette fois-ci. Elle s’avança donc devant lui, dégaina son sabre et l’approcha du sac. L’animal sifflait de plus belle. Elle saisi une lanière avec le dos de sa lame et releva le sabre pour pouvoir attraper le sac. Elle s’en saisi donc et le tendit à l’inconnu. D’ailleurs c’est vrai que c’était toujours un inconnu, elle ne s’était pas présentée.

           — Je suis Mei Kaïri, j’ai servi dans l’armée Qiang et je suis maintenant mercenaire pour n’importe qui a besoin d’une protection. Enchantée.

           Elle se courba légèrement comme le voulait la politesse, attendant qu’il se présente à son tour. Il fallait bien commencer par ça puisqu’ils avaient un long voyage à faire ensemble. Il est d’ailleurs probable qu’elle en serait un peu ralentie vu que ce jeune homme était en partie invalide, mais ce n’était pas très grave. De toute façon une fois à la route elle trouverait surement un marchant qui ne rechignerait pas devant une escorte, et que ça ne dérangerait pas de placer le jeune homme dans sa carriole le temps qu’il soit remit sur pied en contrepartie. Elle décida de ne rien ajouter à cela, son compagnon inattendu risquait de toute façon d’avoir de nombreuses questions, il semblait plus loquace qu’elle.


       


    Calisto Catarosa
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    Dette de sang

           Mei Kaïri & Calisto

    Si Calisto avait encore ne serait ce qu'un seul doute quant au fait que la providentielle inconnue le prenne pour un idiot, le sourire désabusé que lui adressa cette dernière en l'écoutant parler acheva de lui en donner la certitude. Mais, à vrai dire, il s'en fichait pas mal, n'éprouvant en rien le besoin d'avoir son approbation, de l'impressionner ou de lui plaire. De toute manière, elle lui avait sauvé la vie, donc il lui était simplement redevable. Ce qui ne l'amusait pas forcément mais bon. Une dette est une dette, et une dette de sang est d'autant plus importante. Il s'en acquitterait quoi qu'il arrive, son fichu sens de l'honneur ne lui laissait absolument pas le choix à ce sujet.

    La jeune femme - sans doute une éclaireuse ou bien une mercenaire, à en juger par sa tenue et son allure farouche - eut encore la gentillesse de récupérer son sac pour lui et le lui rendre puisqu'il ne pouvait pas se déplacer comme bon lui semblait. Oh, il sentait que cette cheville contusionnée allait très vite l'emm... l'ennuyer. Beaucoup.

    - Je suis Mei Kaïri, j’ai servi dans l’armée Qiang et je suis maintenant mercenaire pour n’importe qui a besoin d’une protection. Enchantée.

    Ah. Elle le prenait non seulement pour un faible d'esprit voire un inconscient, mais en plus elle estimait qu'il nécessitait une protection. Il s'était vraiment fichu dans les ennuis. Tout d'abord sa fierté personnelle prenait assez mal ces suppositions quant à son incapacité de s'en tirer tout seul, mais en plus il n'avait pas envie de voyager accompagné de quelqu'un d'autre que son beau Voyageur. Il se sentait comme un... un genre de traitre en fait. Ce qui était tout aussi stupide que le reste. Chassant un instant ces pensées, Calisto remarqua que la dénommée Meï s'était inclinée pour le saluer, aussi lui rendit-il son salut avec toute la politesse qu'il put.

    - Enchanté de faire votre connaissance, d'autant plus que vous êtes arrivée à point nommé. Je m'appelle Calisto Catarosa, ancien noble Naidien devenu rebelle et voyageur. Pour vous servir.

    Il plongea dans une petite révérence à son tour, rendue plutôt malaisée par la béquille que la mercenaire lui avait fabriquée juste avant, sans se départir de son charme habituel. C'était plus facile de se comporter ainsi en sachant que de toute manière elle était une femme, donc quelqu'un avec qui il n'avait pas à surveiller ses manières pour ne pas se trahir en ayant des gestes déplacés. Ce qui était le cas avec les hommes. Mais passons. Un peu ennuyé, le jeune homme passa une main dans ses cheveux maintenant bien plus longs que lorsqu'il avait quitté son royaume d'origine, ajustant son bandeau bleu et retirant les feuilles qui s'y étaient mêlées.

    - Je vous doit la vie, Meï. Par conséquent, j'ai à présent une dette de sang envers votre providentielle personne. Je ne sais comment vous la rendre mais il faut que vous sachiez que je ne pourrais souffrir de ne pas vous régler cette dette. Au vu de votre tenue et de votre attitude, je suppose que j'aurais bien du mal à vous sauver la vie en retour car je vous pressens parfaitement à même de le faire sans la moindre aide. Cependant, s'il vous faut un service, une paire de bras supplémentaire ou toute autre chose de cet acabit, sachez que je suis votre homme. Quelle que soit cette chose dont vous avez besoin.

    Il espérait simplement que cela ne serait pas une chose allant à l'encontre de tous ses principes. Mais un serment est un serment, surtout lorsqu'il est sellé dans le sang. Tendant la main vers la mercenaire, Calisto l'invita à accepter cet accord.



    Mei Kaïri
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    Jeu 27 Juil - 20:14



    L’inconnu ne semblait pas particulièrement à son aise. Peut-être était-ce à cause de sa nouvelle attelle ? Mei pensait plutôt qu’il avait un peu honte de s’être fait avoir par le prédateur le plus immobile du continent. Il rendit la courbette tant qu’il put étant donné son état d’infirme, et retourna la présentation :

    — Enchanté de faire votre connaissance, d’autant plus que vous êtes arrivée à point nommé. Je m’appelle Calisto Catarossa, ancien noble Naidien devenu rebelle et voyageur. Pour vous servir.

    Mei se retint de sourire à la mention de cette formule de politesse, par respect pour cet homme qui semblait déjà touché dans son estime, étant donné qu’il n’était pas vraiment en état de servir à quoi que ce soit. C’était un ancien noble Naidien. Mei savait qu’il y avait des tensions entre ce royaume vassal des Ivrians et leur suzerain, mais c’était une drôle de réaction que de fuir sa patrie en retour. Mei se retint de sourire à la mention de cette formule de politesse, par respect pour cet homme qui semblait déjà touché dans son estime, étant donné qu’il n’était pas vraiment en état de servir à quoi que ce soit. C’était un ancien noble Naidien. Mei savait qu’il y avait des tensions entre ce royaume vassal des Ivrians et leur suzerain, mais c’était une drôle de réaction que de fuir sa patrie en retour. Il avait dû y avoir de grosses tensions. C’était intéressant, Mei pourrait peut-être en apprendre plus sur la situation politique de l’Empire.

    — Je vous dois la vie, Mei. Par conséquent, j’ai à présent une dette de sang envers votre providentielle personne. Je ne sais comment vous la rendre mais il faut que vous sachiez que je ne pourrais souffrir de ne pas vous régler cette dette. Aux vues de votre tenue et de votre attitude, je suppose que j’aurais bien du mal à vous sauver la vie en retour car je vous pressens parfaitement à même de le faire sans la moindre aide. Cependant, s’il vous faut un service, une paire de bras supplémentaire ou tout autre chose de cet acabit, sachez que je suis votre homme. Quel que soit cette chose dont vous avez besoin.

    Pour le moment ce ne serait pas vraiment d’actualité. C’était plus lui qui avait besoin d’elle, vu qu’il était blessé et assez ignorant des dangers de la Forêt. Il tendit une main à Mei pour sceller sa promesse. Mei la serra pour ne pas l’offenser, mais elle ne voyait pas bien ce qu’il pourrait faire pour elle. Au pire elle demanderait quelque chose d’insignifiant pour le libérer de sa promesse.

    — Nous verrons ça une autre fois j’imagine. En attendant il faut vous faire sortir de cette forêt et je vais vous y aider. De toute façon avec votre blessure vous ne tiendriez pas une journée seul. Pour l’heure il va falloir marcher si vous vous en sentez capable. Éloignons-nous de ce charnier.

    Mei montra la voie pour commencer à retourner vers le sentier a gibier qu’elle empruntait avant de venir secourir Calisto et qui menait dans la direction globale de Penden. L’avantage d’emprunter ces sentiers faits par la faune c’était qu’il y avait toujours des points d’eau à intervalles plus ou moins réguliers, mais mieux valait connaître bien la forêt avant de tenter d’emprunter ces sentiers.




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    Question

           Mei Kaïri & Calisto



    - Nous verrons ça une autre fois j’imagine. En attendant il faut vous faire sortir de cette forêt et je vais vous y aider. De toute façon avec votre blessure vous ne tiendriez pas une journée seul. Pour l’heure il va falloir marcher si vous vous en sentez capable. Éloignons-nous de ce charnier..

    Elle ne paraissait pas se préoccuper plus que ça de la dette de Calisto, ce qui était tout de même assez vexant. Avec vraiment l'impression peu agréable d'être pris pour un gamin idiot et irresponsable, le jeune homme se retrouva à regarder le dos de la mercenaire qui s'éloignait dans une sente méritant à peine le titre de chemin. Bon, au moins, elle semblait savoir où la menaient ses pas, ce qui était un bon début. Retenant un soupir fort peu poli, Calisto raffermit sa prise sur ses béquilles, puis lui emboîta le pas. Enfin... tenta de lui emboîter le pas. Marcher avec une cheville molestée et enserrée dans une attelle de fortune, avec des béquilles aussi droites que les genoux d'un vieil homme rongé par l'arthrite et sur un sol inégal voire accidenté, ce n'était étrangement pas aussi aisé que de courir avec ses deux jambes sur un terrain plat et propre.

    - Eh bien ! Il va être marrant, le chemin jusqu'à Penden ! pesta-t-il à voix basse.

    Espérant que sa nouvelle guide ne l'ait pas entendu - elle serait fichue d'utiliser ça comme argument pour le considérer encore à la baisse - il serra les dents et se força à avancer, pas après pas, titubant un peu, vacillant beaucoup, mais gardant tout de même son équilibre. Il était certain qu'avant la fin de la journée, il aurait mal partout et son corps entier serait perclus de douleurs. Mais après tout, mieux valait cela que se retrouver mort à pourrir sur le sol pour nourrir cet étrange animal qui ressemblait à une pieuvre de bois aux tentacules mortels.

    - Excusez-moi... Hum, Meï... Qu'était donc cette vile créature qui comptait faire de moi son petit déjeuner ? tenta-t-il, car il était non seulement curieux, mais avait besoin de parler. Pouvez-vous m'en dire un peu plus à son sujet ?

    Son souffle lui manquerait de toute manière bien assez vite, quoique les voyages avec son cher Voyageur aux yeux d'or lui avaient permis de développer une certaine endurance qu'il était bien heureux d'avoir en ce pénible instant. Et puis, comme toujours, il préférait apprendre plutôt que rester dans l'ignorance. Si cela devait impliquer une quelconque souffrance supplémentaire de la part de son organisme éprouvé, eh bien tant pis. Au moins, il saurait et il pourrait raconter ça à son ami lorsqu'ils se retrouveraient. Si tant est que la mercenaire Qiang accepte de lui répondre, bien évidemment.



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    Calisto semblait la suivre, tant bien que mal. Il semblait loin d’être heureux, peut-être autant par l’indifférence de Mei que par sa propre infirmité. On voyait aisément qu’il ne s’était pas encore habitué aux béquilles, ce qui était tout à fait normal, aussi Mei marchait lentement pour qu’il puisse rester proche, mais pour le moment ce n’était pas suffisant. Elle n’avait pas fait attention au début mais il avait toujours son sac. Ce n’était pas une excellente idée vue qu’il avait déjà du mal avec les béquilles. Il marmonna quelque chose dans sa barbe que Mei ne comprit pas. Il était même probable que ce ne soit pas du Qiang. Qu’il se plaigne donc, elle lui proposerait de prendre son sac après, quand il serait de meilleure humeur. Il lui parla à nouveau :

    — Excusez-moi… Hum, Mei… Qu’était donc cette vile créature qui comptait faire de moi son petit déjeuner ? Pouvez-vous m’en dire plus à son sujet ?

    Mei ralenti un peu l’allure pour se mettre à son niveau afin de lui répondre :

    — On appelle ça un rascin. Ça ne bouge jamais, ça ne fait que manger et ça ne bouge même pas pour chercher à manger. Un rascin attend qu’une proie arrive d’elle-même à sa portée et il l’attrape pour la manger. Il suffit d’être dix centimètres trop loin et il ne bougera même pas le petit doigt ne serait-ce que pour essayer de vous attraper. On le repère facilement à l’odeur de décomposition et aux cadavres tout autour. Par contre ça a une force impressionnante. Si vous vous faites attraper il n’est pas aisé de s’en libérer.

    Elle faillit ajouter « chaque enfant Qiang sait ça » mais elle ne voulait pas l’offenser plus. Il était déjà assez vexé comme ça. Elle se retourna pour l’observer un peu et vit que son sac l’encombrait et que la fin de la matinée approchait déjà.

    — Donnez-moi votre sac, vous n’arriverez à rien sinon. On ne va pas tarder à chercher un endroit pour déjeuner.

    En réalité ce n’est pas tant la fin de la matinée qui la motivait à chercher un endroit où manger, mais c’était plutôt le fait que Calisto semblait se fatiguer facilement et qu’il lui faudrait un peu de repos d’ici pas trop longtemps s’il ne voulait pas être trop courbaturé pour pouvoir marcher pendant les prochains jours. Bien sûr, elle ne dit rien de tout cela, son compagnon de voyage était déjà bien vexé par toutes ses autres remarques. Et probablement aussi par le fait qu’elle n’accordait quasiment aucune importance au fait qu’il estime lui devoir quelque chose. Mei avait beau être une guerrière, son métier consistait à tuer les menaces pour son pays ou maintenant pour la sécurité de ses clients, non pas pour le plaisir. Alors même si la mort fait partie de son métier, elle n’en est pas moins répugnante. Et Mei n’était pas encline à laisser quelqu’un mourir, même si c’était sans rien demander en retour. La vie c’est quelque chose de sacré. On la prend parce qu’on doit se nourrir, parce qu’on doit se défendre, mais on la protège dès qu’on peut. Du moins c’était l’opinion de Mei.




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    Un sac à porter

           Mei Kaïri & Calisto

    Il ne fallut que quelques pas pour que Calisto remarque que son étrange guide avait l'obligeance de ne pas marcher trop vite afin qu'il puisse suivre le rythme. Trop aimable de sa part. S'il ne s'était senti aussi vexé et humilié, le jeune homme aurait fait l'effort d'un sourire et se serait fendu d'un remerciement. Mais là, il estimait qu'il s'était suffisamment ridiculisé pour le restant de ses jours. Et l'adresse dont Meï faisait preuve en marchant ne faisait rien pour l'arranger. Il se faisait l'effet d'un gros balourd obèse dans une boutique de verrier alors qu'elle avait la souplesse d'une danseuse, parfaitement dans son élément. Pourquoi donc fallait-il que le destin se soit à ce point acharné sur lui aujourd'hui ? Et encore, il se savait chanceux d'avoir échappé à la mort.

    Pour répondre à sa question, sa providentielle guide eut l'amabilité de ralentir encore davantage la cadence pour marcher à ses côtés, lui expliquant ce qu'elle savait de la créature ayant tenté de se repaître de son corps. Enfin... à ce qu'il comprenait, plutôt des sucs qui se seraient dégagés de son cadavre une fois la putréfaction engagée. Hum, rien de très engageant. Toutefois, il était évident que Meï s'y connaissait admirablement au sujet de la forêt, et Calisto se promit de l'interroger davantage encore pour remplir son carnet de notes et ainsi apporter des connaissances très précises à son ami aux yeux dorés lorsqu'il le retrouverait quand le temps serait venu. Il lui manquait souvent, à vrai dire.

    Son explication terminée, la mercenaire aux cheveux blancs lui jeta un regard puis laissa tomber une phrase qui le surprit.

    - Donnez-moi votre sac, vous n’arriverez à rien sinon. On ne va pas tarder à chercher un endroit pour déjeuner.

    Calisto faillit refuser. Faillit. Son ego déjà moribond se mourrait sous une telle avalanche d'humiliation, une femme qui lui proposait de porter son sac. Oh mon dieu. Il s'arrêta de progresser - on ne pouvait décemment pas nommer sa démarche maladroite une véritable marche - et se passa une main dans les cheveux, prenant le temps de remettre son bandeau en place et d'éponger son front en sueur. Avant de refuser sèchement, il valait sans doute mieux réfléchir. Meï était une soldate Qiang, ou du moins une mercenaire. Au sein de son peuple, le rapport homme-femme était l'inverse de celui que l'on trouvait ailleurs. Par conséquent, il était fort probable que cette demande lui soit aussi naturelle qu'elle l'aurait été pour lui s'il l'avait faire à une femme. De plus, il était blessé, et dans un environnement lui étant inconnu, alors qu'elle, elle était en pleine forme et elle maitrisait parfaitement le terrain. Au demeurant, il n'avait pas vraiment le choix, même si cela l'ennuyait grandement. Prenant sur lui, il sourit et retira son sac de son épaule.

    - Cela ne me sied guère de vous le confier, je n'aime point l'idée de faire porter aux autres mes affaires. Toutefois il est évident que je ne puis continuer de la sorte bien longtemps. Aussi, je vous remercie de cette aide et vous prie simplement de bien vouloir prendre grand soin de ce sac auquel je tiens énormément. Quant au déjeuner... voilà un mot qui plait à mon estomac, et à mes jambes éprouvées tout autant ! Si vous le désirez, je puis m'occuper du feu, ou bien de tout ce qui vous semblera utile, car je ne me sens point capable de rester sans rien faire. Bien que je sois blessé, l'inactivité me pèse et je ne veux pas être un poids pour vous. Demandez-moi, surtout, sans chercher à ménager ma sensibilité ou quoi que cela soit. J'ai beau être un naidien voyageur, blessé et perdu, je me pense encore en état de... hum, fonctionnement.

    Même s'il avait aussi très envie de pouvoir s'asseoir pour reposer tous ses membres et en profiter pour griffonner dans son carnet tout ce que sa compagne avait à lui dire sur la créature qui l'avait attaqué tantôt. Une fois de plus, il s'en remettait à elle.



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    Calisto semblait hésiter. Mais était-il vraiment aussi idiot ? Il n’arrivait pas à marcher correctement avec son sac et il hésitait alors qu’il était en béquilles ? Décidément l’opinion de Mei sur les Ivrians était bien fondée : ils étaient trop orgueilleux, au point d’en mettre leur vie en péril. Et si c’est parce que Mei était une femme, c’en était encore plus pitoyable. C’était les femmes qui donnaient la vie, geste le plus noble qu’on puisse voir en ce monde, c’était les femmes qui étaient assez souples et assidues pour combattre alors que les hommes préféraient s’emplir de bière et leur ventre qui faisait penser à une grossesse mais dont la raison était bien moins noble leur empêchait toute souplesse au combat. Ils ne pouvaient que frapper le plus fort possible comme des idiots. Comment les femmes de leur empire avaient-elles pu être soumises à de telles brutes orgueilleuses ? Cela dépassait l’entendement. Quand à Calisto, il dépassait son orgueil idiot et tendait enfin son sac à Mei, non sans une complainte beaucoup trop longue.

    — Cela ne me sied guère de vous le confier, je n'aime point l'idée de faire porter aux autres mes affaires. Toutefois il est évident que je ne puis continuer de la sorte bien longtemps. Aussi, je vous remercie de cette aide et vous prie simplement de bien vouloir prendre grand soin de ce sac auquel je tiens énormément. Quant au déjeuner... voilà un mot qui plait à mon estomac, et à mes jambes éprouvées tout autant ! Si vous le désirez, je puis m'occuper du feu, ou bien de tout ce qui vous semblera utile, car je ne me sens point capable de rester sans rien faire. Bien que je sois blessé, l'inactivité me pèse et je ne veux pas être un poids pour vous. Demandez-moi, surtout, sans chercher à ménager ma sensibilité ou quoi que cela soit. J'ai beau être un naidien voyageur, blessé et perdu, je me pense encore en état de... hum, fonctionnement.

    Mei entendait maintenant le ruisseau et tachait de voir entre les arbres un semblant de clairière, mais ils étaient encore trop loin. Elle avait écouté la majeure partie mais s’était laissée distraire, tu parles, pourquoi s’embêter avec autant de mots ? Il n’était pas content de donner son sac mais ça elle l’avait déjà compris et il ne voulait pas servir à rien. Mei marmonna un « parfait » et s’approcha du ruisseau. Une fois sortis des arbres devant le ruisseau, ils aperçurent une zone ouverte près de ce qui semblait être un gué. C’était parfait. Mei Le guida jusque-là, près de pierres dont les formes rappelaient celles de vieilles pierres taillées et qui permettraient de s’asseoir posa les affaires.

    — Assis-toi. Tu t’occuperas de faire à manger si tu veux mais tu dois te reposer si tu veux tenir jusqu’à ce soir, que ton honneur comme vous dites, ou ton orgueil l’accepte ou pas.

    Elle rassembla ensuite du bois autour, Pas trop près du ruisseau pour ne pas qu’il soit trop humide. Elle puisa également un peu d’eau pour étancher leur soif. Il faudrait la filtrer avec son algue de purification mais elle semblait tout de même assez pure, ou du moins autant que le puisse être l’eau d’un ruisseau au cœur d’une forêt. Elle s’occupa alors juste d’allumer le feu, laissant Calisto s’occuper De préparer à manger pendant qu’elle purifiait l’eau. C’était lui qui ne voulait pas rester sans rien faire. Une fois l’eau filtrée elle prit la béquille de Calisto et s’amusa à tailler le bois pour s’occuper.




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    Bivouac

           Mei Kaïri & Calisto

    Une fois assis sur l’une des pierres plates désignées par son guide, Calisto retint de justesse un soupir de soulagement et il secoua un peu ses jambes en les étendant devant lui avant de les masser. Il n’avait vraiment pas l’habitude de ne pas pouvoir compter sur une partie de son corps et cela le dérangeait plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Le lieu choisi par Meï pour leur pause était charmant, avec un ruisseau coulant sur un tapis de mousse dans une verte clairière, un gué où l’eau chantait tranquillement... Rien à voir avec cet endroit déplaisant où le Rasçin avait tenté de l’attraper pour faire de lui son prochain repas. Beurk, rien que d’y penser son estomac se révoltait à l’idée de finir en bouillie putréfiée pour liane carnivore. A ses côtés, la mercenaire prépara le feu et puisa de l’eau tandis que le naidien faisait de son mieux pour bricoler un repas décent avec le peu de provision qui lui restait. Heureusement, la cuisine était un domaine dans lequel il avait quelques compétences, donc il pourrait peut-être se rétablir un peu dans l’estime de la Qiang. Non pas que ça lui importe vraiment, mais bon. Il détestait être pénible.

    -Comment aimez-vous le ragoût ? Plutôt salé ou relevé d’épices ? demanda-t-il.

    Penché en avant, il remuait sa cuiller en bois dans le récipient qu’il baladait toujours avec lui, un genre de tout petit chaudron cabossé qui avait vu des jours meilleurs mais qui avait l’immense avantage d’être étanche. Il l’avait achetée sur l’un des premiers marchés qu’il avait croisé sur sa route, accompagné par son ami aux yeux dorés et ne s’en était plus jamais séparé depuis.

    Pour sa part, Meï était à présent en train de tailler le bois de sa béquille et Calisto se sentit curieux de savoir quel en serait le motif. La mercenaire semblait particulièrement habile avec tout ce qui comprenait une lame ou un objet contondant. Exactement le genre de personne avec qui il valait mieux ne pas trop se disputer.

    -Je vous prie de bien vouloir m’excuser. Je suis encore secoué par ma mésaventure de tantôt. Dites-moi si ma présence vous pèse de trop, j’essaierai de me taire et de me faire tout petit…

    Les mots étaient sortis tout seul, sans qu’il y réfléchisse vraiment. Mais en même temps, s’ils se retrouvaient à devoir voyager ensemble jusqu’à Penden, il avait tout intérêt à faire son possible pour se montrer un minimum agréable. Marcher juste tous les deux dans une forêt dangereuse sans échanger le moindre mot lui paraissait au-dessus de ses forces. Il détestait la solitude et plus encore la mauvaise humeur. Il en avait trop subi avant de partir de chez lui.  

    -Vous savez, cela fait un moment que je voyage par monts et par vaux. Après la forêt Haï, je compte me rendre plutôt vers les montagnes au bout du monde… Etes-vous déjà allée là-bas ?

    C’était une question banale, un peu idiote. Tout le monde n’était pas aussi curieux que lui. Les montagnes étaient censées être le domaine de Dieu, donc inaccessibles aux simples mortels. Mais il avait quand même envie d’aller voir de ses propres yeux. Un jour, il faudrait bien qu’il rentre chez lui, retrouver sa sœur. Peut-être qu’à présent elle était mariée. Si ça se trouve, il allait se découvrir un neveu ou une nièce. Y penser ne fit que le rendre plus mélancolique encore et il se tut, s’absorbant dans la contemplation du petit feu de camp efficacement allumé par Meï, dont les flammèches léchaient tranquillement le fond de sa petite marmite de voyage. Un jour il rentrerait chez lui. Mais avant il devait savoir où était ce « chez lui ». Et avec qui il s’y établirait.



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    Mar 16 Jan - 18:56


           


           — Comment aimez-vous le ragoût ? Plutôt salé ou relevé d’épices ?

           Mei releva la tête de son ouvrage, fouilla dans son paquetage et sorti un paquet d’épices mélangés qu’elle lui tendit.

           — Épicé, mais il ne faut pas trop en mettre.

           Elle reprit son ouvrage, sculptant des écailles sur le bas de la béquille sur ce qui semblait être une forme de queue enroulée. Elle avait tout de même laissé environ un pouce du bois non taillé pour l’appui sur le sol. Le bout de cette queue qu’elle était en train de tailler était très effilé et semblait s’enrouler dans le diamètre du bois. Avec le peu déjà effectué il semblait que la queue s’élargissait ensuite très vite pour devenir le corps de la béquille.

           — Je vous prie de bien vouloir m’excuser. Je suis encore secoué par ma mésaventure de tantôt. Dites-moi si ma présence vous pèse de trop, j’essaierai de me taire et de me faire tout petit…

           Mei regarda longuement son interlocuteur d’infortune. Ce n’est pas tant qu’elle ne souhaitait pas répondre mais qu’elle réfléchissait à une réponse. Ce jeune homme qui semblait avoir un gout du risque et de l’aventure ne l’importunait pas vraiment, c’est juste qu’elle allait souvent droit au but dans les conversations et donc qu’elle ne s’épandait pas en longs discours. En réalité elle pensait que c’était elle qui avait été malpolie de lui accorder si peu de considération. Certes il avait pris des risques énormes et elle comprenait mal comment quelqu’un d’aussi mal préparé pouvait décider d’aller dans la Forêt, sachant que peu en ressortent. Et puis, cette nouvelle présence l’avait prise de court, elle s’attendait à voyager seul et voila qu’en un instant elle s’était retrouvée avec de la compagnie. C’était imprévu.

           — Vous savez, cela fait un moment que je voyage par monts et par vaux. Après la forêt Haï, je compte me rendre plutôt vers les montagnes au bout du monde… Etes-vous déjà allée là-bas ?

           Mei regarda son interlocuteur droit dans les yeux. On lui avait dit un jour que son regard faisait peur, mais ce n’était pas là l’intention.

           — Votre présence ne me pèse pas, c’est juste… j’ai pas pour habitude d’avoir de la compagnie et encore moins de discuter beaucoup. En ce qui concerne les montagnes du bout du monde, c’est trop loin dans le territoire de l’empire pour que j’ai envie d’aller voir. Je préfère rester dans les environs de mon pays.

           Mei continuait sa sculpture tout en parlant. Elle avait toujours été douée pour ce genre d’ouvrage. Elle avait pour le moment réalisé une vingtaine de centimètres de queue écaillée avec un motif de crête dorsale. Cette sculpture était plus dessinée que vraiment en relief, sauf pour l’enroulement du bout de la queue au pied de la béquille. Pour le moment, l’être mystique qu’elle gravait dans la béquille n’avait aucun membre et s’étendait sur un tiers du pied de la béquille.

           — Je ne voulais pas vous vexer, mais il est étonnant de venir dans cette forêt avec si peu de préparation et de connaissances, c’est une noble intention que de chercher à découvrir le monde, mais mourir n’aide pas à atteindre cet objectif. C’est un conseil, pas un reproche.

           Mei avait rajouté cette dernière phrase pour ne pas blesser l’infirme. Elle pensait aussi que cette réponse le satisferait et retourna à son ouvrage. Ça lui vidait l’esprit de sculpter ainsi.


       


    Calisto Catarosa
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    Bivouac

           Mei Kaïri & Calisto

    Tout en préparant le ragoût suivant les directives de Mei, Calisto ne peut s'empêcher de lui jeter plus d'un coup d'oeil à la dérobade. Armée d'un couteau, il semble qu'elle soit en train de sculpter des motifs sur le morceau de bois qu'elle a choisi comme béquille pour soutenir sa cheville blessée par cette foutue plante. C'est assez fascinant, du reste, surtout pour lui qui n'est pas très très habile avec les outils en général. Sans doute qu'avec un peu d'entrainement, il pourrait faire ce genre de choses... Mais qui pourrait lui apprendre ? Il se voit mal demander à la guerrière de lui enseigner son savoir à ce sujet. Déjà qu'il a l'impression de l'ennuyer sincèrement.

    Pourtant, lorsqu'elle lui répond, c'est pour lui dire qu'il ne la gêne pas tant que ça. Calisto n'est pas vraiment convaincu, mais ce n'est pas comme s'il pouvait changer quoi que ce soit, hein ? Il continue à surveiller la cuisson de leur repas tout en écoutant la voix un peu rauque de la guerrière. Qui n'a pas l'air du tout intéressé par l'idée de voyager vraiment et de découvrir.

    - C'est amusant, dit-il pensivement, vous ne tenez pas plus que ça à l'exploration et à la découverte, tandis que moi je ne tiens pas en place, j'ai besoin de voyager. J'espère toujours découvrir quelque chose de nouveau, rencontrer de nouvelles personnes... L'amour peut-être ? Qui sait... Il n'y a pas d'âge pour rêver, après tout.

    Et il ne peut pas s'empêcher de penser à son beau voyageur aux yeux d'or, celui qu'il n'est pas certain de revoir un jour. Les hommes partageant ses inclinations sont rares de par le monde et il s'est en grande partie résigné à finir seul le reste de ses jours. Si tant est qu'il ne trouve pas la mort sur les chemins avant cela .

    - Parfois, la mort dans ces conditions, pour horrible qu'elle soit, peut être préférable à l'ennui qui tue à petit feu celui qui n'ose pas partir de chez lui.

    Certes, il était heureux que la guerrière se soit trouvée là, à temps pour lui sauver la vie, mais rendre son dernier souffle dans cette forêt était plus intéressant à ses yeux que de continuer à errer sans le moindre but dans les couloirs venteux de sa ville d'origine. Et l'idée d'aller découvrir de nouveaux endroits dans ce monde qu'il n'appréhendait qu'à peine le fascinait complètement. Il avait hâte d'être remis sur pied pour repartir.



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           — C'est amusant, dit-il pensivement, vous ne tenez pas plus que ça à l'exploration et à la découverte, tandis que moi je ne tiens pas en place, j'ai besoin de voyager. J'espère toujours découvrir quelque chose de nouveau, rencontrer de nouvelles personnes... L'amour peut-être ? Qui sait... Il n'y a pas d'âge pour rêver, après tout.

           Mei ne répondit pas tout de suite. Les contrées de son pays lui suffisaient. Là ou elle voulait sans cesse découvrir était dans l’art du combat. Mais bien peu de personnes pouvait lui apporter des connaissances en la matière avec son niveau actuel. Elle s’entrainait donc seule la plupart du temps, essayant de tester sur des mannequins ou des arbres de nouvelles techniques de frappe.

           — Parfois, la mort dans ces conditions, pour horrible qu'elle soit, peut être préférable à l'ennui qui tue à petit feu celui qui n'ose pas partir de chez lui.

           C’était un point de vue défendable, Mei médita un peu dessus en surveillant la cuisson et en continuant son ouvrage. On voyait maintenant deux pattes arrière de la créature qu’elle sculptait qui agrippaient le bois, comme un animal cherchant à grimper. Les pattes comportaient chacune trois doigts terminés par des griffes. Le ragout commençait à cuire et l’odeur des épices montait dans l’air. Mei reposa quelques instants son ouvrage qui ressemblait à un lézard avec une épine dorsale et remua un peu le mélange. Elle gouta rapidement à la cuillère pour estimer le temps restant. Le repas serait bientôt prêt. Elle revint à sa sculpture en attendant. La réplique de Calisto ne nécessitait pas de réponse selon elle, c’était un point de vue défendable. Elle ne voyait pas les choses de cette façon, et surtout mourir sans pouvoir se défendre aurait été pour elle une honte indescriptible. Il n’y avait pas de pire situation imaginable. C’est pourquoi elle était toujours réfléchie dans ses actions et constamment sur ses gardes. Mais après tout, si ça ne le dérangeait pas, c’était son choix…


       


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    Mer 11 Avr - 20:18

    La guerrière n'avait pas l'air de vouloir parler davantage alors Calisto haussa les épaules et s'installa un peu mieux auprès du feu. Sa cheville était toujours douloureuse mais il était vraiment soulagé qu'elle ne soit pas brisée. Etre un voyageur à la cheville brisée, c'était comme être un marin sans bateau. Pas pratique et complètement inutile. Distraitement, il jeta un coup d’œil au travail du bois qu'effectuait sa compagne imprévue, puis il se concentra davantage sur le ragoût qu'il se chargea de servir. Ce n'était pas le meilleur plat qu'il ait mangé mais au moins c'était chaud et nourrissant. Et pas mauvais non plus. En tout cas, l'adage naidien n'avait pas tort. Ventre repus, tracas à moité disparus.

    Rassasié et moins endolori, il prit le temps de s'inspecter plus en détail et fut rassuré de voir que ses habits avaient survécu à ces quelques mètres traînés violemment sur le sol. Malgré tout, une fois à Penden il lui faudrait au moins acheter une nouvelle chemise. Il n'avait jamais mis les pieds dans cette ville Qiang et, même s'il se doutait qu'il ne pourrait pas passer spécialement inaperçu, il était curieux de s'y rendre. De là-bas, il pourrait reprendre sa route et repartir vers l'Est, en direction de l'Empire puis de Talehe. Revenir chez lui allait lui faire bizarre. Mais il avait envie de retrouver sa sœur, ne serait-ce que quelques jours. Cela faisait déjà si longtemps qu'il avait quitté sa ville natale !

    Perdu dans ses pensées, il gigota pour se caler un peu plus confortablement. La nuit était tombée à présent et il était évident qu'il n'échangerait aucune autre parole avec sa guide providentielle avant le lendemain matin. Autant donc s'installer au mieux pour dormir. Avec une cheville douloureuse, se déplacer n'alla pas sans mal mais il parvint à trouver une position plus ou moins confortable auprès du feu. Les bras croisés sous la nuque, il se tourna à l'opposé des flammes pour regarder la cime des arbres et les étoiles qui apparaissaient par endroit.

    Malgré tout ce qu'on avait pu lui dire et même malgré sa mésaventure, Calisto restait fasciné par la Forêt Haï qu'il trouvait magnifique. Mystérieuse et dangereuse, certes, mais incroyable et féerique. Propice à créer de nouvelles histoires à raconter dans les auberges sur la route pour faire briller les yeux des voyageurs. Surtout les jeunes hommes tels que lui, ceux avec qui partager un moment de tendre aventure dans l'intimité d'une chambre.
    Un soupir franchit les lèvres de Calisto et il se cala un peu mieux avant de chercher le sommeil, craignant de céder à la mélancolie. Il s'endormit sans s'en rendre compte.

    Mei Kaïri
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    Ven 13 Avr - 22:33


           


           Mei mangea en silence, qui ne fut pas troublé par son compagnon d’infortune. Elle reprit un peu sa sculpture mais abandonna assez vite vu la fatigue qui l’envahissait. Elle avait eu le temps de continuer un peu au-dessus des pattes arrière, elle pourrait finir demain soir. La sculpture faisait entre la moitié et les deux tiers de la longueur de la béquille, et créait un motif sympathique mais qui n’altérait pas la solidité du bois. Elle déposa la béquille à côté de la couche de Calisto avant d’aller vers la sienne. Elle ferma les yeux et laissa les craquements du feu la détendre et la mener vers le sommeil.

           
    Le feu. Le feu et les cris. Les chocs, pas de géant dans ces nuages de fumée et de poussières. Ces barbares, qui se disaient plus civilisés, assiégeaient la ville depuis hier. La muraille tenait encore, mais les rocs imbibés de poix enflammée faisaient des ravages. Mei ajusta son katana à sa ceinture et suivait son groupe de combat. L’officière les arrêta au pied de la muraille pour leur expliquer leur rôle.

           — Ecoutez-moi toutes, aujourd’hui notre objectif est de faire cesser ces bombardements. On va s’infiltrer derrière leurs lignes et neutraliser leurs catapultes. Nos forces sortiront alors pour les charger et les mettre en déroute. Nous devons rester discrètes, c’est pourquoi nous ne sommes que vingt.

           Elles s’engouffrèrent dans un passage normalement aménagé pour évacuer la ville. Depuis le temps que la guerre durait, les villes Qiang s’étaient toutes dotées d’un tel dispositif. Ça permettait aussi bien d’évacuer les civils que de reprendre la place forte si l’ennemi arrivait à la prendre. Mei n’avait pas encore sa cicatrice à l’époque, et c’était un honneur pour elle d’avoir été choisie parmi celles qui irait désarmer ces catapultes. Le trajet dans le tunnel était long mais apaisant, il y régnait un certain calme malgré les bruits des chocs répétés sur la muraille qui résonnaient encore.

           Mei mit sa main devant ses yeux pour se protéger de la lumière après cette longue période dans le noir. Le soleil se couchait et ses rayons rasants étaient particulièrement vifs. Toutes avançaient dans le silence vers les grands cris, ordres suivis de claquements de cordes qui annonçaient ce tonnerre qui s’abattait sur la muraille. Les premières lignes ennemies étant très fournies, ils n’imaginaient pas nécessaire de garder les catapultes avec une grande garnison. L’officière communiquait avec son groupe par des geste pour garder une grande discrétion. Il y avait là probablement une cinquantaine d’hommes autour d’une dizaine de catapultes, rechargeant les engins de gros blocs de pierre qui formaient des monticules un peu plus loin. C’était le soir, ils étaient exténués, ils ne s’attendaient pas à une attaque, c’était le moment parfait pour frapper. Les guerrières s’arrêtèrent quelques mètres avant la clairière, attendant le signe pour frapper.

           Elle courait vers cet homme, main sur le manche de son sabre toujours dans le fourreau. L’homme se tourna vers elle, mais trop tard. Elle avait dégainé et l’avait décapité d’un même mouvement. Sa tête touchait le sol avant qu’il ait pu exprimer sa surprise. Elle s’élança vers un autre, profitant de prendre de l’élan pour lui enfoncer sa lame au niveau du sternum jusqu’à la garde. L’officier cria et un homme essaya de s’enfuir. Elle le poursuivi, entaillant au passage un bras qui avait fait l’erreur de se trouver sur son chemin. Elle finit par le rattraper non loin et trancha l’arrière de sa cuisse. Il s’effondra et elle l’acheva.

           Ses compères avait fait du bon travail, tous les Ivrians étaient soit morts soit en train de se rendre. Elle se dirigea alors vers la première catapulte et trancha les cordes, qui sifflèrent et claquèrent. Certaines autres guerrières s’attelaient aussi à cette tâche. C’était parfait. Le temps que les envahisseurs se demandent pourquoi le tonnerre ne s’abattait plus sur la muraille de 6 mètres d’épaisseur, un flot de guerrières viendrait les balayer à l’heure du repas.


           Mei se réveilla, chassant les souvenirs de batailles de son esprit. Les premiers rayons du soleil arrivaient. Elle remit du bois sur le feu pour raviver les braises d’un rouge très pâle et remplit la casserole d’eau pour faire le thé. Elle fit ses étirements matinaux, exercices que toute guerrière Qiang maitrisait et qui permettait de garder sa souplesse et sa forme. Pendant que l’eau chauffait, elle enchaina avec une série de katas dans le vide. Sa lame plus vive qu’un coup de vent tranchait l’air avec un léger sifflement. Le feu recommença à craquer, voila qui réveillerait peut-être son compagnon. Elle ignora cependant copieusement ce fait, concentrée sur ses katas afin de rester aussi affutée que sa lame.


       


    Calisto Catarosa
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    Dim 6 Mai - 16:36

    Calisto s'éveilla pour trouver la guerrière occuper à faire ses trucs de guerrière. A savoir fendre l'air avec ses bras et ses pieds, d'une manière que le voyageur n'avait encore jamais vue. Ses mouvements étaient pleins d'une grâce tout à fait létale, et elle bougeait parfois si vite que ses yeux encore embués de sommeil peinaient à la suivre.
    Silencieusement, le voyageur s'assit et se frotta les paupières en se concentrant sur Meï, tâchant de saisir l'essence de ce qu'elle faisait. Tout le temps que dura son entrainement, il resta silencieux, ne tenant pas à la déranger ou la déconcentrer. A un moment, il attrapa son carnet pour griffonner quelques esquisses rapides, essayant d'attraper une position ou une autre, de capter un peu de la grâce et de la légèreté qui se dégageait de la guerrière. Il ne reposa son matériel que lorsqu'elle s'arrêta, et c'est avec une certaine hésitation qu'il prit la parole, avec l'impression que sa voix sonnait trop fort dans l'air matinal.

    - Je dois avouer être terriblement impressionné par cette danse de mort que vous venez d'effectuer. Avec une telle maîtrise, je ne suis pas surpris que les guerrières de votre peuple soient capables de tenir en respect l'armée Ivriane. De toute manière les soldats de l'empire méprisent trop les femmes pour les estimer à leur juste valeur et je suis certain que c'est l'une des principales raisons pour lesquelles vous les avez si souvent défaits alors qu'ils vous sont supérieurs en nombre et - théoriquement - en force. Serait-ce prétentieux et insultant de ma part que de vous demander de m'enseigner ou, à tout le moins, m'expliquer quelques uns des mouvements que vous venez d'effectuer ? Les routes ne sont pas toujours sûres et un voyageur solitaire tel que moi a besoin d'avoir plus d'un tour dans son sac s'il veut s'assurer de sa sécurité...

    Il espérait aussi qu'elle ne se sentirait pas insultée d'avoir été observée durant ce rituel. D'abord parce qu'il avait horreur de contrarier les gens sans bonne raison, et ensuite parce qu'elle était une guerrière redoutable et lui un simple voyageur à la cheville blessée. S'il lui prenait l'envie de lui faire rendre gorge, personne ne saurait jamais ce qu'il était advenu de Calisto, le conteur aux yeux d'eau.

    - Je demande simplement cela parce que l'occasion s'en présente. Et je risque de vous importuner davantage encore durant notre marche pour Penden puisque l'essence même de mes pérégrinations tient dans ces récits que je rapporte. Aurez-vous quelques légendes Qiang à me conter ? Des légendes que je puis sans peine propager sans risquer de violer quelque tabou ? Ou bien de simples contes sur la forêt Haï, cette forêt dans laquelle je me suis si imprudemment aventuré ?

    Mei Kaïri
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    Dim 13 Mai - 11:07


       

           

           Mei finit son entrainement matinal puis se retourna pour voir son compagnon de voyage reposer un carnet. Elle l’avait totalement oublié, concentrée comme elle l’était sur son entrainement quotidien. Depuis combien de temps l’observait-il ? En plus il semblait prendre des notes et elle ne voyait pas ça d’un très bon œil. Serait-il un espion ? Elle ne pouvait pas s’en assurer, mais ne voulait pas courir le risque. L’eau bouillait, elle éloigna donc la casserole du feu et y trempa les feuilles de thé qu’elle avait avec elle. Calisto semblait hésiter à lui dire quelque chose.

           — Je dois avouer être terriblement impressionné par cette danse de mort que vous venez d'effectuer. Avec une telle maîtrise, je ne suis pas surpris que les guerrières de votre peuple soient capables de tenir en respect l'armée Ivriane. De toute manière les soldats de l'empire méprisent trop les femmes pour les estimer à leur juste valeur et je suis certain que c'est l'une des principales raisons pour lesquelles vous les avez si souvent défaits alors qu'ils vous sont supérieurs en nombre et - théoriquement - en force. Serait-ce prétentieux et insultant de ma part que de vous demander de m'enseigner ou, à tout le moins, m'expliquer quelques-uns des mouvements que vous venez d'effectuer ? Les routes ne sont pas toujours sûres et un voyageur solitaire tel que moi a besoin d'avoir plus d'un tour dans son sac s'il veut s'assurer de sa sécurité...

           La guerrière haussa un sourcil. Il ne manquait pas de culot non plus. Lui demander de lui apprendre un entrainement qui ne se fait que depuis l’âge de 5 ans, depuis des générations, qui est parfois amélioré par les plus grandes guerrières de son peuple, et dont normalement personne ne maitrise toutes les techniques car certaines sont extrêmement complexes et nécessitent à la fois souplesse, force, concentration et précision ? Elle en aurait eu envie de rire mais sourit juste en gardant son sourcil levé.

           — Je demande simplement cela parce que l'occasion s'en présente. Et je risque de vous importuner davantage encore durant notre marche pour Penden puisque l'essence même de mes pérégrinations tient dans ces récits que je rapporte. Aurez-vous quelques légendes Qiang à me conter ? Des légendes que je puis sans peine propager sans risquer de violer quelque tabou ? Ou bien de simples contes sur la forêt Haï, cette forêt dans laquelle je me suis si imprudemment aventuré ?

           Il semblait se rendre un peu compte que sa première demande était trop osée, et se modérait à demander des légendes. Elle lui répondrait tout de même.

           — En ce qui concerne les arts martiaux, je ne peux pas te les enseigner. Ça s’apprend à partir de 5 ans, et c’est l’œuvre de tout une vie. En apprenant à ton âge, tu n’aurais jamais la souplesse nécessaire pour maitriser la plupart des techniques de complexité moyenne. En plus tu es un homme. Et vu ton état actuel, ce n’est même pas la peine d’essayer de t’apprendre les mouvements les plus basiques. N’ose même pas me dire que tes bras suffiront. Un vrai mouvement d’attaque est effectué uniquement en harmonisant les mouvements du corps en entier. Si tu veux essayer d’apprendre quelque chose, contente-toi d’observer.

           Quant à elle, elle tâcherait de réduire un peu son entrainement matinal pour qu’il n’ait pas connaissance de certaines techniques. Il ne fallait pas oublier qu’il venait d’un peuple allié à l’empire qu’elle avait combattu toute sa vie. Il ne fallait pas donner d’informations sensibles à l’ennemi. La paix était instaurée, en effet, pour l’instant, mais elle n’y croyait pas vraiment. Elle remua la casserole qui contenait le thé et sortit deux tasses en terre cuite dans lesquelles elle versa le breuvage.

           — Pour ce qui est des légendes, je dois pouvoir t’en conter…

           Elle réfléchit alors à ce qu’elle pourrait bien lui raconter. Il y avait bien l’épopée de Zhan-Shi Yonggan mais elle était très connue, y compris des étrangers. Comme cet évènement avait marqué le début de la grande guerre, la version étrangère de la légende était un peu différente, mais ce n’était que deux points de vue de la même histoire. Non, si les arts martiaux intéressaient Calisto, elle avait une histoire plus intéressante et plus locale pour lui.

           — Tu sembles intéressé par nos arts martiaux, j’ai donc quelque chose pour toi.

           Et Mei commença alors sa diction, s’interrompant de temps à autre pour boire du thé ou manger un petit morceau. Elle faisait exprès de faire durer un peu le petit déjeuner car elle accompagnait un infirme, et il s’il se reposait encore un peu, le trajet de la journée serait plus facile.

           
    Durant l’âge d’or de la guerre, naquit une fille dont le nom était banal mais deviendrait célèbre. Setsuka Suna-Waru. La nuit de sa naissance, la déesse de l’art du combat, qui n’est pour vous étrangers qu’une étoile, s’est colorée en rouge sang. Cette coloration n’est apparue qu’une seule autre fois dans notre histoire, et c’est le jour où les arts du combat ont été consignés par nos meilleures guerrières pour mieux les transmettre et les faire évoluer. La mère de Setsuka était une prêtresse qui priait souvent la déesse de la guerre pour sa sœur, qui était une guerrière. Son père était un commerçant réputé. Dès le plus jeune âge, Setsuka eu la passion du combat. Sa mère décida donc naturellement de l’envoyer à l’école des guerrières, même si en son cœur elle aurait préféré que sa fille soit aussi une prêtresse.

           La jeune combattante montrait des talents sans égal. Dans les dernières années de sa formation, elle arrêta de suivre le rythme classique et s’entrainait avec les plus grandes maitresses, utilisant des techniques qu’elle n’aurait normalement jamais du maitriser pour son âge. Lorsque le temps vu venu pour sa formation de s’achever, on lui offrit le choix de rester au bastion pour former les futures guerrières, ce qui n’est normalement accordé qu’au guerrières qui ont prouvé leur maitrise sur le champ de bataille et ne souhaitent plus combattre. Mais Setsuka refusa. Elle voulait défendre notre terre. Elle voulait prouver sa valeur dans le sang de nos ennemis.

           Et elle devint vite la guerrière la plus renommée. Ce fut la seule à ne jamais avoir été touchée, même en combat amical. Aucun ennemi ne pouvait l’atteindre, que ce soit avec une flèche, un carreau, un de vos pathétiques et disgracieux glaives, ou même une lance ou une hallebarde. Nulle ne dansait autour de deux lames comme elle, et peu était celles qui tenait plus d’un sablier en combat contre elle. Quant à votre peuple, aucun ne peut se vanter de l’avoir combattue et d’avoir survécu. Lors d’une bataille, un scribe de notre peuple qui observait le combat se mit à compter le nombre d’ennemis qu’elle tuait. Il en compta 627 avant que l’armée Ivrianne ne se replie. Il y eu environ 2000 morts chez les hommes ce jour-là, et un millier de guerrières avaient combattu. Mais à ses faits de guerre s’ajoutaient ses entrainements. Elle fit progresser notre art du combat comme personne ne l’avait avant.

           Setsuka est à l’origine de plus de 200 nouvelles techniques de combat dont certaines que même nos meilleures guerrières n’ont jamais réussi à reproduire depuis, tant sa souplesse et sa précision était grande. Elle combattu plus longtemps que la plupart de chacune d’entre nous, puis finit par accepter l’offre de former nos guerrières, bien qu’elle n’eût rien perdu de son talent. C’était la divine fille de notre déesse de l’art du combat, et même sans arme, elle pouvait tuer n’importe quel adversaire. Elle inspire toujours nos meilleures guerrières par son talent qui ne fut jamais égalé.


           Le petit déjeuner fut achevé, et Mei commença à rempaqueter leurs effets, aidant son compagnon infirme.

           — Il ne faut pas tarder. Une journée de marche nous attend.
           

       


    Calisto Catarosa
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    Mar 22 Mai - 15:06

    Calisto se doutait bien que la guerrière Qiang ne serait pas très enthousiaste à l'idée de lui enseigner quelques techniques de son art, à lui qui était non seulement un homme mais en plus un Naidien, dont le peuple s'était allié à l'Empire. Certes, il aurait pu prendre le temps de lui expliquer qu'il faisait partie des rebelles et qu'il avait quitté son pays justement à cause de cette alliance, mais cela n'aurait servi qu'à le rendre suspect. Et puis... elle avait raison, de toute manière. Blessé comme il l'était, il n'allait rien apprendre et ne réussirait qu'à se faire plus mal encore. Et se ridiculiser davantage par-dessus le marché.
    En revanche, il était ravi qu'elle accepte de lui livrer une légende de son peuple. Celle de Zhan-Shi Yongghan était effectivement assez connue, mais il était curieux d'en entendre la version Qiang. Cela serait sans doute pour une autre veillée à venir. L'histoire de Setsuka Suna-Waru lui était étrangère mais il l'écouta avec attention et curiosité, tâchant d'en mémoriser les détails tout en sirotant le thé parfumé qui lui avait été servi. C'était une légende plutôt courte mais sobre, à l'instar du peuple dont elle était originaire. Lorsque Meï se tut, il lui sourit.

    - Voilà un fort beau récit. Me permettez-vous de le consigner afin de le conter sur mon chemin ? Les légendes gagnent à être connues et il est parfois assez surprenant de constater que quelques motifs se retrouvent dans des pays pourtant très différents.

    C'était par exemple le cas du chasseur sylvestre que l'on pouvait apercevoir dans certaines forêts naidiennes et ivrianes, mais aussi sous la forme d'un esprit des bois en Territoire Qiang. De tous temps, les peuples trouvaient une explication pour certains phénomènes, qu'ils soient divins ou naturels, et les légendes étaient un véritable trésor que les gens n'estimaient jamais à leur bonne valeur.

    - Si vous le préférez, je peux la modifier afin qu'il ne s'agisse pas là d'une dilapidation d'une tradition Qiang. Ou bien je peux m'assurer de la retranscrire mot pour mot comme vous me l'avez présentée. Le choix est totalement vôtre.

    De toute façon, cela pouvait aussi bien servir de terreau à la création d'une histoire totalement inédite, avec des ajouts empruntés à d'autres cultures. De quoi animer des soirées à l'auberge et faire briller les yeux des gens.

    - De plus, je puis vous conter d'autres récits que j'ai collecté jusqu'ici. Récits du Royaume Naidii ou même de l'Empire - promis, pas de récit dans lesquels les Qiang sont des sorcières infâmes. Je ne suis encore jamais allé en Nakhta, aussi ne pourrais-je point vous en parler, mais il s'agit-là d'un de mes voyages à venir.

    En attendant, il allait s'assurer de ne pas être un poids mort et cela commençait par aider la guerrière à ranger tout leur bivouac.

    Mei Kaïri
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    Dim 27 Mai - 10:49




    — Voilà un fort beau récit. Me permettez-vous de le consigner afin de le conter sur mon chemin ? Les légendes gagnent à être connues et il est parfois assez surprenant de constater que quelques motifs se retrouvent dans des pays pourtant très différents.

    Mei le regarda un instant alors qu’elle commençait à lever le camp. Si ça pouvait lui faire plaisir, pourquoi pas. Mais elle vit qu’il n’avait pas fini de parler, et le laissa donc continuer.

    — Si vous le préférez, je peux la modifier afin qu'il ne s'agisse pas là d'une dilapidation d'une tradition Qiang. Ou bien je peux m'assurer de la retranscrire mot pour mot comme vous me l'avez présentée. Le choix est totalement vôtre.

    L’idée de la modifier déplaisait à Mei, mais une fois de plus il avait encore des choses à dire, et elle le laissa donc finir, en se demandant comment on pouvait parler autant.

    — De plus, je puis vous conter d'autres récits que j'ai collecté jusqu'ici. Récits du Royaume Naidii ou même de l'Empire - promis, pas de récit dans lesquels les Qiang sont des sorcières infâmes. Je ne suis encore jamais allé en Nakhta, aussi ne pourrais-je point vous en parler, mais il s'agit là d'un de mes voyages à venir.

    Le camp était presque levé, mais s’il devait noter, soit. Qu’il ne soit pas trop long cependant. Il valait mieux voyager de jour dans la Forêt.

    — Tu peux la noter et la conter si tu veux. Mais ne la modifie pas. Ce serait un affront à la mémoire de Setsuka Suna-Waru. Et dépêche-toi de noter, il ne faut pas qu’on tarde trop. Quant à tes récits, pourquoi pas, mais on doit avancer donc à toi de voir si ça ne t’essouffle pas trop de parler en marchant.

    Elle mit de la terre sur le feu pour l’arrêter puis attendit qu’il note pour se remettre en route.



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    Mar 17 Juil - 11:28

    Comme de bien entendu, la Qiang n'avait pas l'air particulièrement enchanté à l'idée de voir son récit modifié, et à peine davantage de le voir diffusé. Calisto comprenait sans peine, même s'il trouvait dommage que les histoires et les légendes des peuples ne circulent pas plus que cela. Puisqu'il avait la permission de prendre quelques notes, il gribouilla rapidement les principaux éléments de la légende dans son carnet, rajouta un ou deux détails, quelques annotations pour le jour où il pourrait prendre le temps d'y réfléchir plus avant, puis il rangea son carnet, acheva d'empaqueter les affaires restantes, et boitilla jusqu'à la guerrière qui venait d'éteindre le feu.

    - Je suis fin prêt pour le départ ! Cependant, il va sans dire que ma cheville blessée va substantiellement ralentir mon allure de marche. Je comprendrais parfaitement que vous préfériez me laisser ici continuer bon an, mal an, je devrais être capable d'éviter dorénavant tous les fichus pièges de cette forêt fourbe et sournoise.

    Rester seul et blessé dans la forêt Haï avait de quoi en refroidir plus d'un mais Calisto n'avait jamais été effrayé par quelques arbres, même lorsque ces derniers attentaient à sa vie et tâchaient de le dévorer plus ou moins vivant. A présent qu'il connaissait la plupart des dangers environnant, il se sentait plus prudent et, par conséquent, davantage en sécurité. Certes, avoir de la compagnie n'était pas un mal, mais si cette compagnie était forcée et réticente, cela n'avait aucune saveur si ce n'est celle, amère, du regret.

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    Mer 26 Sep - 16:39


       

           

           Mei avait fini de rassembler toutes les affaires afin de lever le camp, elle attendait qu’il note son récit avant qu’ils puissent se remettre en route. La pause était assez agréable en soit, même si marcher toute la journée ne la dérangeait pas. Elle regardait le flot ininterrompu du petit ruisseau qui s’écoulait à côté, charriant par moment une feuille tombée d’un arbre qui virevoltait dans les remous du courant, infime navire perdu dans ces courants et ces chutes d’eau trop impressionnantes pour lui.

           — Je suis fin prêt pour le départ ! Cependant, il va sans dire que ma cheville blessée va substantiellement ralentir mon allure de marche. Je comprendrais parfaitement que vous préfériez me laisser ici continuer bon an, mal an, je devrais être capable d'éviter dorénavant tous les fichus pièges de cette forêt fourbe et sournoise.

           La guerrière se demanda un instant s’il était sérieux. Elle le regarda avec cet air blasé tout à fait adapté à ce faux courage dont faisait preuve son compagnon de route. Il devait très bien savoir qu’il n’avait absolument aucune chance seul, sans aucune connaissance de la Forêt, et blessé. Déjà que sans être blessé il avait failli finir en engrais pour les arbres… Peut-être n’encaissait-il toujours pas d’avoir été secouru et d’être maintenant tributaire d’une femme pour sa survie.

           — Ne sois pas stupide. Tu sais très bien que tu ne tiendrais même pas une journée. On marchera au rythme que tu peux tenir.

           Elle lui tendit alors la main pour l’aider à se lever, elle n’avait pas l’intention de le laisser mourir ici, à moins qu’il le demande expressément. Peut-être le pressait-elle un peu trop mais la lenteur n’était pas un avantage ici. La Forêt n’était pas le meilleur endroit où chercher du repos, ils auraient tout le loisir pour ça arrivés a Penden, mais ici, se reposer signifiait devenir très rapidement une proie de choix pour n’importe quel prédateur. Aussi diminué qu’il puisse être, s’ils n’avançaient pas ils n’avanceraient plus du tout… D’autant que par moment, même en avançant ils pouvaient tomber sur un prédateur et Calisto n’était absolument pas en état de se défendre. Se priver de la protection de Mei serait une monumentale erreur.

       


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    Mar 9 Oct - 9:25

    Bien, Calisto retirait ce qu'il avait songé. Avoir de la compagnie n'était peut-être pas un mal, mais avoir de la compagnie souriante était une chose tout à fait différente que d'avoir de la compagnie forcée. Bien sûr, Meï avait refusé de le laisser seul dans la forêt. Elle était une guerrière Qiang, pas un soudard Ivrian. Laisser quelqu'un, blessé de surcroît, dans la forêt Haï devait être contraire à ses principes. Un Ivrian, lui, n'aurait eu aucun scrupule à l'abandonner. Il l'aurait sans doute délesté de quelques objets de valeur, histoire de ne pas laisser ces objets se perdre...

    Sur un soupir, Calisto accepta l'aide offerte, détestant l'idée d'être un fardeau pour sa guide, puis il empoigna fermement la lanière de son sac et tâcha de faire bonne figure lorsqu'un éclair de douleur traversa sa cheville. D'ici quelques jours, il irait sans doute mieux, mais en attendant, ça faisait un mal de chien ! Sans la béquille sculptée par Meï, il n'aurait même pas pu faire quelques pas, ce qui l'embarrassait un peu plus. Par sa maladresse, il l'avait forcée à s'arrêter en chemin et elle s'était sentie obligée de lui fabriquer une béquille, splendide de surcroît, alors qu'elle aurait tout aussi bien pu lui donner un simple bâton de marche et ne pas s'en préoccuper davantage.

    - Je me sens tellement idiot et balourd... Je vais faire de mon mieux pour ne point trop vous ralentir et je vous promets d'étouffer autant de plaintes que possible afin de ne point vous importuner par d'incessantes jérémiades !

    C'était plus facile à dire qu'à faire, mais Calisto avait du courage à revendre. Il se mordit la lèvre presque jusqu'au sang mais ne se plaignit pas une seule fois. Il ne gémit pas, ne pleura pas, et parvint presque à faire bonne figure. Même s'il était prêt à hurler et sangloter de soulagement lorsque Meï le laissa faire une première pause. La douleur était comme de sentir une lame racler son os et jouer avec ses nerfs comme un musicien avec les cordes de son instrument. Les yeux humides de larmes qu'il combattait, Calisto tamponna délicatement sa cheville blessée avec son foulard humidifié d'un peu d'eau de sa gourde, et il pria un peu tous les dieux qu'il connaissait pour que le voyage ne soit pas trop long.

    Mei Kaïri
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    Dim 14 Oct - 14:34


       

           

           Il accepta l’aide que Mei lui offrait non sans une certaine gêne, on aurait même pu dire une certaine résistance. Était-il fou ? Souhaitait-il vraiment mourir ici ? Était-ce pour ça qu’il était venu ? Décidément elle ne comprenait pas trop. Ou peut-être s’estimait-il trop redevable d’une femme pour ce que son ego pouvait supporter. Ça devait surement être ça. Quelle drôle de mentalité. Elle l’aida à se remettre debout puis sur sa béquille et s’assura qu’il avait correctement ajusté son sac afin que le poids ne le mette pas trop en difficulté.

           — Je me sens tellement idiot et balourd... Je vais faire de mon mieux pour ne point trop vous ralentir et je vous promets d'étouffer autant de plaintes que possible afin de ne point vous importuner par d'incessantes jérémiades !
           — Ça m’est bien égal, tant que tu ne hurle pas à la mort en permanence. Et tu n’es pas en état d’essayer de te surpasser.

           Effectivement cet homme avait un ego bien développé. Trop développé. Ce n’était qu’un homme, en quoi se permettait-il de se penser supérieur ? Et puis, au-delà de son statut inférieur, quel que soit le statut de quelqu’un, admettre qu’on avait besoin d’aide n’était pas toujours une faiblesse. Ça demandait plus de courage de se savoir dans le besoin et d’accepter l’aide offerte que de tenter par soi-même de remédier à des problèmes qui nous sont insurmontables. Mais bon, cet homme ne semblait pas vouloir le reconnaitre. Et actuellement, il avait besoin d’aide.

           Mei guidait leur voyage, faisant attention à sa vitesse de marche. Évidemment, elle aurait marché bien plus vite sans Calisto mais elle s’y adaptait. À ce rythme, ils en auraient pour une semaine de marche jusqu’à sortir de la Forêt, et ensuite il ne serait pas difficile de rejoindre Penden. Si l’état de son compagnon s’améliorait, ils y arriveraient peut-être en moins de temps que ça, mais c’était à vérifier. Pour l’instant, elle tâchait de le guider pas trop doucement pour qu’ils avancent tout de même, mais en surveillant à sa respiration qu’il ne peinait pas trop, adaptant donc plus ou moins le rythme à ce qu’il pouvait supporter, lui autorisant des pauses lorsque c’était nécessaire. Parfois mieux valait sacrifier un petit quart d’heure pour repartir sur un meilleur rythme. Elle lui offrit un fruit qu’elle avait trouvé, qui était assez sec mais très sucré, et de la taille d’une boucle de ceinture. Évidemment il valait mieux pour lui qu’il s’en tienne à ce qu’elle lui présentait, tout n’était pas mangeable.

           La journée était passée ainsi, et ils avaient bien avancés. Elle ne l’avait pas ménagé, c’était certain, mais il allait bien tout de même et de toute façon une nuit de repos l’attendait. Elle trouva une toute petite clairière pour s’installer et ils y montèrent un camp. Elle ramena du bois et le laissa faire la cuisine et préparer tout ce qui ne nécessitait pas de bouger, comme son ego supportait déjà assez peu de dépendre totalement d’elle. Lorsqu’ils furent installés pour manger, elle lui reprit la béquille et continua son ouvrage de sculpture. Elle s’en était arrêtée aux pattes arrière de la créature mystique qu’elle gravait dans le bois. Elle continua de sculpter machinalement des écailles, le corps de la créature étant à présent le corps entier de la béquille. C’était un avantage que d’avoir ici une branche assez épaisse, car la sculpture était plus facile. Elle arriva sans peine presque jusqu’au bout de branche qui dépassait et servait de poignée, puis s’interrompit un instant pour réfléchir.

       


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